Journée Mondiale du Migrant et du Réfugié

A l'occasion de la 109ème Journée Mondiale du Migrant et du Réfugié, le service diocésain de la pastorale des migrants publie une déclaration.

A l'occasion de la 109ème Journée Mondiale du Migrant et du Réfugié qui aura lieu le 24 septembre 2023 et aura pour thème "Libre de choisir entre migrer ou rester", le service diocésain de la pastorale des migrants publie la déclaration ci-après.

 

"Le 12 août dernier, une embarcation surchargée a fait naufrage au large de Sangatte. Parmi les 65 à 66 migrants à son bord - la plupart Afghans - six hommes au moins d’une trentaine d’années ont perdu la vie alors qu’ils tentaient de rallier le Royaume-Uni à bord d’un bateau pneumatique.

En 2022, 45 000 personnes ont réussi la traversée, malgré les périls encourus dans le détroit du Pas-de-Calais, un des plus fréquentés au monde, et la mort en novembre 2021 d’au moins 27 migrants, âgés de 7 à 46 ans, dans le naufrage le plus meurtrier recensé dans la zone.

 

Après ce dernier drame au large de Sangatte, nombre de personnalités politiques se sont émues, voire déplacées, mettant chaque fois en cause les réseaux de passeurs qui sont certes à condamner. Mais jamais la politique migratoire n’est remise en cause. Force est pourtant de constater que depuis des années le renforcement et la systématisation des contrôles n’ont pas éteint les projets de traversée de la Manche, bien au contraire. Les exilé-e-s continuent d’arriver et de se confronter à une politique répressive et maltraitante. Les personnes sont déplacées quotidiennement par la police, empêchées de s’installer, privées d’accès aux droits élémentaires (logement, eau, nourriture…). Les associations qui interviennent auprès des exilé-e-s font elles aussi face à de nombreuses interdictions. C’est une violence de plus qui s’ajoute à un parcours migratoire qui en était déjà empreint.

 

Ce qu’oublient de rappeler les politiques, c’est que dans la grande majorité des cas, migrer n'est pas un acte de liberté mais une décision de survie : quitter sa patrie pour ne pas y mourir.

Des milliers, des millions de personnes (toujours plus nombreuses) doivent fuir la faim, l'injustice, les différentes formes de violence qui règnent dans leur pays, et les bouleversements climatiques.

Ces hommes, ces femmes ont un visage, un prénom, une famille, une histoire… Ils sont animés de la même soif de vie que nous, de cette même aspiration au bonheur, à l’amour. Pourrait-il leur en être tenu rigueur ? Comment ne pas l’entendre ?

 

Reconnaissons que pour beaucoup d’entre nous (pas tous hélas), nous ne pouvons que rendre grâce pour tout ce que nous avons reçu, pour ces besoins élémentaires, vitaux, assurés dans un pays certes perfectible mais où la paix, la liberté, la démocratie, la fraternité ne sont pas de vains mots !

Nous vous l’annoncions il y a quelques temps, le dimanche 24 septembre 2023 sera célébrée la 109ème Journée Mondiale du Migrant et du Réfugié. Le Saint–Père a choisi d’intituler son traditionnel message : « Libre de choisir entre migrer ou rester ».

 

Pour répondre à cet appel du Pape François, il semble nécessaire d’approfondir quelques pistes :

  • Travailler à la justice économique internationale dans laquelle les pays développés s’engagent pour donner aux personnes acculées à la migration des raisons et les conditions de rester sur leur terre. Car il faut bien reconnaitre que la croissance et le développement des pays développés se sont construits et continuent de se construire au détriment des pays en voie de développement et de leur population ;
  • Organiser des corridors légaux pour permettre aux exilés de passer dans des conditions dignes et sécuritaires…

 

Peut-être y a-t-il aussi à méditer ce qu’écrit le Pape François dans l’encyclique Laudato Si §193 : « …, l’heure est venue d’accepter une certaine décroissance dans quelques parties du monde, mettant à disposition des ressources pour une saine croissance en d’autres parties. »

 

Pour nous, disciples de Jésus-Christ, l’étranger ne devrait-il pas être accueilli comme porteur d’une promesse de Dieu qui ouvre des chemins de vie ?

 

Nombre de textes bibliques nous le rappellent notamment la Lettre aux Hébreux en 13,2 : « N’oubliez pas l’hospitalité, elle a permis à certains, sans le savoir, de recevoir chez eux des anges ». Rappelons-nous Abraham au chêne de Membré, accordant l’hospitalité à ces étrangers de passage.

Les étrangers que nous sommes invités à accueillir, à rencontrer ne viennent-ils pas nous révéler quelque chose du mystère de la vie et du sens de notre vie humaine ? Ne jouiraient-ils pas d’une égale dignité car fils et fille d’un même Père alors que nous ne pensons, le plus souvent, qu’à vouloir encore durcir notre politique migratoire ? Aimer et prendre soin du plus fragile, voilà aussi ce qui ennoblit l’humanité.

Prier comme nous savons bien le faire ne suffit pas. La rencontre concrète des plus pauvres d’ici ou d’ailleurs qu’appelle de ses vœux le Pape Francois dans son encyclique Fratelli tutti est un premier pas nécessaire et indispensable.

Comme le disait Mgr Leborgne lors des JMJ au Portugal : « non, il n’est pas possible de se satisfaire d’un réalisme froid ("cela devait arriver") et du sacrifice de quelques vies ». Le Dieu de Jésus Christ nous appelle au don de soi, à la confiance, persuadé que la mort (et toutes les formes qu’elle peut prendre aujourd’hui comme la construction de murs, le repli sur soi, les peurs…) n’auront pas le dernier mot. Ensemble, il nous faut oser de nouveaux chemins de fraternité."

 

La Pastorale des Migrants du diocèse d'Arras

 

 

 

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Conférence de Mgr Leborgne sur le thème : "j'irai dormir chez vous ... ou pas".

 

La semaine précédant les JMJ de Lisbonne, Mgr Leborgne et les jeunes du diocèse étaient dans le sud du Portugal, à Portimao.

Notre évêque a tenu une conférence sur le thème : "j'irai dormir chez vous ... ou pas". Accueillir l'étranger, plus facile à dire qu'à faire ? Pour Mgr Leborgne, quand la dignité de la personne humaine est en jeu, il faut oser s'engager au nom de l'Évangile. "Il me semble que le monde a besoin de prophètes qui n'ont pas peur d'oser une parole qui, si elle dénonce et accuse, vise à bâtir et à reconstruire un avenir pour tous." Et si, plutôt que de prier pour les plus pauvres, on essayait de les rencontrer ?

 

 

 

 

Rendez-vous sur le site du service national Mission et migrations (SNMM) de la conférence des évêques de France. On y trouve le message du Pape François pour la prochaine Journée Mondiale du Migrant et du Réfugié, une homélie, un exemple de célébration liturgique, une réflexion théologique, des fiches d’animation...

 

 

Prière

Dieu, Père tout-puissant,

donne-nous la grâce de nous engager avec ardeur

en faveur de la justice, de la solidarité et de la paix,

afin que soient assurée à tous tes enfants

la liberté de choisir d’émigrer ou de rester.

 

Donne-nous le courage de dénoncer

toutes les horreurs de notre monde,

de lutter contre toutes les injustices

qui défigurent la beauté de tes créatures

et l’harmonie de notre maison commune.

 

Soutiens-nous avec la force de ton Esprit,

pour que nous puissions manifester ta tendresse

à chaque migrant que tu places sur notre route

et répandre dans les cœurs et dans tous les milieux

la culture de la rencontre et de la protection.