Pastorale de la santé en Terre sainte
Compte rendu de pélé
Un groupe de médecins, pharmaciens, travailleurs sociaux, personnes en équipe d’aumônerie ou au service des malades, membres de la Pastorale de la Santé des diocèses d’Arras, Lille et Cambrai viennent de vivre un pèlerinage en Terre Sainte. La rencontre a été un des points forts de ce temps d’approfondissement spirituel.
- Rencontre d’un pays aux multiples facettes, marqué par son histoire. Nous découvrons une population variée attachée aux traditions, la coexistence des communautés chrétienne, musulmane et juive.
Dans les différents lieux parcourus, l’urbanisation, les édifices bâtis sur les sites bibliques peuvent dérouter, mais nous voulons avant tout retrouver les racines de notre foi et nous replonger au temps de Jésus.
- Rencontre de la Parole là où le Fils de Dieu a vécu. Cette parole relue, intériorisée retentit profondément en chacun de nous. Nous prenons le temps de l’écouter avec attention, de la méditer, d’en approfondir le sens qui nous ouvre de nouvelles pistes de réflexion. Au cours des célébrations quotidiennes, nous ajustons notre regard, notre pensée, pour redécouvrir l’actualité du message biblique. Les mots sont faibles pour dire les bouleversements intimes suite au sacrement du pardon et des eucharisties célébrées sur cette terre de révélation.
- Rencontre des pèlerins entre eux. Certes, les différents temps préparatoires organisés par le P. Hubert Renard, ont permis de faire une 1ère connaissance, mais durant ces 8 jours, l’amitié s’est développée au-delà des différences de professions, d’attente spirituelle… L’humour a émaillé ces moments de vie commune et certainement permis de vivre en réelle fraternité. Chacun s’est senti accueilli et cette ouverture a permis des temps de partage profond dans le respect des personnes. Aujourd’hui, nous restons en lien, les messages témoignent de cette amitié fondée :
« La Semaine Sainte fut intense et les moments que nous avons vécus ensemble en Terre Sainte m'ont permis de mieux la vivre encore. J'ai prié pour que cette ferveur se prolonge jour après jour et que nous soyons tous des disciples au service de nos proches. J'ai beaucoup apprécié nos rencontres amicales lors de notre pèlerinage et je sais que je peux compter sur votre soutien et votre prière » - Rencontre avec des témoins qui nous ont fait découvrir les joies et les difficultés rencontrées par les habitants.
- Nous avons eu la possibilité de rencontrer des professionnels de santé dans des établissements publics, d’être informés sur le système de soins (couverture gratuite)
À l’hôpital français de Nazareth géré par les sœurs de la Charité où accouchent les mamans quelle que soit leur origine, nous avons visité le service de néonatologie de pointe.
À Jérusalem, le Dr Rein nous transmet son enthousiasme de travailler avec l’association « un cœur pour la paix ». Chaque semaine, cette association permet d'opérer gratuitement un enfant palestinien atteint de malformations cardiaques par des équipes mixtes de médecins israéliens et palestiniens. Une intervention financée pour moitié par l'hôpital Hadassah de Jérusalem et pour l'autre moitié par l'association.
« Un Cœur pour la Paix » est une association française à but non lucratif. Elle s’inscrit dans une démarche résolument humaniste. Elle affirme que la santé d’un enfant est une cause à placer au delà de toutes les discordes.
À Bethléem, le directeur de l’hôpital nous ouvre les portes de cet établissement géré par l’Ordre de Malte. Visiblement, les familles reçues en maternité sont heureuses de la qualité des soins prodigués ; une anecdote : un papa nous partage son bonheur en nous offrant chocolats et gâteaux !
Nos hôtes ont fait preuve d’une grande disponibilité bien qu’ils fussent en activité au moment de notre visite.
Me Jihan Anastas, palestinienne vivant à Bethléem nous explique les réalités de vie des Palestiniens bloqués derrière le mur de 8m de haut érigé depuis 2002 et qui exige de franchir les "checks points" pour aller de Palestine vers Israël. Nous prenons conscience des difficultés quotidiennes des habitants : chômage, restrictions… Mais, avec d’autres, elle veille à ce que les jeunes connaissent autre chose que la violence.
Le Dr Safar nous retrace l’historique de cette terre sainte et nous fait part de son espoir de pouvoir vivre un jour en dehors des conflits ; les bonnes volontés individuelles permettront-elles de vivre un jour en harmonie ?
A Abu Gosh, les moines bénédictins vivent au sein du village exclusivement musulman. Leur accueil de toute personne, jeunes militaires israéliens, pèlerins, touristes, villageois est un signe tangible de leur foi en Jésus Christ qui nous demande de briser nos barrières. « Le cœur de l’homme a des ressources, faisons confiance ».
Ces personnes rencontrées ne pensent pas résoudre à elles seules l'ensemble du conflit israélo-palestinien mais sont convaincues que chaque fois qu’un pont est établi entre communautés différentes, c’est une pierre qui est posée sur le chemin de la paix. Elles nous invitent à les soutenir à la fois dans la prière et en participant financièrement aux associations qui leur permettent de faire ce travail merveilleux de soutien aux jeunes, aux adultes, par des actions de santé et d’éducation.
MC. Blary