Brève histoire du catéchuménat

 

Le mot catéchuménat vient d’un mot grec qui signifie : « faire retentir aux oreilles, instruire de vive voix ». C’est donc un temps pendant lequel une personne « laisse résonner en elle la Parole de Dieu. »
Dans l'Église catholique le temps du catéchuménat propose aux personnes qui désirent devenir chrétiennes, des chemins de catéchèse au service de leur relation à Dieu. Ce cheminement pourra les amener à recevoir les 3 sacrements de l'initiation chrétienne : le baptême, la confirmation, l’eucharistie.
Au début de l’Eglise, c’est par l’annonce de la résurrection de Jésus et une exhortation à se faire baptiser que l’Eglise commence, le jour de la Pentecôte (Ac 2, 14-41). Le catéchuménat n’existe pas en tant qu’institution au temps des apôtres, mais commence une période « apostolique » avec des pratiques très diverses dont nous trouvons quelques « traces » dans le Nouveau Testament : Baptême collectif d’adultes juifs (Ac 2, 37,41) ; Premier cas de baptême individuel, le baptême de l’eunuque éthiopien, par Philippe, l’un des Sept (Ac 8,20-39) ; Baptême de non juifs (Ac 8,12-18, Ac 10,1-48)
Du 2ème au 5ème siècle : Les débuts du christianisme se font dans un contexte de persécution. Cependant, le processus de l’initiation prend progressivement forme pour permettre aux convertis de devenir chrétiens. On entre dans une période « catéchétique » avec une proposition de Baptême – Confirmation – et Eucharistie, à la veillée pascale avec l'Evêque. De nombreux écrits des Pères de l’Eglise témoignent de l’attachement des communautés chrétiennes à organiser le temps du catéchuménat :
Du 4ème et 5ème siècle, au lendemain de la paix constantinienne, le christianisme devient religion officielle. Les persécutions cessent, le nombre de catéchumènes augmente, mais la démarche de certains est fondée sur l’intérêt, voir l’ambition politique. Les Pères de l’Eglise vont alors lutter contre un baptême sans conversion réelle. Bon nombre de leurs écrits déterminent la catéchèse baptismale et le chemin de conversion.La formation se concentre sur la période du carême.
Du 6ème au 12ème siècle : Après cet « âge d'or », le catéchuménat tend à disparaître car de plus en plus d’adultes sont chrétiens. Il n’y a pratiquement plus que des enfants à baptiser. Pour eux seront faits des aménagements au rituel de l’initiation chrétienne.
Du 13ème siècle à Vatican II : Au Moyen-âge, la mortalité infantile conduit à faire le baptême de plus en plus vite après la naissance. Puis, progressivement, la première communion est retardée jusqu’à l’âge de raison, parfois même jusqu’à onze ou douze ans. La confirmation suit le même mouvement jusqu’à être faite après la première communion, ce qui a pour conséquence d’inverser l’ordre primitif qui mettait l’eucharistie à l’achèvement de l’initiation. Au 20ème siècle, dans l’Europe marquée par une certaine incroyance et de nouvelles questions face à la modernité, avant le concile Vatican II et plus encore sous son impulsion, le catéchuménat est restauré pour l’Eglise universelle.

Source: Référentiel 2011 du catéchuménat d'Arras pages 4 et 5 

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