Vêtements des clercs et dentelles
Compte rendu d'exposition
Durant l'été 2006, une exposition est offerte par la commission diocésaine d’Art sacré, dans la sacristie de la cathédrale d’Arras. Vêtements liturgiques et dentelles.
L'origine du vêtement porté par le prêtre ne remonte pas aux Apôtres, ni aux premiers disciples. Dater son apparition est impossible...
Au 5ème siècle, les auteurs ecclésiastiques font allusion à des vêtements spécifiques au clergé, qui jusqu'alors, se contentait de s'habiller comme le reste de la société civile à laquelle il appartenait. Le costume traditionnel du 5ème au 11ème siècle va devenir costume ecclésiastique.
A partir du 5ème siècle, le vêtement des clercs (ainsi que celui des médecins, des magistrats, ...) se distingue de plus en plus des laïcs: Les clercs gardent la tunique longue par décence, . Ils ne suivent pas la mode des couleurs vives et des bijoux apportée par les barbares.
Au 8ème siècle, la tunique sacerdotale longue sert pour sortir et pour célébrer. L'aube, ainsi que la dalmatique, sont des variétés de tunique blanche dont on interdit le port aux laïcs dès le 11ème siècle.
Au Moyen-Age, la tunique devient vêtement liturgique qui s'endosse sur d'autres habits. Les couleurs liturgiques n'apparaissent qu'aux 11-12ème siècles. Elles seront codifiées officiellement par le concile de Trente (1546-1563).
La mode laïque évoluant, les vêtements liturgiques se sont fixés dans la tradition. Mais au cours des siècles, ils ont évolué par des ajouts d'ors et brocarts, des broderies et des dentelles. Dès le 15ème siècle, la simplicité disparaît. Les chasubles se rétrécissent, jusqu'à devenir rigides aux 16-17ème siècles. Elles prennent la forme d'un étui à violon jusqu'au 19ème siècle. La fin du 19ème et le début 20ème siècle «redécouvrent» la forme gothique du Moyen-Age (Viollet Le Duc). Après la seconde guerre mondiale, l'Eglise est parcourue par un désir de simplicité; les vêtements liturgiques perdent de leur splendeur. En beaucoup de lieux, l'aube est portée par les prêtres, mais aussi des laïcs en responsabilité liturgique. L'étole de couleur distingue les ministres ordonnés des laïcs. Début XXI° siècle la liturgie semble s'orienter vers plus de solennité.
Comme la chasuble, l'ensemble des vêtements liturgiques a suivi la même évolution: la chape (ou pluvial) que les prêtres portaient pour les vêpres, les processions, l'étole (stala) et le manipule (mappula, fana) qui ont accompagné la chasuble dans les formes, les couleurs et les broderies, et l'aube (tunica alba) qui s'est peu à peu parée de dentelle dès le 16ème siècle, comme les vêtements de la noblesse. A partir de cette époque, on trouve des dentelles d'abord manuelles puis mécaniques. Dans cette exposition, vous pouvez en admirer quelques pièces.