Que ton Règne vienne !

 A quelques jours de Noël, nous pouvons méditer sur le tout début de l’Evangile de Marc où Jésus annonce la Bonne Nouvelle : “le Royaume de Dieu s’est approché”. Nous pouvons associer à cette affirmation la prière du Notre Père : “Fais connaître ton nom ; que ton Règne vienne !”.

 

L’habitude s’est prise de dire : “Préparons Noël !”, et chacun s’active chacun pour rendre belle la maison, l’église, la chorale et la crèche. Cela visibilise notre souci de préparer la venue de Jésus. Réjouissons-nous tout d’abord pour tous les parents qui, à l’occasion de cette préparation, parleront de Jésus, même s’ils ont beaucoup oublié. Le peu qu’ils pourront dire participe déjà à ce qu’en termes savants on appelle la catéchèse familiale. Rappelons-nous aussi les signes par lesquels Jésus fait connaître que le Royaume s’est rendu proche : “Les aveugles retrouvent la vue, les boiteux marchent droit,les lépreux voient, les boiteux marchent, la bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres.”

 

Parmi les cadeaux apportés à l’enfant de la crèche, nous pourrions offrir ce que nous voyons et faisons, gestes de partages et de solidarités, gestes d’humanité, souci de la création et des créatures : “ubi caritas et amor, Deux ibi est”, “Où est la charité et l’amour, Dieu est présent”

 

Léonie,évoque la préparation en EHPAD :

« Noël, Noël, tant l'on crie Noël, qu'à la fin il vient! » (Marie Noël). Si les enfants y pensent longtemps à l'avance, les aînés de l'EHPAD d'Aix le préparent aussi très sérieusement. D'abord la chorale, une douzaine de personnes de 80 à 90 ans, révise les chants traditionnels. Nous y ajoutons des airs puisés dans la catéchèse que nous gestuons. Notre célébration est axée sur la lumière : “Ouvrir les mains, cueillir la lumière” sera le chant d’entrée. On apportera alors une grande fenêtre, fermée et nous chanterons “j'ai ouvert les volets de ma maison, ta lumière peut y entrer”. Une autre fenêtre, ouverte celle-là sur une crèche, accompagnée du chant “Nous te saluons ô toi Notre- Dame, Marie Vierge sainte que drapes le soleil. Un résident lira un poème, hommage à Marie. “Tous les noms que l'on te donne sont les roses d'un bouquet”. Trois étoiles viendront ponctuer les intentions de la prière universelle lue par les résidents. Chacun accompagne de la main ouverte cette prière : “Au nom du Père, je tends les bras ; comme Jésus, j'ouvre les bras ; comme l'Esprit j'offre mes bras. Amen ! Amen !” Nous avons voulu que les résidents soient participants de cette veillée, pas seulement spectateurs d’une prière bien organisée. Déjà ils font les étoiles, les fenêtres. Tout en faisant, ils expriment ce à quoi ils pensent, ceux à qui ils pensent. En fin de célébration, ils recevront une image qu'eux-mêmes ont coloriée. Ils participent aussi à la fabrication des truffes qui seront offertes avec le goûter avant de repartir.
Tout cela fait dans l'effervescence de Noël, bien avant Noël, dans la joie du partage. Ce sera notre manière de préparer et d’accompagner Jésus qui vient. Léonie Capouillez.

 

Dialogue à la porte de l’église.
  

Le père Wilson rapporte une conversation, alors qu’une équipe de la paroisse avait décidé de mettre une crèche simple en dehors de l'église pour témoigner de ce que nous célébrons. C’était un mercredi après midi et nous étions en discussion, arrivent 5 ou 6 collégiens. Ils entrent dans l'église, ils sortent, ils entrent. "Venez voir ce que nous avons fait", dit l’un de nous. On parle un peu ensemble. J'ai découvert que trois d'entre eux n'étaient allés jamais au caté. "Ca vous intéresse, même un peu?" "Eeuh...oui !". "Rendez-vous mercredi prochain, 14h30, à la salle paroissiale !". Deux minutes plus tard, ils reviennent : "Est ce qu'on peut venir à quatre?" Abbé David Wilson.
 

