Vœux d'un frère labrien
Originaire de Boulogne-sur-Mer
Frère Alexis, le premier labrien nordiste
Aussi étonnant que cela puisse paraître, il n’y avait jamais eu de frère labrien dans notre région. Et pourtant, saint Benoît-Joseph Labre est né à Amettes dans le Pas-de-Calais. Cette anomalie est maintenant corrigée. Didier Noël de Boulogne, vient d’endosser l’habit des Saint-Labre.
La première famille labrienne est apparue à Rome en 1848, le jour où Benoît-Joseph Labre a été déclaré vénérable. En France, les frères des Écoles chrétiennes fondent en 1882 une association d’anciens élèves pour parfaire leur éducation spirituelle et morale. Ils rédigent une charte qu’ils baptisent Règle des Saint-Labre. Le choix de ce patronyme est dû en partie à la grande notoriété que le saint a acquise à sa canonisation quelques mois plus tôt. Il fait surtout allusion à la préoccupation des plus pauvres qui animent tout autant les "Frères de la Rue" de Rome que ceux de Paris. Plusieurs Saint-Labre ont laissé leur nom dans l’histoire de l’Église : Mgr Fernand Maillet, l’un des fondateurs des Petits Chanteurs à la croix de bois, Georges Guérin, le fondateur de la Joc française, Jules Zirnheld le fondateur du Syndicat des employés du commerce et de l'industrie (SECI), syndicat qui est à l’origine de la CFTC avec Charles Viennet, Gaston Tessier et Marcel Poimboeuf, tous labriens…
D’autres fraternités ont vu le jour aux États-Unis, au Canada, au Chili, en Angleterre, en Allemagne et au Liban.
La fraternité française est établie à Chaignes pour les hommes et à Vernon pour les femmes. Ce sont deux communes de Normandie. Didier Noël se rend chaque mois à Chaignes dans le prieuré Stella Maris pour suivre sa formation. C’est là qu’il a reçu son habit de labrien au cours d’une cérémonie discrète et intime qui correspond bien aux habitudes de saint Benoît-Joseph Labre. Elle a rassemblé une quinzaine de personnes.
La journée a commencé par une méditation sur l’Évangile du jour par frère Samuel qui est par ailleurs séminariste. « Nous sommes invités à ressusciter en Jésus. Il est de notre devoir de montrer notre joie d’être ressuscités avec lui. Dans cet Évangile, Jésus visite ses disciples après la résurrection. Il éveille nos sens : écoutez, voyez… C’est un passage obligé pour croire qu’Il est vivant.
Tout comme il est de notre devoir d’assister à l’eucharistie, il est de notre devoir de ne pas obliger les autres et d’être des témoins joyeux. Comme Jésus est avec nous, nous ne serons jamais des témoins orphelins. Repérons des traces de Jésus vivant dans l’autre, quel qu’il soit, comme ceux qui ont repéré des traces de Jésus en Benoît Labre, le pouilleux.
Nous devons nous laisser surprendre par un amour au-delà de notre conception. Malgré toutes les souffrances du monde, il y a une espérance d’amour.»
La cérémonie de l’accueil de Didier au noviciat s’est déroulée pendant la messe dominicale de l’après midi. C’est à ce moment-là que Didier Noël a découvert le nom que lui a choisi la communauté : frère Alexis : « Frère Alexis, en revêtant cette tunique en forme de croix, tu acceptes de renoncer au risque de l’individualisme. Tu est invité dès ce jour à t’affirmer dans la communion des âmes comme dans l’unité des cœurs. »
Au cours de la journée, frère Samuel a dévoilé un grand projet : célébrer les dix ans de la signature de la charte de charité. Pour l’événement, toutes les fraternités labriennes du monde seront invitées à Amettes lors de la neuvaine 2016.
Jean Capelain