Arras : une ville riche en églises
Un reportage réalisé dans le cadre de la Semaine de la presse
Arras est une ville fortement réputée pour son histoire, et surtout ses édifices.
On pourrait facilement parler de son beffroi, monument le plus connu de la ville qui servait à guetter l’ennemi et défendre la ville. Mais Arras comporte de nombreuses églises dont voici l'histoire.
Église Notre Dame des Ardents
Cette église du XIXème siècle est une église construite dans un style romano byzantin ou romano fleuri mais garde une architecture gothique par ses colonnes jumelées, ses grandes arcades surmontées d’un triforium et ses fenêtres coiffées d’une rosace. Chaque année pendant la semaine précédant la Pentecôte, un pèlerinage a lieu dans cette église.
Elle fut construite selon les plans de Clovis Normand afin de recevoir le reliquaire de la Sainte Chandelle, anciennement conservé dans la chapelle située sur la place de Héros détruite en 1792.
Selon la tradition, Marie serait apparue, au XIIème siècle dans l’ancienne cathédrale gothique, donnant un cierge à deux ménestrels. L’eau dans laquelle la cire était mélangée guérissait le Mal des Ardents. Le reste de ce cierge est conservé aujourd’hui en tant que relique. L’histoire de ce miracle est racontée dans le déambulatoire de l’église sur des lambris de marbre mais aussi sur les mosaïques de l’autel.
Adresse : Rue Aristide Briand, Arras.
Église Saint Curé-d’Ars
« Œuvre de lumière, ces vitraux orientent notre pensée vers Dieu. Par l’éclat lumineux de notre être est atteint d’un éblouissement intérieur ». Voici les paroles du père Cholewka après avoir dessiné et réalisé la grande verrière de la façade de l’église.
Cette église est un édifice contemporain construit entre le 17 octobre 1959 et le 23 octobre 1960 pour les habitants de la nouvelle cité Pierre Bolle. Cette église est construite en forme de tente afin de rappeler la tente qui abritait les Tables de la loi dans l’Ancien Testament. C’est la tente de Dieu au milieu des hommes. Elle forme un triangle équilatéral avec une structure en poutre de bois lamellé-collé supportant une toiture qui descend presque jusqu’au sol. Les fondations furent creusées en un seul mois par les habitants du quartier. Elle fait aujourd’hui partie de la paroisse Notre-Dame de Pentecôte qui réunit les huit clochers situés au-delà de la gare d’Arras.
Cette église est unique et mérite donc de figurer au patrimoine contemporain.
Adresse : Rue de Provence, résidence Pierre Bolle, Arras.
Église Saint-Sauveur
Cette église, dont les petits vitraux ornent les chapelles latérales, est connue car l’édifice que nous voyons actuellement est le quatrième depuis sa première création avant le XVIème siècle. La première construction était située au-delà du carrefour des rues de Cambrai et du Temple. Elle n’a malheureusement pas été épargnée par la Révolution. Une nouvelle église fut implantée au début du XIXème siècle mais fut rasée en 1924. Elle est reconstruite par l’architecte P. Decaux en 1932. A nouveaux détruite en 1944, le clocher restant debout, elle est rebâtie sur le même site mais fut prolongée de 10 mètres. La tour ancienne est entourée d’un corset de briques.
Adresse : Place de l’abbé Aimard, Arras.
Église Saint-Nicolas-en-Cité
C’est une église assez particulière car elle fut bâtie sur un bras de transept de la cathédrale gothique qui a dû être rasée en 1805 sur décision de Napoléon, à cause des dégradations dues à la révolution. Cet édifice est aussi particulier car il est riche en œuvres d’art. En effet, l’église comporte un triptyque du XVIème siècle provenant de l’ancienne abbaye de Loos, représentant un portement de croix et une mise au tombeau, un confessionnal remarquable représentant la Vierge et Marie l’Égyptienne, ou encore un tableau allégorique de l’Eucharistie depuis Moïse jusqu’à la Cène se terminant par l’adoration du Saint-Sacrement qui est assez mystérieux. À l’intérieur, les vitraux faits par Pierre Turpin et dessinés par Charles Hollart décrivent le miracle des Ardents et l’histoire de l’évangélisation d’Arras. Dans le chœur, huit statues d’anges représentant les vertus. Sur le dallage du sol on peut découvrir le nom de quelques premiers évêques d’Arras enterrés dans l’ancienne cathédrale.
Adresse : Place de la Préfecture, Arras.
Église Sainte-Bernadette
Cette église fut la première église du diocèse dédiée à sainte Bernadette Soubirous, canonisée en 1933.
Elle fut créée selon les plans de Pierre Normand avec l’appui de l’entreprise Jupilet. C’est Monseigneur Duthoit (évêque d’Arras de 1930 à 1945) qui donna la mission à l’abbé Bourdrel, doyen de Saint-Nicolas, de construire une chapelle sur un terrain qui faisait partie au moment de la construction de la paroisse Saint-Nicolas-en-Cité. L’évêque posa la première pierre le 16 avril 1939. Les travaux restèrent en suspens durant la Seconde guerre mondiale, puis se finirent dès la libération d’Arras.