Etre visible, côté rue.

flyer paroisse   La paroisse de Saint-Pol-sur-Ternoise comporte une multiplicité de clocher (51). Le projet a été d’associer chacune des communautés locales pour signifier la proximité de Dieu avec nous, mais aussi d’offrir localement un espace de rencontre et de prière pour préparer Noël. Ainsi une crèche-vitrail peut être affichée aux fenêtres des maisons. Ce sera une manière respectueuse mais visible de signifier aux voisins ou aux gens de passage que nous sommes dans le temps de l'attente de notre Sauveur. En les reprenant en photo, cela peut être rassemblé dans l’un ou l’autre des lieux d’église plus important et donc rendre les communautés plus participatives. Pour l’ouverture des églises une journée, une proposition d’animation est faite, un souhait d’associer un artiste local etc. Ce faisant c’est une manière de répondre à l’appel de Mgr Jaeger le 15 octobre, pour le colloque art sacré : se donner les moyens pour que les églises soient ouvertes et que quelque chose s’y passe. Un flyer présentant les activités de l’avent a été largement diffusé. Abbé Pierre Marie Leroy.

 

Changer notre regard.
 

Logo Fondacio France   Un groupe du mouvement Fondacio a réuni des parents et quelques enfants pour la béatification de Chiara Luce Badano. Ce fut l’occasion de développer le sens du regard, à l’aide de deux exemples et témoignages. Marquée par la maladie, Chiara a continué à s’occuper des jeunes, par exemple, continuer des activités de clown auprès d’enfants en hôpital ; invitation auprès des jeunes à savoir pour qui se défoncer dans la vie. Le regard sur le Christ peut entraîner en même temps un regard qui rend plus proche du démuni et de l’abandonné. Un autre témoignage apportait l’accueil au caté d’une non-catéchisée par une jeune en catéchèse.
“Tous nous avons eu le cœur dilaté et nous regardions autrement, cadeau les uns pour les autres, se respectant dans nos différences. Un prêtre présent disait sa joie car, disait-il, « les non croyants sont ceux qui mettent en valeur ce cadeau que Dieu nous fait à nous, croyants : le don de la foi. Alors n’en soyons pas propriétaires égoïstes mais sachons vivre en cohérence avec le message de l’Evangile.”
 

Journée du migrant à Calais.

Réfugiés à Calais en janvier 2010  
Pique-nique obligé, devant l'église st Pierre, faute de sallePique-nique obligé, devant l'église st Pierre, faute de salle Dès la fin novembre, des membres de chaque communauté de paroisse de Calais se sont réunis pour voir comment répondre à l’appel du pape pour organiser la journée du réfugié et du migrant du 15 janvier. Il y aura un cercle de silence la veille, le samedi soir, au centre de la ville puis, le dimanche après-midi, un accueil festif des migrants présents.

 

Faire connaître cette initiative n’est pas simple, c’est un appel à beaucoup de bonnes volontés. Cela suppose aussi une collecte de dons, gâteaux et friandises… En fin d’après-midi, un temps de prière rassemblera ceux qui le souhaitent à l’église saint Pierre toute proche de la salle des fêtes du Minck. Préparer la rencontre avec l’autre immigré qui vit à notre porte n’est pas étranger à la rencontre de Jésus avec son peuple. Jean Cresson

 

En maison d’évangile 
 

Maison d'Evangile Matthieu  Ouvrir les portes à l’Evangile est aussi une manière d’actualiser la prière du Notre Père :“Fais connaître à tous qui tu es… que ton règne vienne” (Matthieu 6, 9). Les maisons d’évangile en témoignent. Plusieurs ont évoqué le chemin de découverte de Jésus à l’occasion de l’année Matthieu en Maison d’Evangile.
 

