Sanctuaire
Qu'est-ce qu'un sanctuaire ?
Le mot sanctuaire est dérivé du latin "sanctus", mot que l'on retrouve dans le chant de la messe "Saint, Saint le Seigneur...". "Dieu seul est saint, il est le tout autre" est-il écrit dans la Bible. Par rapport aux hommes, à l'univers, Dieu est "séparé". On dira d'Israël qu'il est le peuple saint, peuple mis à part.
Dans les religions anciennes, le sanctuaire désignait "l'espace réservé au dieu" à l'intérieur du Temple, l'espace qui lui est consacré sur la terre des hommes.
Pour le Temple de Jérusalem, on disait "le saint des saints", le lieu sacré par excellence, interdit au profane. En termes d'architecture chrétienne, le sanctuaire désigne la partie autour du chœur, espace où se déroule la liturgie, espace séparé de la nef et surélevé. Chez les orthodoxes, cet espace est séparé par une sorte de clôture percée de trois portes, appelée iconostase.
Dans le langage d'aujourd'hui, le mot désigne tout lieu de culte, lieu de pèlerinage. Par exemple, Lourdes, Fatima, Assise, Lorette, Montmartre.
Cependant les chrétiens ont préféré employer le mot église, pour désigner les lieux où ils se rassemblent. Ce mot trouve son origine dans la langue grecque où ecclésia désigne "l'assemblée convoquée". Ainsi, selon les mots employés, nous exprimons divers aspects de la réalité, et ce à quoi nous tenons le plus:
soit on parle de sanctuaire, espace séparé, espace consacré pour Dieu, soit on parle d'église, de lieu où se rassemble le peuple des baptisés, peuple des hommes dispersés, appelés à se rassembler.
Le mot a aussi été employé dans le langage civil et juridique pour désigner un lieu protégé, inaccessible.
Pourquoi le notre père s'adresse à Dieu en disant "Tu", et à Marie, on dit vous?
La traduction actuelle du Notre Père date de 1966. Elle a été adoptée d’un commun accord par les catholiques, les protestants et orthodoxes pour l’ensemble des pays francophones. Le texte français que nous utilisions auparavant datait de 1952 ; car jusqu’alors dans la liturgie officielle on le récitait en latin : Pater noster.
Le vous ou le tu, ce n’était pas une réelle difficulté, dans la mesure où la traduction latine des évangiles emploiyait le singulier et non le pluriel de majesté. La traduction française avec le « tu » témoigne du souci de rester le plus proche possible des mots qui nous avaient été transmis par la tradition et les évangiles. « sanctificetur nomen tuum ; adveniat regnum tuum.… ».
Le Notre Père est la prière « officielle » de l’Eglise. Le choix du « tu » a aussi comme conséquence de manifester la proximité entre Dieu le Père (non pas le père tout-puissant, mais le père de l'enfant prodique) et nous, alors que le vous maintient une certaine distance. L’ensemble du message de Jésus au sujet du Père est de signifier qu’il est proche de nous.
L’accord sur une même traduction du notre Père, entre chrétiens divisés, était la manifestation du souci de se rapprocher, de ne devenir qu’une seule famille… nous en sommes hélas encore loin.
L’origine du je vous salue Marie n’est pas connue. Cette prière s’inspire de l’évangile de Luc, 1,28 et 1,42. Cette prière était déjà utilisée au XI° siècle ; la seconde partie a été ajouté en au 12° siècle, et s’est fort développé à partir du 16° siècle. Le texte du je vous salue Marie n’a pas fait l’objet d’une réflexion commune pour sa traduction. C'est pourquoi on a gardé le texte habituellement utilisé pour prier Marie.
Je me permettrai de rappeler un souvenir de famille. Mes parents allaient souvent chez mon oncle le dimanche… c’était sans doute les traces de six ans de séparation comme prisonnier de guerre qu’ils voulaient effacer. Mes frères et sœur et moi-même étions étonnés que nos cousines vouvoient leurs parent, alors que nous, nous avions l’habitude de les tutoyer. Pourtant nous avions autant de respect, les uns et les autres, envers nos parents. Ceci rappelle que chacun, nous gardons toute notre vie des traces de notre première éducation, mais en même temps nous ne sommes pas fixistes, et le fait de vivre avec d’autres amène chacun à adopter pour aujourd’hui une manière de vivre, d’être, de se vêtir, de parler qui n’est pas le décalque de notre enfance. Parfois cela est difficile à accepter, sur tel ou tel point particulier, mais la plupart du temps, les évolutions se font de manière très lente ; nous nous en apercevons à l’occasion d’un retour en arrière, un flash-back, comme on dit dans les films !
Espérant avoir pu un peu vous éclairer.