Année sacerdotale, ouverture
Lettre de Cardinal Cláudio Hummes, de la Congrégation pour le Clergé
Visitez le dossier Année sacerdotale 2009-2010
Le pape a décrété l'année 2009-2010 année sacerdotale. L'ouverture de cette année s'est faite le 19 juin. Le pape propose de méditer sur Jean-Marie Vianney.
A l’occasion du lancement de l’année sacerdotale par le pape Benoît XVI, le site de l'Eglise en France propose un dossier spécial avec
- les textes de référence, et notamment la lettre adressée par Benoît XVI tous les prêtres, à la veille de l'ouverture de l'année sacerdotale
- Les éclairages de Mgr Ginoux, Mgr Wattebled, Mgr Podvin, Mgr Dupleix et les premières initiatives proposées dans les diocèses
- - Des portraits de Saint Jean-Marie Vianney qui sera proclamé cette année "Patron de tous les prêtres du monde"
- - Des visages et témoignages de "nouveaux prêtres" ordonnés en juin 2009
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Un pèlerinage pour les prêtres
Dans le cadre de l’année sacerdotale qui vient de commencer, un pèlerinage de trois jours est proposé aux prêtres du diocèse. Il aura lieu les 17-18 et 19 mai 2010. Il nous conduira vers Lyon, Limonest et Ars.
Ces journées passées ensemble seront l’occasion d’échanges et de vie fraternelle. Elles nous offriront également un temps de ressourcement spirituel, en nous permettant de mieux découvrir la personnalité de deux prêtres de Lyon : St Jean-Marie Vianney (1786-1859) et le Père Chevrier (1826-1879). Les deux hommes se sont rencontrés, et le premier n’a pas manqué d’encourager le second. L’ouvrage le plus connu, d'ailleurs inachevé, du Bienheureux Antoine Chevrier s'intitule : « Le Prêtre selon l'Évangile, ou le véritable disciple de Notre-Seigneur »...
Biographie de Jean-marie Vianney, curé d'Ars
Vitrail Maison diocésaine d'Arras- Ars Jean-Marie Vianney a grandi en pleine période de troubles révolutionnaires, c'est à dire aussi de persécution religieuse. Ainsi, Jean-Marie recevra sa première communion dans la clandestinité. Le jeune campagnard, qui n'a jamais fréquenté l'école, voudrait devenir prêtre mais son père est réticent.
A vingt ans, il commence ses premières études, mais il est si peu doué pour les études que le séminaire de Lyon, où il a fini par entrer, décide de le renvoyer. Il parvient quand même à se présenter à l'ordination sacerdotale à Grenoble. Après un premier ministère à Ecully, il est nommé curé dans une petite paroisse de 230 habitants : Ars, à 40 km de Lyon. Il y restera jusqu'à sa mort.
Sa bonté, la joie dont il rayonne, ses longues heures de prière devant le Saint-Sacrement, impressionnent peu à peu ses paroissiens. Pour écouter, réconforter et apaiser chacun, il reste jusqu'à seize ou dix huit heures par jour au confessionnal. Pendant les dernières années de sa vie, jusqu'à 100.000 pélerins viendront chaque année pour entendre une parole de réconfort et de paix de la part de ce curé ignorant de tout, mais non pas du coeur des hommes ni de celui de Dieu. Complètement donné à sa tâche pastorale, épuisé, il aura ce mot vers la fin de sa vie : « Qu'il fait bon de mourir quand on a vécu sur la croix. ». Il est exaucé le 4 août 1859 quand il meurt à l'âge de 74 ans.
Texte officiel de la congrégation pour le clergé
L’année sacerdotale
Chers prêtres,
Lors de l'ordination des prêtres L’année sacerdotale, instituée par notre Pape bien-aimé Benoît XVI pour célébrer le 150e anniversaire de la mort de Saint Jean-Marie Vianney, le Saint Curé d’Ars, est à nos portes. Le Saint-Père l’ouvrira le 19 juin prochain, fête du Sacré-Cœur de Jésus et Journée mondiale de prière pour la sanctification des prêtres. L’annonce de cette année particulière a eu un retentissement positif dans le monde entier, spécialement parmi les prêtres eux-mêmes. Tous nous voulons nous engager, avec détermination, profondeur et ferveur, afin que cette année soit largement célébrée de par le monde, dans les diocèses, les paroisses, en chaque communauté locale, avec l’implication chaleureuse de notre peuple catholique, qui sans aucun doute aime ses prêtres et désire les voir heureux, saints et joyeux dans leur travail apostolique quotidien.
