Prêtres ainés
Quelques nouvelles des prêtres qui ont servi ou servent encore sur notre doyenné...
Vous avez dit : « prêtres ainés » !
Dans le doyenné de Lens-Liévin, 8 prêtres ont de 75 à 84 ans. Ce sont des prêtres « ainés ». Ils n’ont plus la responsabilité d’une paroisse. 7 d’entre eux habitent en maison particulière. L’un ou l’autre, quand la santé le leur permet, assure encore tel ou tel service quand un confrère plus jeune leur fait appel. Ils sont toujours prêtres mais autrement. Ils ont souhaité se retrouver en doyenné pour partager ce que « ce retrait » leur faisait vivre. Sauf empêchement, ils sont tous présents à ces rencontres trimestrielles qui se terminent par un repas convivial. C’est un lieu où ils peuvent mieux découvrir les initiatives missionnaires du diocèse.
Que vivent-ils ?
Parlons tout d’abord de Gustave Pluchard notre ainé, de Souchez, décédé le 29 mai dernier à 90 ans.
A la dernière rencontre où il participait en septembre 2012, après avoir beaucoup écouté, il disait : « Vous êtes encore actifs, moi je suis dans la dépendance. Dans nos réunions on est trop dans l’utilitaire. Dans ma situation on ne mène plus le jeu. Les auxiliaires de vie, j’ai besoin d’elles à longueur de journée. Je rends grâce au Seigneur pour leur vie. Il ne s’agit pas seulement de faire le ménage. Quand elles sont parties, je retrouve tout au même endroit. C’est important quand on ne voit plus clair »
Gérard Faviez, de Sallaumines : « Depuis que je n’ai plus de responsabilité je suis libéré. Je fais partie d’une association ESA (Ecoute, Solidarité, Accompagnement). La mairie est attentive aux personnes isolées. Nous essayons de repérer les personnes en détresse. Je passe mes après-midis à les visiter. » Gérard nous parle aussi des travailleurs de l’entreprise Durisotti menacés de chômage. Il est présent à leur vie. Les familles de ces travailleurs ne lui sont pas inconnues. Trente ans de présence dans une commune ce n’est pas rien.
Michel Ambeza de Liévin, témoigne de ce qu’il vit à la prison d’Arras, dans différents collectifs comme ATD quart monde, fraternité migrants, collectif « refus de la misère », cercle du silence … « Voir comment des personnes s’engagent pour défendre les droits de l’homme, c’est cela qui me nourrit »
Hubert Renard de Lens, toujours engagé dans la pastorale de la santé, nous parle souvent de ce qui se vit à la maison St Benoit dans la grande résidence à Lens, avec tout un groupe de la Cité 12 de Lens autour d’un animateur en pastorale, Frédéric. « A partir de la remise en peinture de l’Eglise de leur quartier, toute une communauté est en train de naître. Je suis témoin de chemins de foi extraordinaires »
Raymond Tassart de Douvrin, arrête sa mission à la prison de Béthune. « Le rôle de l’aumônerie est capital disait-il à une rencontre sur la réinsertion. Notre rôle est de faire « naitre en humanité ». Ce domaine là est absent partout. Notre humanité en ce moment c’est plutôt : manger, boire, dormir, procréer. Et citant Malraux : « Notre époque est la première pour qui l’âme n’a pas d’importance », il ajoutait « L’homme n’existe que par son âme, qui pourra faire naitre un humain d’un loup. Je vois des visages changer en prison. La prison c’est mon ballon d’oxygène »
Henri Caffart de Liévin est prêtre ouvrier en retraite. Il est conseiller du salarié. Il nous parle régulièrement de ce que son engagement de médiateur permet dans les entreprises. Sans le connaître un responsable d’entreprise lui disait : « Je m’aperçois que votre rôle est un véritable sacerdoce ! »…
Michel Becquart vient d’arriver dans la cité 5 de Loos. Il vient d’inviter ses voisins pour la fête du 31 mai. Des liens se tissent. Il participe aux rencontres organisées par la commune ou par des associations présentes sur son quartier. Il a le souci d’aller rencontrer les familles qui demandent le baptême. « J’ai beaucoup de plaisir à rencontrer les gens » dit-il. Il est venu partager ses rencontres avec l’EAP de St Vincent de Bully.
Pierre Lafon est à Lens. Il accompagne encore quelques équipes de professionnels de la santé dans le département. « Je suis en retrait et non en retraite. J’ai été submergé par les diverses missions que j’ai eues. Je ne cherche pas les occupations. La retraite c’est pour moi l’année sabbatique. Je me bats pour qu’on lise l’évangile. »
Adolphe Rumeau retiré à Loos, vient de se relier au groupe. Il est venu avec le cahier sur lequel chaque jour il note sa méditation de l’Evangile après la messe qu’il célèbre chez lui. Il nous en a partagé quelques pages : un témoignage de foi.
Toujours prêtres… prêtres autrement… Ils habitent prés de chez vous. Vous les rencontrez peut-être. Faites les partager sur ce qui les nourrit dans leur ministère aujourd’hui.
Gérard Levray