Tous saints : quel merveilleux programme ! Déjà que, par notre baptême, nous sommes prêtre, prophète et roi, nous voilà titrés « saints ». « Nous sommes saints par le don du Saint-Esprit. Vatican II a très bien repris tout cela en disant que nous avons reçu l’onction du Saint-Esprit dans le baptême, et que nous sommes sanctifiés. Cela ne veut pas dire que nous sommes prêts à être canonisés. Nous avons encore beaucoup à faire dans la vie de foi, d’espérance et de charité pour parvenir à une sainteté d’ordre moral, de l’ordre d’une certaine perfection. Mais la sainteté initiale, et c’est important à retenir, est un don absolument gratuit, c’est une grâce. » (B. Sesboué)
En réalité, c’est ainsi que saint Paul s’adresse aux premières communautés chrétiennes : les saints étant les disciples de Jésus et, par extension, l’ensemble des fidèles, il les qualifie de « saints » ou de « saints bien-aimés » (Rm 1,7 ; 1 Co 1,2) car ils ont répondu à l’appel du Christ qui les a sanctifiés par le baptême et leur a fait prendre part à ce salut qu’Il constitue lui-même. Pour cette raison, il les exhorte à mener une vie digne de l’appel qu’ils ont reçu. (cf. Ep 4,1).
Avec le temps, l’Église a réservé le titre de « saints » officiels à tous ceux qui, guidés par l’Esprit Saint, ont mené une vie vraiment attachée au Christ. Le 1er novembre 835, sous Louis Le Pieux, la fête de la Toussaint est instaurée. Cette fête dit bienheureux les saints connus ou inconnus, ceux du quotidien, jamais canonisés, qui vécurent selon les Béatitudes. Lors de son homélie de la Toussaint 2000, le pape saint Jean-Paul II disait que les saints sont « des mères et des pères de famille, quotidiennement dévoués à leurs enfants, des prêtres, des sœurs, des laïcs qui, comme des cierges allumés devant l’autel du Seigneur, se sont consumés dans le service envers leur prochain qui avait besoin d’une aide matérielle et spirituelle ».
Bref, tous ceux qui, aujourd’hui encore, répondent à l’exhortation de saint Paul :
« Menez une vie digne de l’appel que vous avez reçu. » (Ep 4,1)
Exhortation trahie par les accusés du rapport de la CIASE. Malgré l’indignation et le chagrin, nous ne devons pas désespérer car « il y a plus important que l’institution : il y a la révélation de l’amour de Dieu dont nous sommes tous dépositaires » (J.M. Sauvé).
En cette fête de la Toussaint, unis par des liens forts de solidarité dans la grande famille des enfants de Dieu vivants et morts, réunis dans l’ Amour du Père avec le Fils par l’Esprit Saint, vivons pleinement la communion des saints, communion de foi, d’espérance et de charité.
Claire Margogne, Diocèse de St Brieuc