Noël, messe à la cathédrale 2010
Méditer les paroles de l'homélie de Mgr Jaeger
La lumière de Bethléem brille à côté de l'enfant Jésus En fêtant la naissance de Jésus à Bethléem, comment ne pas évoquer aujourd’hui les chrétiens de Palestine et du Moyen-Orient et leurs conditions d’existence ? Les chrétiens de la Cisjordanie occupée, les chrétiens de Jérusalem, mais aussi et surtout les communautés chrétiennes persécutées en Irak : les Chaldéens issus des premières communautés, parlant encore la langue du Christ. Il faut hélas y ajouter ceux du Niger ou d’Indonésie victimes d’attentats, parce que chrétiens. Le pape rappelle que le christianisme est aujourd’hui la religion la plus persécutée au monde : plus de 300 millions de chrétiens subissent des pressions à cause de leur foi.
La méditation de notre évêque s’ouvre par un regard sur l’humanité scientifique “moderne” qui se reconnaît vaincu par les épisodes neigeux : évoquant le rapport de l’homme à la nature, Mgr souligne que l’homme n’est pas propriétaire de la nature. L‘homme a sa place dans la nature, il ne la soumet pas. Cette “re-découverte” de la fragilité de l’homme dans l’univers est invitation de redécouvrir aussi quel est le rapport de l’homme à Dieu. Alors que l’homme projette sur “Dieu” ses rêves de grandeur, de domination au risque de faire taire les aspirations à la paix, à la justice, à la fraternité, voici un Dieu tout fragile manifesté dans la naissance d’un enfant. L’exaltation de l’individuel et de l’asservissement de son semblable a voulu remplacer la relation à Dieu.
Or voici l’annonce d’un peuple comblé sur son chemin d’humanité non par une nouvelle puissance ou un nouveau pouvoir, mis par la venue d’un tout petit enfant. Et les premiers visiteurs sont des bergers, hommes de peu, qui viennent loin du brouhaha et de la foule. Aujourd’hui, chacun reçoit la fragilité sous les traits d’un petit enfant : le don de soi, le dépouillement de Dieu fait homme, la fragilité, ce sera le chemin de celui qui se dira le Chemin, la vérité, la Vie.
La crèche nous pose la question de confiance, éprouve notre valeur : qui sommes-nous ? Des chefs, des consommateurs ? Ou des frères, invités à l’humilité comme Lui ? Nous découvrons Jésus caché en nos frères humains qui, comme lui se retrouvent sur la paille : chômeurs, immigrés, malades et pauvres, autour de nous, mais aussi dans nos propres familles : celui que l’on rejette, celui qui souffre la séparation ou la maladie, etc. Ce soir, ils ont toute leur place dans l’amour du Christ.
Que redoutent donc les pouvoirs de la part de chrétiens qui mettent leur foi en un petit enfant qui meurt crucifié ? Les chrétiens veulent témoigner qu’il est tout, alors que pour le monde il n’est rien. Après avoir entendu les paroles d’Isaïe et les récit de nativité, osons dire à nos frères qu’en buvant à la source, nous héritons de la paix, non de la guerre… voilà ce que fait l’amour invincible du Dieu de l’Univers.