Eglise, société et dialogue social
Communiqué du Conseil famille et société - CEF
La nécessaire médiatisation des positions sociétales de l’Eglise catholique ne devrait pas faire oublier que l'Eglise est également fortement préoccupée depuis longtemps par la crise socio-économique que subissent tant de nos contemporains.
Le Conseil “Famille et société” de la conférence des évêques de France, après validation à l’Assemblée des évêques des 16-18 avril, publie un important document au sujet des restructurations d’entreprise. Servons la fraternitéA quelques jours du rassemblement Diaconia 2013, dans le souci de dépasser la seule proposition d’assistance à personne en précarité, ce document invite les partenaires sociaux à ouvrir ou poursuivre le dialogue. Le document s’adresse aux chrétiens et aussi aux hommes et aux femmes de bonne volonté qui, par leurs responsabilités, sont engagés dans le dialogue social.
“Au-delà des nécessaires décisions politiques pour remédier aux causes de la crise et trouver des issues respectueuses des hommes, des modifications dans les modes de vie s’avèrent indispensables.
Déjà, en 2011, les évêques appelaient chaque croyant à un devoir de solidarité et de coopération, à la mesure de ses capacités. Ils invitaient aussi à considérer une perspective de long terme pour surmonter les incohérences entre consommation et emploi, entre développement de nos partenaires et lutte contre le chômage chez nous.”
Le document renvoie à l’Enseignement social de l’Eglise qui considère l’entreprise comme “une communauté humaine de travail où salariés, dirigeants et actionnaires vivent dans une interdépendance”. Ce qui amène à prendre en considération à la foi les réalités, même si elles sont justifiées, mais aussi les souffrances subies. La document insiste enfin sur les nécessaires analyses et prévisions, à froid, et pas seulement quand il est trop tard.
Pour réussir un réel dialogue social (qui est autre chose qu’une négociation), les évêques rappellent que le marché ou 'l’activité économique' ne peuvent résoudre à eux seuls tous les problèmes (la théorie de la main invisible chère à Mme Tatcher a montré ses limites, lors des crises économiques successives…). La recherche du bien commun (supérieur à tous les autres biens particuliers) suppose que l’Etat comme les collectivités locales puissent prendre place dans le dialogue social. Le dernier paragraphe précise :
Diaconie du frère“Cette période de crise met en relief des capacités d’initiative et d’orientation stratégique des grandes métropoles économiques. Cependant, il faut aussi valoriser le rôle des Conseils de développement qui peuvent être mis en place à l’échelle de bassins d’emploi plus modestes où la situation est souvent difficile pour les habitants. Dans ces bassins peut aussi être développée la pratique de « revitalisation » prévue par le Code de travail (art. 1233-84). Dans ces espaces aussi, le dialogue est nécessaire et utile entre entreprises, partenaires sociaux et représentants des collectivités territoriales qui pourraient échanger leurs attentes mutuelles. Les services de l’État doivent pouvoir susciter un tel dialogue là où il peine à s’installer afin d’anticiper les risques sociaux”.
E.H.