« Aujourd’hui comme chaque année à l’occasion de l’appel décisif, je goûte la saveur du catéchuménat ! » C’est avec ces mots que monseigneur Jaeger a introduit son propos.
Auparavant les référents du catéchuménat, réunis comme régulièrement durant l’année, avaient eu l’occasion d’exprimer leurs joies d’accompagner des personnes qui, chemin faisant, découvrent Jésus Christ et voient leurs vies transformées par cette rencontre. L’occasion aussi d’exprimer telle ou telle difficulté, telle réaction à la lecture du document épiscopat paru l’an dernier (n°9 – 2014) intitulé : « Réflexions sur le catéchuménat. »
Tous soulignent la nécessité d’accueillir toutes les personnes, quelles que soient leurs situations et leurs histoires, toutes sacrées aux yeux de Dieu. Un accueil parfois difficile tant ils sont nombreux, celles et ceux qui n’ont jamais entendu parler de Jésus. Accompagner une personne en demande, c’est donc entreprendre pour nous même un chemin de conversion ! Quel émerveillement de les voir grandir, d’être témoin d’un chemin éclairé peu à peu par la découverte de Jésus, compagnon dans leurs vies. Un accompagnement qui requiert beaucoup d’exigence : il faut savoir écouter, prendre le temps, témoigner de l’espérance qui nous anime… Pour cela, accepter d’aller se former, prendre de la distance et savoir discerner, en équipe. S’adapter aux situations particulières, aux demandes précises des personnes, aux avancées et aux reculs vécus au long de l’itinéraire.
Beaucoup diront aussi leur malaise quant à l’accueil parfois réservé à ces personnes, notamment à celles qui ne sont pas « dans les clous » ; la difficulté de rendre compte aux communautés qu’elles ont à porter ce souci de les rejoindre en profitant de toutes les occasions de rencontre : une inscription au caté, une préparation de baptême d’un bébé, une inscription pour le mariage etc.
A l’écoute des uns et des autres, le père évêque souligne que nous nous trouvons aujourd’hui dans une situation de première annonce, plus d’évangélisation. Notre attitude fondamentale doit donc être d’annoncer l’Evangile plutôt que de vouloir entretenir ce qui n’existera plus demain.
Il invite à trouver les moyens pour faire entrer le catéchuménat dans l’ordinaire de la vie de l’Eglise : « Cela doit interroger une paroisse qu’elle n’ait pas de catéchumène à accompagner. » Il insiste ensuite sur le temps du pré-catéchuménat qui doit permettre aux personnes de rencontrer le Christ : c’est ce qui est susceptible de toucher les personnes.
Les échanges glissent peu à peu vers des questions d’organisation ou d’éclaircissement quant à des conduites à tenir face à telle ou telle situation : un éclairage bienvenu pour chacun !
Vient ensuite le temps de rendre grâce pour toutes ces vies partagées, les conversions dont nous sommes les témoins, pour l’Esprit de Dieu qui ne cesse de nous conduire sur des chemins où toujours, il nous promet la joie comme en témoigne une personne présente à la rencontre :
« Dans ma rencontre avec les catéchumènes, j’ai découvert que Dieu appelle et agit où il veut. Les catéchumènes m’ont fait ressentir la présence de dieu dans la vie de tous les jours, ils y découvrent les « signes » d’une présence vivante « le Christ par son Esprit agit et se laisse rencontrer ».
Leur accueil est important, un accueil cordial qui ne condamne pas, qui est à leur écoute, bienveillant. « Accueillir chacun de ces convertis, quelle que soit sa situation ! » « L’Eglise serait-elle fidèle à son Seigneur si elle fermait sa porte à celles et ceux à qui Dieu a ouvert la porte de la foi »
« Art de l’accompagnement, pour que tous apprennent toujours à ôter leurs sandales devant la terre sacrée de l’autre »
J’ai la joie de suivre leur chemin de conversion qui devient aussi pour moi un chemin de conversion. Cela nous met en mouvement et ce cheminement dynamise la rencontre.
Ce qui me rend également heureuse, c’est le lien fraternel qui se crée entre les nouveaux et les anciens catéchumènes, un réseau s’établit entre eux ce qui donne de l’élan, de la joie à poursuivre la route avec eux. »
Le catéchuménat ? Une mission aux mille et une saveurs !