Il devra s’agir d’une année positive et propositive, dans laquelle l’Eglise veut dire, aux prêtres avant tout, mais aussi à tous les chrétiens, à la société mondiale, à travers les moyens de communication globale, combien elle est fière de ses prêtres, combien elle les aime, les vénère, les admire et reconnaît avec gratitude leur travail pastoral et le témoignage de leur vie. Vraiment, les prêtres sont importants non seulement pour ce qu’ils font, mais aussi pour ce qu’ils sont. En même temps, il est vrai que quelques prêtres sont apparus parfois impliqués dans de graves problèmes et des situations délictueuses. Evidemment, il faudra continuer à enquêter sur eux, il faudra les juger comme il se doit et les punir. Mais ces cas concernent un très faible pourcentage du clergé. Dans leur écrasante majorité les prêtres sont des personnes très dignes, consacrées au ministère, des hommes de prière et de charité pastorale, qui investissent toute leur existence dans la réalisation de leur vocation et mission, souvent avec de grands sacrifices personnels, mais toujours avec un authentique amour pour Jésus-Christ, l’Eglise et le peuple, solidaires avec les pauvres et ceux qui souffrent. C’est pour cela que l’Eglise est fière de ses prêtres à travers le monde entier.
Cette année doit aussi être l’occasion d’une période d’approfondissement intense de l’identité sacerdotale, de la théologie du sacerdoce catholique et du sens extraordinaire de la vocation et de la mission des prêtres dans l’Eglise et dans la société. Cela demandera des congrès d’étude, des journées de réflexion, des exercices spirituels spécifiques, des conférences et des semaines théologiques dans nos facultés ecclésiastiques, des recherches scientifiques et des publications.
Le Saint-Père, dans le discours d’indiction, lors de l’Assemblée plénière de la Congrégation pour le Clergé le 16 mars dernier, déclara qu’à travers cette année spéciale on voulait « favoriser la tension des prêtres vers la perfection spirituelle dont dépend surtout l’efficacité de leur ministère ». C’est pourquoi ce doit être, de façon toute spéciale, une année de prière des prêtres, avec les prêtres et pour les prêtres, une année de renouveau de la spiritualité du presbyterium et de chaque prêtre. Dans ce cadre, l’Eucharistie se présente comme le centre de la spiritualité sacerdotale. L’adoration eucharistique pour la sanctification des prêtres et la maternité spirituelle de moniales, de femmes consacrées et de laïques envers chacun des prêtres, comme cela avait déjà été proposé il ya quelque temps par la Congrégation pour le Clergé, pourraient être développées avec des fruits garantis de sanctification.
Ce doit être encore une année dans laquelle on prend en considération les conditions concrètes et le maintien matériel dont vivent nos prêtres, parfois réduits à des situations de dure pauvreté.
Ce doit être en même temps une année de célébrations religieuses et publiques, qui portent le peuple, les communautés catholiques locales, à prier, à méditer, à fêter et à rendre un juste hommage à leurs prêtres. La fête dans la communauté locale est une expression très cordiale, qui exprime et nourrit la joie chrétienne, une joie qui découle de la certitude que Dieu nous aime et célèbre la fête avec nous. Ce sera l’occasion de faire grandir la communion et l’amitié des prêtres avec la communauté qui leur est confiée.
On pourrait faire mention de beaucoup d’autres aspects et initiatives pour enrichir l’Année Sacerdotale. C’est là que devra prendre place la juste créativité des Eglises locales. Il est donc bien que chaque conférence d’Evêques, chaque diocèse et chaque paroisse et communauté locale établissent, le plus rapidement possible, un programme vrai et propre pour cette année particulière. Evidemment, il est important de commencer l’année par un événement marquant. Le jour même de l’ouverture de l’Année Sacerdotale à Rome avec le Saint-Père, le 19 juin, les Eglises locales sont invitées à participer d’une manière ou d’une autre à l’inauguration, par exemple par un acte liturgique et festif particulier. Que ceux qui le peuvent viennent à Rome pour l’ouverture, sans aucun doute, pour manifester leur participation personnelle à cette heureuse initiative du Pape. Dieu bénira sans aucun doute cet effort avec beaucoup d’amour. Et la Vierge Marie, Reine du Clergé, priera pour vous tous, chers prêtres.
Cardinal Cláudio Hummes
Archevêque émérite de Sao Paulo
Préfet de la Congrégation pour le Clergé