Actes des apôtres 27-28

De Césarée à Rome, via Malte

Act27-28_SCommunicat20062309140[1] Act27-28_SCommunicat20062309140[1]  De Césarée à Rome via Malte.

Des deux derniers chapitres des Actes, on retient surtout le naufrage. Pourtant, le plus important est l’arrivée à Rome, la volonté de rencontrer la communauté juive locale, priorité donc à Israël. Paul espère toujours les convaincre de la foi au Christ. Hélas, il ne se passe rien. Paul est rejoint par la communauté chrétienne. Elle était présente dès avant les années 40, lorsque chrétiens et Juifs seront expulsés indistinctement par l’empereur Claude.

 

La navigation vers Rome.

Le voyage semble commencer au début de la mauvaise saison, avec des vents peu favorables. Le récit est conforme aux rares descriptions de naufrage qui nous soient parvenues de l’antiquité. (On ne naviguait pas à la mauvaise saison, d’octobre à mars. Les notes de la TOB et de la BJ donnent des informations techniques et géographiques précieuses). Remarquons que peu à peu, Paul prend de l’importance sur le bateau, au point de devenir le donneur d’ordre au milieu de la débâcle. La confiance en la mission reçue peut soutenir Paul : Dieu ne peut que l’accompagner vers Rome, même aux pires moments. Pour le rédacteur des Actes, c’est la volonté de Dieu qui accompagne Paul. Luc met tous les indices de son côté : Paul réchappe du naufrage, de la morsure d’un serpent… donc c’est l’œuvre de Dieu. Aujourd’hui, dans notre lecture, restons très prudents à vouloir les évènements comme fruits de la volonté divine. C’est ainsi que l’interprétait l’écrivain Luc. Même le dernier repas pris au milieu de l’épave, à l’initiative de Paul, ressemble à un récit d’eucharistie (prendre du pain, rendre grâce, rompre). Même le nombre des naufragés, 276, n’est pas innocent : c’est l’hexagonale de 12. Il y a peut-être une symbolique du récit de la navigation : c’est grâce au témoin du Christ que le bateau, figure de l’humanité menacée, reçoit le salut.

 

L’arrivée à Rome

L’arrivée à Rome n’a rien de spectaculaire. Ce qui était appelé les extrémités de la terre, vu de Jérusalem, c’est Rome, le centre du monde. Le tableau final que dépeint Luc, c’est Paul, pasteur exemplaire, recevant dans sa maison tous ceux qui venaient le trouver, pour leur prêcher avec assurance et en toute liberté. Après avoir cité Isaïe et rappelé le refus d’Israël à la nuque raide, Luc rappelle la mission : “C’est aux païens qu’a été envoyé ce salut de Dieu”. C’est un rappel du choix de Paul et Barnabé à Antioche de Pisidie, Ac. 13, 46.

 

Quand nous relisons aujourd’hui cette histoire de la proclamation à toutes les nations, nous devons prendre conscience de l’héritage qui nous incombe de proclamer la Bonne Nouvelle à toutes les nations, comme Paul, et non réserver notre témoignage à ceux qui en sont dignes. C’était la pensée du vieillard Syméon au début de l’évangile de Luc : “Lumière pour les nations ”

 

Lorsque Luc écrit Evangile et Actes, Paul est mort, mais il termine son œuvre sur l’accueil de la Bonne Nouvelle à Rome. Rome, image de l’empire romain est lieu de l’expansion du christianisme.

 

Article publié par Emile Hennart - Maison d'Evangile • Publié • 984 visites