Une ancienne maison s’est entièrement renouvelée : “hier soir, 28 novembre, nous avons tenu la 1ère réunion. Le groupe est nouveau, les jeunes du groupe précédent ont fait le choix, soit d'arrêter soit de faire autre chose (équipes Notre Dame) ; excepté une personne du précédent groupe nous avons une équipe d'une moyenne d'âge de notre niveau. Matthieu  
Maison d'évangileMaison d'évangile

A Fresnoy. Un autre animateur écrit : “Avec Mr l’abbé et l’équipe d’animation de la paroisse, nous avons cru bon de renouveler le rassemblement des maisons d’évangile. Notre paroisse en compte un bon nombre (une dizaine, et c’est déjà formidable) nous avons voulu renouveler cette petite fête habituelle. Nous pensons à tous ceux qui n’ont pas pu venir aujourd’hui et qui sont unis à nous par la pensée et la prière…”

Maison d'Evangile Matthieu  A Douvrin : Nous avons tous ressenti une plus grande envie à la lecture de Matthieu : sections plus courtes donc davantage de temps pour lire le texte et partager”

A Annezin : Je me présente, je m'appelle S.L., j'ai 39 ans, et j'ai été confirmé avec mon mari, Christophe, le 11 juin de cette année. Nous avons participé à l'Evangile St Marc, St Luc et les Actes des Apôtres. Nous aimerions mettre en place notre "maison d'évangile" pour Matthieu. Nous aurions besoin pour cela des livrets à distribuer à chaque personne ainsi que les fiches explicatives. Nous sommes un groupe de 7 personnes.

 

Jeunes et aînés résidents en MAPAD

Jeunes et aînés    Au cours de l’année et tout récemment encore lors de la semaine bleue, des jeunes du Lycée saint Paul de Lens et des résidents de la Mapad Désiré Delattre se sont rencontrés en plusieurs occasions et ont pu vivre d’intenses moments de partage entre les générations. Pour l’une de ces rencontres, ce sont les résidents qui se sont déplacés vers les locaux du lycée, alors qu’habituellement c’est l’inverse, (et sans doute plus simple). Il a fallu organiser le déplacement des fauteuils roulants et des résidents en bus : ”une sortie des aînées chez les jeunes” !

 

Jeunes et aînés  Joie, tendresse et émotions sont inoubliables, quand jeunes et anciens peuvent ainsi se rencontrer. Ce chemin de rencontre tracé s’est continué et il continuera cette année encore, car le désir de se rencontrer à nouveau est réciproque. La personne âgée a de l’importance aux yeux des jeunes ; bien des souvenirs comme des projets de vie ont été partagés, des moments de vies, échanges de sourires, poignés de mains et beaucoup de mercis. “Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre… J’ai tout appris de toi sur les choses humaines et j'ai vu désormais le monde à ta façon. Je vous dis que le bonheur existe ailleurs que dans les rêves chantait Jean Ferrat

 

Jeunes-aînés   Ce faisant, nous avons préparé "le chemin du Seigneur" au travers de rencontres intergénérationnelles : les bienfaits de ces temps forts vécus ensemble, jeunes et des résidents, sont considérables ; expériences inoubliables où l’on découvre que jeunes et anciens ont des choses à faire ensemble, les uns peuvent apporter aux autres. A l’approche de la grande fête de la Nativité, on a adressé un mot d’amitié à nos proches malades ou âgés : c’est une Bonne nouvelle, et une occasion d’action de grâce. (Bernadette Nowicki).

 

Une rencontre d’acteurs de solidarité

 

Partage - Solidarité  Cela faisait longtemps qu’ils y pensaient : deux équipes du Bruaysis : celle de l’Action catholique ouvrière (ACO) et celle du Secours catholique s’y sont mises ensemble, elles ont pris le temps d’une préparation précise et elles ont osé inviter. Ce samedi après-midi, fin novembre, 45 personnes, représentant 15 associations ou organismes ont répondu à l‘invitation. Parmi elles, des présidents ou salariés d’associations, des élus, et surtout un bon nombre de bénévoles de la solidarité.

 
Partage - Solidatité  L’ambiance exprimait une sorte d’esprit de parenté entre ces acteurs de solidarité, pourtant porteurs d’objectifs différents, d’organismes différents, et animés de philosophies ou spiritualités diverses.

4 « témoins » ont donné le ton de la rencontre : Robert racontait la naissance et les activités d’une association d’insertion – Nelly une action continue auprès de personnes isolées – Albert présentait l’action d’accueil, d’écoute et d’aide d’urgence – tandis que Pierre-Jean disait son long parcours le conduisant de la rue à se reconstruire, bénéficiaire d’associations pour être lui-même aujourd’hui bénévole actif.

