Relations Vatican-Islam

Benoit XVI et le monde des musulmans :
des pas et des faux pas dans une recherche réelle de dialogue.
La déclaration Ratisbonne (sept.2006) avait été mal perçue en monde musulman, et le pape avait dû s’en expliquer. Le baptême, lors de la veillée pascale, d’un journaliste d’origine égyptienne musulmane avait aussi provoqué quelques réactions, surtout à cause des déclarations souvent incendiaires contre l’Islam de la part du néophyte. En d’autres diocèse que Rome, il existe aussi des conversions et baptêmes de gens venus de l’Islam, cela fait moins de tapage.
 

Portes ouvertes chrétiens et musulmans, Lens, le 12 novembre 2005 Visite à la mosquée de Lens  
Portes ouvertes chrétiens et musulmans, Lens, le 12 novembre 2005
Portes ouvertes chrétiens et musulmans, Lens, le 12 novembre 2005
Au-delà des difficultés de relation sur lesquelles on focalise vite, il existe des relations entre Rome et les mondes de l’Islam, par exemple la lettre des intellectuels musulmans, prélude à une rencontre entre Benoit XVI et 138 musulmans en novembre prochain.

Mustapha Chérif, philosophe, fait partie de la délégation invitée. Dans une lettre ouverte au pape il interroge sur la publicité faite au baptême à Pâques et au manque de charité envers les musulmans. Il reconnait cependant les progrès dans le dialogue. Cela vaut la peine d’être relevé :

« Depuis l'audience privée que vous avez eu la générosité de m'accorder, des progrès substantiels (dans le dialogue, ndlr) ont été enregistrés, comme votre visite réussie en Turquie, votre sage décision de rétablir le Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux et la décision, sans précédent, commune avec notre groupe des 138 savants musulmans, d'instituer un Forum de concertation, dont la première réunion aura lieu au Vatican en novembre prochain. Et depuis lundi dernier cette initiative positive du Roi d'Arabie, annoncée à Ryad en ma présence et celle d'autres théologiens, d'organiser au niveau de l'ONU une rencontre mondiale interreligieuse pour unifier nos positions face aux défis communs. À chaque fois qu'on remonte une pente, une nouvelle maladresse vient remettre en cause ce qu'on avait péniblement reconstruit. Notre destin est-il celui de Sisyphe? ...
La grandeur de votre fonction suppose que vous donniez l'exemple sur la scène historique au sujet de la relation entre les grandes communautés abrahamiques. Sachez, Saint-Père, que rien ne saurait entamer notre détermination à accueillir l'autre sans conditions. Des musulmans, des juifs, des chrétiens et des humanistes, à mon avis la majorité silencieuse, savent qu'il n'y a pas d'autre alternative sage à la coexistence, en notre époque marquée par des risques sans précédent de déshumanisation. »