Assemblée des évêques
Discours d'ouverture de Mr Pontier
On trouvera le texte complet du discours d'ouverture sur le site de la conférence des Evêques ou ci-dessous, en pdf.
Le 5 novembre, Mgr Pontier présidait l’Assemblée plénière annuelle de la Conférence des évêques. Dans son discours d’ouverture il a évoqué les nombreuses questions douloureuses de notre monde, insistant sur la nécessité du discernement pour servir au mieux l'Eglise et les hommes d'aujourd'hui : que ce soit à l'occasion des conflits et des guerres, que ce soit à propos de la maladie, de l’éthique en début et fin de vie, avec les questions posées par la science à l'homme d'aujourd'hui, que ce soit dans l'apprentissage du dialogue et du respect de l'autre dans la société actuelle. Une mention particulière est faite de l'accueil (et du non accueil) des étrangers en France : Roms, migrants etc. : “Depuis plusieurs années nous ne voyons se dessiner aucune politique autre que celle de refuser au plus grand nombre un accueil réalisable et souhaité par beaucoup d'entre eux”. Mgr Pontier évoque le rôle de celles et ceux qui essaient de leur apporter soutien et humanité.
Mgr Pontier s’inspire de la manière dont le pape actuel aborde son ministère, à la suite du Christ. Après avoir médité le message de la fête de Toussaint et rappelé sa communion avec le pape François, son discours se fait invitation à regarder la vie du monde à partir des souffrants : “nous savons que la manière du Christ a été de partir des plus pauvres, des petits, des affligés. Regarder la vie du monde à partir d'eux, de leurs besoins, de leurs cris humanise, invite à des choix qui privilégient la fraternité, la justice et la solidarité”. Mgr Pontier donne alors quelques exemples des possibles. Son regard se tourne vers les démunis, vers ceux qui doutent d’un avenir ouvert et il rappelle le rôle nécessaire des associations et institutions de la vie sociale : “II y va de la cohésion de nos sociétés et de la paix dans le monde”.
La dimension du discours garde sa dimension sociale, pas seulement morale, quand il aborde les questions de début et de fin de vie : “le désir légitime d'avoir un enfant veut devenir un droit à l'enfant et tous les moyens seraient bons pour l'obtenir. Faut-il s'en remettre aux seules techniques pour vivre et traverser les limites de nos existences ?” Evoquant l’attention à la souffrance des couples, ce n’est pas seulement une question de technique, mais aussi d’écoute, d’éducation : “Que d'enfants soumis aux choix personnels de leur père ou de leur mère ? Que de souffrances constatées par les éducateurs, les psychologues, les médecins, les prêtres ?” On ne peut donc que se réjouir de l’initiative à Rome, de convoquer une assemblée sur « Les défis pastoraux de la famille dans le contexte de l'évangélisation. »
Evoquant les rapports des croyants dans une société laïque, Mgr Pontier précise : "L'Eglise catholique, dans sa longue histoire, a su prendre de multiples en bien des domaines et continue de le faire. Ce n'est pas contrevenir à la séparation des Eglises et de l'Etat qui préside de manière nécessaire a la vie ordinaire d'une société pluraliste. C'est bien l'Etat qui dans son fonctionnement se doit d'observer une neutralité bienveillante. L'Etat est laïc. Mais la société, elle, est composée de personnes et de groupes aux convictions diverses qui doivent apprendre à dialoguer, à se respecter, à ne jamais aller au-delà de ce qui pourrait troubler la vie publique ou exprimer une volonté d'hégémonie. L'Etat se doit de permettre ce vivre ensemble dans le respect de tous…"
Le regard du pasteur, c’est aussi l’au-delà des frontières, en particulier les souffrances subies par les communautés chrétiennes et les familles, au Proche et Moyen-Orient, particulièrement en Syrie. La prière mais aussi la réflexion durant cette assemblée demeureront au cœur des participants de l’Assemblée.
Parmi les dossiers à traiter pendant la session, sera étudiée la formation des futurs prêtres. Ce dossier occupera une place importante, non seulement à cause de la raréfaction des vocations, mais aussi et d'abord à cause de l'évolution du rapport des prêtres à l'Eglise, à l'évêque du diocèse, à la société vers laquelle ils sont aussi envoyés, selon la conclusion de l'Evangile selon st Matthieu.
Cette assemblée plénière sera fidèle à sa vocation première : le souci de la mise en œuvre de l’évangélisation et le souci d’une Eglise pauvre, auprès des pauvres.
On trouvera le texte complet sur le site de la conférence des évêques.