 

Puis ce fut un fécond échange autour de 4 réalités : l’emploi, le chômage et la réinsertion ; la famille et la santé ; le logement, la consommation et le surendettement ; la solitude, l’isolement, l’exclusion. Comment redire toute la richesse d’accueil sans distinction de celles et ceux qui sont malmenés par l’existence. Quelle patiente écoute de tant de détresses, d’erreurs parfois, et de situations en impasses. Quelles ressources de compétences et savoir-faire, spécifiques selon les associations. Toutes ces rencontres, toutes ces situations, conduisent à des convictions, à des analyses socio-politiques fondées, à des indignations aussi face à : - la suprématie de la finance sur l’humain, l’indifférence, la méconnaissance des autres, des méthodes commerciales déloyales, des pressions sur les démunis, un public demandeur d’emploi dont le niveau est parfois très faible, la perte des subventions nécessaires, les mensonges des pouvoirs publics ou la mauvaise foi de medias, etc…

 

Partage - solidarité   Alors, face à ce lourd constat, pourquoi ne baissent-ils pas les bras ? pourquoi poursuivent-ils leur action ? Ils l’ont dit spontanément. En voici quelques expressions : ils veulent continuer dans le sens engagé depuis longtemps ; être utile aux autres et partager ; pour aider les personnes, grâces aux compétences que j’ai acquises ; s’investir durablement au service des autres ; l’aide dans la tolérance ; ma foi, ma confiance en l’être humain, mon souci de l’éducatif ; la solidarité, c’est donner de son temps au service des autres.

Tout cela fait donc penser à aller plus loin … comme l’ont exprimé les groupes d’échange : « connaitre les interventions des différentes associations pourrait nous permettre d’aiguiller les personnes rencontrées vers les associations appropriées », ou encore il serait bon de « communiquer les actions et les infos des associations pour constituer des réseaux ». Enfin l’un des participants disait « Notre diversité est enrichissante pour le bien-vivre-ensemble ».
Cette rencontre, il est vrai, mettait bien en lumière que pour les participants, acteurs de solidarité aux convictions différentes, le service de l’homme, le service du prochain, est sans conteste leur champ commun d’attention et d’action.

Maurice V.

 

Divers

D’autres témoignages ont été apportés que nous ne pouvons développer ici faute de place.
Ainsi la Petite enfance propose-t-elle de préparer la célébration pour accueillir le Prince de la Paix. Par exemple dessiner une main et de la colorier ; prendre le temps de parler avec l'enfant de tout ce qui aide à vivre en paix en famille, à l'école, avec les autres. Pourquoi ne pas coller ou écrire sur la main un ou plusieurs mots qui parlent de la paix ? Sans oublier des attitudes qui rapprochent : dire merci, faire la paix, demander pardon, sourire, faire un baiser, prêter, avoir de la patience, se dire "je t'aime”, faire un câlin ....). Tout cela prépare la célébration. Anne-Marie Paule

 

Noël à Audruicq   A Audruicq l’E.A.P. a invité les catés à préparer avec les enfants un dessin format « raisin » par groupe d’enfants. Il s’agit d’illustrer le thème “Dieu vient parmi nous ; où attendez-vous cette année le Christ pour Noël ?” Les enfants se sont rassemblés pour un après-midi de chants de l’avent et célébration.
 

 

A Barlin, ce sera une exposition de crèches ; à Lens un marché de Noël au cœur d’une Mapad.

Dans l’espérance que vienne ce monde nouveau…

 

Il n’y a pas de conclusion à ces témoignages.

 

Recevons-les comme de signes, signes du Royaume qui vient. Isaïe écrit au début du livre : “Toutes les nations afflueront vers Jérusalem, des peuples nombreux se mettront en marche et ils diront : “Venez… il nous enseignera ses chemins et nous suivrons ses sentiers... Il jugera entre les nations, il sera l'arbitre de peuples nombreux. Ils briseront leurs épées pour en faire des socs et leurs lances pour en faire des serpes. On ne lèvera plus l'épée nation contre nation, on n'apprendra plus à faire la guerre. Maison de Jacob, allons, marchons à la lumière de Yahve".

Abbé Emile Hennart