L’église fut bénite par Mgr Chappe le dimanche de Pentecôte 1945. En octobre 1945, cet édifice, qui était autrefois une chapelle, reçut son statut d’église et de paroisse à l’instant où son territoire fut détaché de Saint-Nicolas. Il s’agit d’une église simple représentant la pauvreté et l’humilité de Bernadette Soubirous. Les vitraux en verre coloré rappellent le message de Notre-Dame à Bernadette alors que la dernière travée n’a que de simples vitres blanches dépolies. La façade a reçu récemment une sonnerie de trois cloches.
Adresse : Rue Georges Auphelle, Arras.
Église Notre-Dame de Bonne nouvelle
Elle tient son nom de Louis XI qui, alors qu’il était dans une chapelle située non loin de l’église actuelle en bordure d’Arras, apprit la victoi re d’une de ses batailles. Il la baptisa alors « Notre-Dame de Bonne nouvelle ».
Il s’agit d’une église construite à la suite de la rénovation du quartier car l’église du quartier (Saint-Sauveur) était devenue trop petite. Cette église fut détruite lors de la Première guerre mondiale et fut reconstruite dans un style néo-gothique.
Adresse : 140 rue du Commandant Dumetz, Arras.
Église Saint-Géry
La chapelle de Vivier servait d’église paroissiale après la Révolution mais étant trop petite, on y a construit une autre église plus imposante, l’église Saint-Géry.
L’architecte Alexandre Grigny fut aux commandes de cette réalisation au XIXème siècle. Il construisit cette église dans un style gothique. Ce sont les vitraux incroyables de cette église qui font sa renommée : on les doit au maitre verrier J. Largiller. Ceux-ci, détruits lors des bombardements de la Seconde guerre mondiale, ont ensuite été remplacés.
Paul Verlaine, écrivain et poète français du XIXème siècle, s’est arrêté à Saint-Géry car sa mère habitait Arras. Il s’est alors émerveillé devant le beau Christ en chêne. Ce crucifix l’a inspiré dans un poème : « Au bout d’un bas-côté de l’église gothique, contre le mur que vient baiser le jour mystique d’un long vitrail d’azur et d’or finement roux, le crucifix se dresse… ».
Adresse : Rue Neuve du Vivier, Arras.
Cette église a été bénie à Noël 1968, soit deux ans après que la première pierre fut posée.
A l’époque, son architecture trouble beaucoup de visiteurs. En effet, il s’agit surement de la première église de ce genre dans le Nord/Pas-de-Calais, et probablement en France : il n’y a pas à proprement parler de clocher, mais le mur de façade se termine en pointe de manière élancée vers les cieux . Ce monument en forme d’hexagone est construit en deux matériaux. Cette architecture novatrice créée une certaine proximité entre le prêtre, l’autel et le public, conformément à l’esprit du concile Vatican II.
Adresse : avenue Winston Churchill, Arras.
Église Saint Jean-Baptiste
Cette église était la seule d’Arras qui n’ait pas été détruite lors de la Révolution. À l’époque, elle s’appelait Saint-Nicolas-sur-les-fossés et datait de 1564. Ne pouvant s’installer dans l’ancienne cathédrale gothique endommagée p ar la Révolution, le premier évêque concordataire, Mgr de La Tour d’Auvergne fit de cette église une cathédrale pendant une trentaine d’année et l’appela Saint Jean-Baptiste. La cathédrale actuelle désignée par Napoléon 1er est en fait l’église abbatiale de l’abbaye Saint-Vaast, qui sera achevée en 1833.
Saint Jean-Baptiste, situé en plein centre-ville, est un édifice fortement fréquenté.
Elle accueille en son sein un mobilier très riche, comme une descente de croix du peintre Rubens, un autel du XVIIème siècle provenant de l’ancienne chapelle des Ardents qui était située sur la place des Héros. Elle possède aussi la plus ancienne représentation de la Vierge des Ardents à Arras : une statue du XIVème.
Enfin, cette église accueille dans son chœur une fresque de Ch. Hollart datant du XXème et représentant le baptême du Christ
Adresse : rue Wacquez-Glasson, Arras.
Théo Le Roux et Emma Boulet
Un reportage réalisé par des élèves de Baudimont La Semaine de la presse et des médias dans l’école, organisée par le Centre de liaison de l'enseignement et des médias d'information (opérateur du Ministère de l'Éducation nationale), existe depuis plus de vingt ans. Elle permet aux élèves de mieux connaître l’univers des médias et de comprendre ses enjeux culturels et démocratiques. Peuvent s’y inscrire des écoles, des collèges ou des lycées. Chaque année, au printemps, plus de 220 000 enseignants de tous niveaux et de toutes disciplines prennent part à cette initiative. Le lycée Baudimont d’Arras y participe depuis plus de quatorze ans. Le service communication du diocèse d’Arras a été associé une nouvelle fois à ce projet. |