Mois marial : Message de Mgr Jaeger
Mois marial
Durant tout le mois de mai, appelé "mois de Marie", le diocèse d’Arras propose de vivre des temps de prière pour honorer la Vierge Marie.
Voici le message de Monseigneur Jean-Paul Jaeger, évêque d'Arras, à cette occasion.
LE MOIS DE MARIE
La lutte commune contre l’attaque du COVID-19 se poursuit. Tout porte à croire qu’elle se prolongera bien au-delà du processus de déconfinement qui devrait s’amorcer à compter du 11 mai prochain. Les débats, les polémiques, les insatisfactions, les annonces, les reculs montrent que nous entrons dans une longue période d’incertitudes et de fragilités.
Chacun aspire dans sa vie personnelle ou familiale, dans ses engagements professionnels et sociaux, dans le service du bien commun et de la fraternité, à retrouver au plus vite un cadre et un rythme considérés comme normaux.
Même si la pandémie actuelle appelle de nouveaux comportements individuels, sociaux, économiques, politiques, la société ne se réformera pas instantanément. L’urgence est toujours brutale. La conversion emprunte un itinéraire long. On y progresse avec patience et persévérance.
Comme tant de corps de métiers, de groupes et acteurs sociaux, l’Eglise, pour des raisons qui lui sont propres, piaffe d’impatience. Elle a hâte de rassembler les fidèles, de les nourrir de la Parole de Dieu, du Corps et du Sang du Christ. Ils puisent à ces sources la force d’être pour les plus faibles et les plus meurtris « l’hôpital de campagne » dont parle le pape François.
Les élans et les attentes sont soumis à un impératif qui s’impose à tous et à toutes : la sauvegarde des vies humaines dont notre foi affirme qu’elles sont des dons de Dieu. Les recherches et les efforts doivent favoriser une heureuse gestion de moyens matériels, techniques et humains qui ne sont pas encore à la hauteur de l’objectif à atteindre.
L’espérance nous stimule et nous invite à vivre l’aujourd’hui du confinement et son évolution. Notre Eglise a montré qu’elle pouvait et savait accueillir la Grâce de Dieu en toutes circonstances. Elle remplit sa mission de prière, d’écoute, de formation et de service dans un cadre inhabituel.
L’Eglise puise son énergie dans le mystère de la mort et de la résurrection de Jésus. Cette année, au cours de la Semaine sainte, des passages d’Evangile, des paroles, des gestes nous ont particulièrement touché. Des initiatives nous ont permis de retrouver ou de découvrir des formes de vie en Eglise de grande proximité. Dans un bouleversement obligé des valeurs, nous avons été plus attentifs à des richesses humaines ou spirituelles qui nous ont échappent souvent quand tout semble aller bien.
Avec le 1er mai, débute de mois de Marie. J’ai sollicité des personnes et des mouvements pour qu’ils nous aident à trouver dans la Mère du Fils de Dieu, l’aide, le soutien, la consolation qu’elle est en mesure de nous apporter.
Marie était debout au pied de la croix. C’était pour elle le lieu et l’heure de la foi. Elle aurait pu légitiment et définitivement se demander si elle n’avait pas fait fausse route en répondant : « Je suis la servante du Seigneur. Que tout s’accomplisse en moi, selon ta parole. » à l’ange qui la sollicitait de la part de Dieu. Elle a tenu bon, ne doutant pas qu’à travers l’obscurité, brille déjà la lumière qui vient de Dieu.
Dans les prochaines semaines, pour nous préparer à donner à notre vie commune des bases plus fermes, Marie sera une Mère et une éducatrice. Elle nous apprendra à faire tout ce que dit son Fils et à discerner, dans l’incompréhension elle-même, la présence du Ressuscité qui fait route avec nous et demeure en nous.
En méditant le « Magnificat », nous nous rappellerons la prédilection de Dieu pour les plus petits. Nous demanderons l’humilité du cœur qui fait grandir. Elle nous sera nécessaire à un moment où les systèmes sont remis en cause.
Nous bougerons, mais sur un espace restreint. Pendant tout ce mois, nous aurons peut-être le temps de nous apercevoir qu’il ne faut pas forcément sortir de notre diocèse pour aller en pèlerinage. Des cathédrales, des églises, des sanctuaires, de nombreux lieux dont plus de 130 reproductions de la grotte de Lourdes ont attiré nos aînés. De façon particulière le Seigneur et la Vierge Marie nous y attendent.
Les mois et les années qui viennent mettront en lumière, engendreront ou créeront de graves et lourdes pauvretés. Un plus grand attachement à la Vierge Marie nous renvoie à la proximité avec les plus démunis. Lorsque Marie veut adresser un message, elle le confie prioritairement à des hommes, des femmes, des adolescents qui comptent peu dans leur environnement social.
Nous implorerons pour nous, nos communautés, notre Eglise, la grâce de faire les mêmes choix quand viendra le temps de construire une humanité qui ne perdra rien de son génie et de ses capacités, mais affrontera ses faiblesses et ses peurs.
Sainte Marie, Mère, de Dieu, prie pour nous.
+ Jean-Paul JAEGER
Retrouvez ici le programme complet du mois marial