La diaconie et l'oecuménisme

Rencontre de partenaires à Cantorbery

« Conférence des Partenariats pour une Eglise Elargie »

 

Diaconie et oecuménisme Diaconie et oecuménisme   Le 14 octobre dernier, notre Evêque et une délégation du diocèse’Arras ont participé à Canterbury à la première de trois journées de conférences et partages sur le service des frères, dans nos Eglises et à l’extérieur. D’autres délégations étaient présents : Madagascar, Suède, Allemagne, Norvège, Palestine, Belgique.

 

Après un accueil chaleureux et un temps de prière introduit par l’Evêque de Canterbury, nous avons entendu le Révérend Will Lamb, Professeur de théologie à l’Université de Cambridge, dans un commentaire approfondi de l’Evangile de Marc 10, 35-45, dans lequel Jacques et Jean demandent au Seigneur de pouvoir siéger à sa droite et à sa gauche pour l’éternité.
 

« Vivre pour les autres est un thème constant chez Marc. » « Le service est la vocation de tous les baptisés. » « N’ayons pas peur de nous salir les mains ! » « La Diaconie est au cœur de ce que Dieu a fait pour nous en Jésus Christ. »

La première présentation de la journée fut celle d’Arras : Stéphane Leleu, Responsable de la Pastorale des Laïcs dans notre diocèse, a présenté la démarche de Diaconia depuis 2011. Il a reçu le lendemain l’expression de « l’énorme gratitude de tous pour la présentation d’Arras que beaucoup ont trouvée profondément émouvante et poignante ».

 

L’Evêque anglican de l’Ile Maurice a ensuite donné des exemples de la fraternité vécue dans son diocèse : deux collèges, l’un anglican, l’autre catholique, éprouvaient des difficultés financières ; ils se sont réunis en une seule institution financée par les deux Eglises. Les Eglises fournissent à des familles démunies des livres scolaires, mais aussi des tables pour les devoirs à la maison, et même des lits pour que les enfants soient en bonne santé et puissent aller à l’école.Lors de cyclones, les Eglises se font proches des victimes, matériellement et moralement.

 

L’Evêque anglican des Seychelles présente une image bien différente du paradis des publicités : En 2008 les Seychelles ont été le deuxième pays à être déclaré en faillite ; la société est de plus en plus pauvre ; les familles monoparentales se multiplient.


Comment faire Eglise dans ce contexte ? Comment être lumière pour ces personnes ? L’Eglise anglicane crée des banques alimentaires, organise des rencontres entre mères célibataires, intervient dans des écoles.
L’Evêque d’Antananarivo retrace l’histoire de Madagascar et souligne le paradoxe d’un pays riche en ressources naturelles, et pourtant classé parmi les plus pauvres du monde.


Les catastrophes naturelles nécessitent de fréquentes reconstructions. La violence, les grossesses d’adolescentes, le SIDA, la faible scolarisation, etc., constituent des défis permanents.
L’Eglise organise des débats, propose des conseils, s’occupe d’orphelins et d’écoles, essaie de mettre en garde les politiques, appelle à la paix et à la réconciliation.

 

La Révérende Caroline Pinchbeck, responsable des partenariats du Diocèse de Canterbury, rappelle à grands traits les priorités du diocèse en insistant sur des fonctionnements et des modes de vie respectueux de l’environnement, ainsi que sur les progrès de la fraternité et l’enrichissement mutuel à travers des partenariats avec différentes Eglises et toutes sortes de communautés et associations. « Il s’agit de l’Evangile en action. » Il importe de réfléchir par exemple aux implications locales, mondiales, économiques, sociales, œcuméniques, de tout ce qui touche à l’alimentation.
 

« Les partenariats permettent de partager ce que nous avons de meilleur : des histoires, une vision, des actions. »

Un prêtre anglican israélien de langue arabe explique combien il est difficile de faire partie de minorités d’un type ou d’un autre dans cette partie du monde si instable : il est chrétien au milieu de juifs, israélien mais parlant arabe donc souvent considéré comme arabe, israélien parmi ses frères arabes… Il insiste sur l’importance de jouer les médiateurs en dépit des dangers auxquels on s’expose. Il souligne la nécessité de partager pour se sentir mieux, et de participer à des programmes d’entraide pour que chacun reste en vie.

 

C’est alors le tour de deux délégations protestantes de l’ex Allemagne de l’Est qui présentent toutes sortes d’initiatives très concrètes de leurs Eglises locales. Elles aident des femmes, par exemple, à reprendre le travail après une maternité, en gardant leurs enfants, en aidant au travail ménager. Elles entourent des personnes âgées, enseignent l’allemand à des immigrés, et embauchent pour cela des personnes au chômage.

 

Dans le contexte du partenariat entre le Diocèse de Canterbury et un diocèse suédois, il se fait tout un travail autour de la préservation de la création de Dieu. Des membres du Diocèse de Canterbury sont allés étudier en Suède des initiatives favorisant la réutilisation d’objets et de vêtements usagés réparés, les énergies renouvelables, ou le recyclage des déchets.

 

La dernière intervention de la journée présentait un mouvement passionnant appelé « Le Réseau des Pèlerinages Verts ». Il a été créé en 2011 à Assise, la ville de Saint François, le saint patron de l’environnement. Il s’agit de fédérer dans le monde entier des lieux de pèlerinage -28 actuellement- de toutes religions (chrétiennes, musulmane, hindouiste, etc.), qui s’engagent à sensibiliser les pèlerins pour qu’ensemble ils réduisent l’impact environnemental de tout pèlerinage, et diffusent ensuite les bonnes pratiques dans leurs lieux de vie.


Au cours de cette journée très riche et informative, deux représentantes des jeunes de notre diocèse ont rencontré longuement et dans un climat très chaleureux le responsable de la Pastorale des Jeunes dans le Diocèse de Canterbury, pour envisager un renforcement des contacts entre des jeunes de nos diocèses, en particulier autour du pèlerinage annuel des jeunes, le Lundi de Pâques, à Canterbury.

 

Mgr Jaeger (ainsi que trois Evêques d’autres diocèses partenaires) et l’Evêque de Canterbury ont signé un accord formel de partenariat qui engage nos deux diocèses à s’appuyer sur tout ce qui nous unit et à coopérer dans tous les domaines possibles pour nous enrichir mutuellement dans la fraternité.

L’avenir de notre partenariat s’annonce donc prometteur !
Maryvonne de Vitton et Marie-Colette Selliez
 

Article publié par Emile Hennart - Maison d'Evangile • Publié • 4706 visites

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