Journée de formation diocésaine

Pour accompagnateurs en catéchuménat

Une cinquantaine d'accompagnateurs de catéchumènes à Amettes autour des P J-P Miner et M Vieillard

 

Après le temps d’accueil avec un petit café pour se mettre en route,

nous avons écouté 3 témoignages :

 

  • Anne Marie nous a partagé son questionnement quand l’abbé Breuvart l’a appelée à accompagner une jeune femme de culture musulmane, puis comment cela l’a engagée à un moment à oser dire son parcours de foi, avec ses joies et ses difficultés, en vérité.

Anne-Marie nous dit toute la richesse des partages dans le respect et la liberté d’expression, son émerveillement face à la force sereine du témoignage de Sarah, que ce soit dans un dialogue avec sa meilleure amie athée ou lors d’un témoignage auprès  de jeunes 6ème

« Je ressens une grande joie de voir S... grandir dans la foi… Je me demande souvent qui évangélise l’autre…Après les rencontres, je remercie et je demande au Seigneur de me donner une foi comme la sienne…Elle témoigne auprès des autres, je crois qu’elle est déjà apôtre… »

 

 

 

  • Denise accompagne avec beaucoup de bonheur une jeune maman de 3 enfants dans la région d’Isbergues.
      Elle nous a dit le désir de cette jeune femme « pétillante » de « mettre de l’ordre » dans ses connaissances, comment ensemble elles parlent de la foi, de la vie, de la grande attention qu'elle porte aux autres… V...a vécu le baptême et l’eucharistie à la veillée pascale 2009. Elle va cheminer vers la confirmation avec son mari.

« Nos rencontres ont été nourriture pour toutes les 2. A un moment, je me suis dit que nous étions 2 sur le chemin catéchuménal. Ce n’était plus seulement son chemin,

c’était le nôtre… »

 

 

  • Sœur Marie-Agnès, accompagne une personne en milieu carcéral avec tout ce qu’apporte le fait de la détention : un protocole à suivre pour organiser le cheminement, les rencontres où se disent une histoire humaine, la vulnérabilité, l’isolement, les questionnements…Puis ce temps où la conversion s’exprime par des attitudes apaisées, une attention et un regard renouvelé sur la détention.

« Lorsqu’il m’a demandé d’assister à l’audience du tribunal, je savais que j’y serais allée. Je me suis dit : l’accompagnement doit aller jusque là. Il a fallu un temps après l’audience pour que reprennent nos rencontres. Il en avait besoin et moi aussi…Il n’a pas été autorisé à participer à l’appel décisif mais il était présent autrement ce jour là… Nous avons eu l’autorisation qu’il soit baptisé en paroisse… »

 

 

A partir de ces 3 témoignages, nous avons ensuite partagé en petit groupe en quoi ils nous ont rejoint en tant qu’accompagnateur , les appuis et l’espérance que nous y avons perçu. Puis, nous avons regardé dans nos accompagnement ce que nous voyons naître en la personne que nous accompagnons, en nous, autour de nous.

Un temps personnel a achevé la matinée pour permettre à chacun de regarder dans tout ce qui avait été entendu et partagé jusqu’alors ce qui l’éclairait,  posait question et attirait l’attention. 

 

 

 

Après une pause autour de la sangria préparée par Véronique et des repas tiré du sac, Maurice et  Jean-Pierre sont intervenus l’après midi en réagissant aux questions et convictions exprimées par participants.

 

Maurice nous a guidé en situant la relecture à travers des pistes complémentaires et non exhaustives :

Relire pour identifier le christ partout où son visage se manifeste.

Relire pour relier ce qui est vécu à d’autres moments d’une histoire.

Relire pour regarder comment on devient « humain selon le cœur de Dieu ».Voir selon l’Evangile les lieux de « déshumanisation » d’une vie et ce qui en permettra « l’humanisation » ;

Relire pour discerner que l’expérience humaine de l’accompagné et de l’accompagnateur sont des expériences pascales. L’Esprit nous appelle à un dépassement. Au cœur des difficultés que nous traversons, suivre le Christ nous invite à une vie nouvelle.

Relire pour partager une conception de l’Eglise qui selon Vatican II est sacrement, c'est-à-dire, signe et moyen efficace du salut de Dieu. Notre mission d’accompagnateur, de baptisé, est donc de vivre de telle manière que l’Eglise soit une Bonne Nouvelle pour le monde.

 

Jean-Pierre  a ensuite développé la question « Pourquoi relire ?»

 La relecture permet de se rendre sensible à la démarche catéchumènale en tant que telle : Nous ne sommes pas au service d’une stratégie pastorale mais bien au service de la vie de Dieu qui est source.

On retrouve cette intuition de l’accompagnement catéchuménal dans la pédagogie d’initiation, la pastorale d’engendrement .

La relecture fait de nous des veilleurs. Nous sommes au service d’une personne qui veut entrer dans une alliance avec Dieu.

La relecture nous donne à voir en quoi nous faisons l’expérience d’une humanité différente de la nôtre, et qui nous fait grandir humainement et spirituellement.

La relecture nous permet d’aiguiser notre regard : voir ce que nous n’avions pas vu à priori, nous rendre disponible à l’inattendu, discerner des déplacements en nous, en la personne accompagnée, autour de nous.

La relecture nous permet de nous situer comme aîné dans la foi : Nous ne sommes pas « au dessus », nous avons à tout mettre en œuvre pour donner des repères et laisser « l’autre » être acteur de sa vie.

La relecture permet de nous émerveiller et de rendre grâce face à quelqu’un qui est engendré au plus profond de lui-même.

La relecture permet de croiser l’expérience croyante du catéchumène avec la nôtre et celle des personnes croyantes de la Bible.

La relecture nous invite à partager la richesse de ce dont nous sommes témoins. Ce n’est pas simple mais un travail de discernement avec d’autres partenaires ecclésiaux et pastoraux mérite d’être engagé, renouvelé sans cesse : « Ne gardons pas pour nous ce que nous vivons ! »

 

 

« Ne vous réjouissez pas parce que les esprits vous sont soumis, mais parce que vos noms sont inscrits dans les cieux.// Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez !»

 

 

 

 

Jean-Pierre et Maurice ont terminé en nous invitant à passer d’une prière personnelle à une prière « pastorale » qui décentre et nous renvoie à notre mission, notamment avec le texte de Luc 10, 1-12 17-24