A propos des conseils

Quelques précisions pour une meilleure compréhension

Conseil et conseil: A propos des conseils pastoraux.

Le père Jean Rigal, théologien de grand renom, a publié une courte réflexion sur les conseils pastoraux. Il y rappelle l'intuition du Concile Vatican II, pour une Église, ”communion mission”, la participation de tous, ministères et baptisés laïcs est une nécessité, qu'il faut honorer. Les conseils remplissent ce rôle à condition que ce ne soient pas seulement de "bon conseil",  ou consultatif au sens le plus limité du mot, mais participation à l'élaboration des décisions. En chaque diocèse, l'évêque du lieu reste le garant de la mise en œuvre des décisions conciliaires. 
Lire le texte

 

Le rapport des curés aux doyens a été signifié comme élément ecclésial important. Il a été rappelé le rôle du doyen auprès des curés et paroisses dans la mise en œuvre des pastorales: canon 555: " Outre les facultés qui lui sont légitimement accordées par le droit particulier, les obligations et les droits du vicaire forain (= doyen) sont :
1). de promouvoir et coordonner l'action pastorale commune dans le vicariat forain ;
2). de veiller à ce que les clercs de son district se conduisent conformément à leur état et remplissent leur office avec soin...;

La rencontre régulière de l’évêque avec l’ensemble des doyens est une instance du gouvernement du diocèse par l’évêque.

 

 Conseil, équipe, assemblée.

La mise en place des paroisses nouvelles a entraîné des modifications dans les instances chargées de gérer la vie ordinaire des paroisses et doyennés. Cependant le principe de distinction en tre équipe (avec pouvoir de décision) et conseil, comme lieu de parole, d'échange, de participation à l'élaboration des  décisions reste un principe incontournable. Lire l'article.

 

Le conseil diocésain des affaires économiques

L'assemblée diocésaine est composée des doyens et délégués de doyennés aux affaires temporelles, elle constitue l'assemblée générale de l'association diocésaine, régie selon les statuts en vigueur e France et reconnue par les pouvoirs publics.

L'abbé Joseph Varlet, économe, présente le rapport d'activité:
par exemple, le transfert des prêtres aînés à la maison diocésaine, transfert des services de l'évêché dans les locaux du 103, rue d'Amiens à Arras, travaux en cours à la cathédrale, clarification de rattachement des personnels; la mise en place des trésoriers et instances diverses, suite à la réorganisation en paroisses nouvelles.  Présentation des comptes 2003. Évolution positive de l'opération dite des 5% (diminution de 5% des charges et augmentation de 5% des recettes).

Mr Emmanuel Faure, comptable, apportait le regard d'un expert, qui pointe les lignes de force, positives et négatives de l'exercice 2003.  Pour lui, la situation financière s'est très nettement améliorée depuis deux ans. Il note quelques services qui grèvent le budget, mais et-il possible de faire autrement, quand l'institution n'a pas pour but de dégager des bénéfices... mais qu'au moins on se tienne à flots, principe de subsidiarité aidant.
La présentation de ces comptes fait apparaître un progrès dans le souci de transparence. Mr Faure émet le souhait que, prochainement, les comptes propres des paroisses puissent être eux aussi intégrés aux comptes du siège (appelé un peu improprement "l'évêché").
La rencontre se termine par les remerciements appuyés aux nombreux bénévoles qui assurent le service parfois ingrat de participer à la bonne gestion des finances de l'Église diocésaine.

 

 En forme de conclusion: 

Des conseils ? Une mise en perspective...
Jean-Claude Vieillard

D'abord il y a la mission. " Comme le Père m'a envoyé, moi aussi je vous envoie " (Jn 20,21). Cette mission, qui est salut, n'est pas simple organisation de la vie de l'Église : " Allez ... " Cela implique sans doute que l'on ne fasse pas du sur-place, que l'on soit disponible pour les dépaysements. Notons aussi la dimension "ouverte" de la tâche qui est assignée : aller "par le monde entier proclamer l'Évangile à toutes les créatures" (Mc 16,15). Nous lisons en ce temps liturgique les Actes des Apôtres. Nous y voyons que la mission est fondation de communautés. Les témoins reçoivent un ordre de route (Ac 1, 8). Ils n'ont pas à rester entre eux.

Dans les conseils, il ne s'agit pas d'inventer la mission, mais de chercher ensemble les moyens de l'assumer. Même s'il a pour objectif particulier les " affaires économiques ", un conseil gardera présent dans ses perspectives la dimension missionnaire. Un conseil n'est pas un simple lieu d'écoute mutuelle : " il appartient au conseil pastoral d'étudier, d'examiner tout ce qui concerne les activités pastorales et de proposer à partir de là des conclusions pratiques en vue de promouvoir la conformité de la vie et de l'action du Peuple de Dieu avec l'Évangile ". Les termes ici soulignés ne devraient pas être dissociés dans la pratique, sous peine de réduire le sens et la portée du conseil.
Il ne s'agit pas d'inventer l'Église, ni de la fonder ; bien plutôt de voir comment la faire exister visiblement par la constitution de communautés de croyants, signes de l'Église par la liturgie, le service des hommes et l'annonce de l'Évangile.

Les conseils ne se substituent pas aux mouvements, services ou groupes déjà en place. Ils ne les coiffent pas non plus comme une sorte de superstructure centralisatrice. Enfin - faut-il le dire ? - ils n'expriment assurément pas toutes les formes d'engagement des fidèles du Christ pour la vie et la mission de l'Église.
Ils sont plutôt des organes de vigilance, des lieux où la communauté chrétienne comme telle revoit sa vie pour être mieux ou plus nettement " sel ", " lumière ", " levain ", à chaque groupe étant laissé le soin de mener à bien sa mission particulière. Les conseils interpellent, stimulent, relancent : n'avons-nous pas tous à passer de la révision de vie à une vie authentiquement révisée, plus dynamique ?
Pour qu'il y ait Église, chaque baptisé doit avoir conscience qu'il a un rôle à tenir dans la construction du corps et chacun doit " reconnaître " la vocation des autres : " Vous êtes le corps du Christ et vous êtes ses membres, chacun pour sa part " (1 Co 12, 27)

Sans une concertation - dans un esprit de coresponsabilité - entre chrétiens divers par le milieu, la culture, la profession, l'âge etc., il est à craindre que "les joies, les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes de ce temps" ne seront pas pris en compte avec tout le sérieux voulu. Les choix de l'évangile ont à s'inscrire dans les questions les plus concrètes qui se posent à l'homme d'aujourd'hui, dans notre paroisse, notre doyenné, notre diocèse.
JCV