Rentrée de la catéchèse à La Malassise
L'expression "aîné dans la foi", sujet de la conférence d'Ivan Pagniez
“Ainés dans la foi”, une rentrée catéchétique très suivie.
pré-rentrée catéchèse La très forte participation des animateurs pour servir la catéchèse en famille, dans les paroisses, écoles, mouvements et services témoigne de l’intérêt et de l’attente de beaucoup pour une Eglise qui annonce, dialogue et accueille la diversité du monde actuel.
pré-rentrée catéchèseL’abbé Ivan Pagniez, du diocèse de Lille fut de nombreuses années membre de l’équipe nationale de la Catéchèse. A ce titre il a participé à l’élaboration du texte de l’Orientation de la catéchèse en France en 2005. Ecclésia 2007 à Lourdes, dans la suite du document des évêques confirme qu’il se passe du neuf pour l’Eglise. Monseigneur Jaeger a souhaité qu’on mette en œuvre la proposition actuelle d’une catéchèse à tous les âges de la vie, une catéchèse qui prenne davantage en compte les personnes, enfants, jeunes et adultes qui cherche le chemin de la rencontre et de la communion avec Jésus, Christ, Parole vivante de Dieu : “Dieu invisible s’adresse aux hommes comme à des amis et converse avec eux pour les inviter à entrer en communion avec lui et les recevoir dans cette communion" Dei Verbum § 2.
Il était demandé au père Ivan Pagniez de nous entretenir sur l’expression « aînés dans la foi ». C'est une intuition à partir de laquelle s'est développé la reflexion nouvelle en catéchèse, pour rendre audible, perfectible et opératoire le message de l’évangile pour aujourd'hui. La conférence épiscopale écrivait : “l’ainé dans la foi porte un regard fraternel sur les personnes qu’il rencontre… aîné ou frère aîné dans la foi.” Noous sommes invités à recevooir cette responsabilité confiée, non comme acteur denseignement, mais comme frère qui porte un regard fraternel sur la personne qu'il rencontre.
"Dans la catéchèse, le destinataire doit pouvoir se manifester comme un sujet actif, conscient et responsable et non comme un récepteur silencieux et passif" (Texte National p.46). Un monde s’efface et un autre est en train d’émerger. Dans le souci de développer la relation au Père, au Fils dans l’Esprit, l’Eglise souhaite que la responsabilité catéchétique soit portée par le plus grand nombre. A ceux-là on donnera le nom d’aînés dans la foi.
1. Pourquoi ce mot frère…
2. Pourquoi sommes-nous frères dans la foi
3. Que signifie de se découvrir aîné… ?
Pourquoi ce mot Frère.
- Rentrée KT 2010 Ivan Pagniez commence par un exemple: Il nous arrive d’entendre le parcours d'une personne qui cherche des renseignements pour un baptême, ou qui désire être éclairée sur une question de sa vie et qui ne trouve pas facilement quelqu’un qui le mette sur le chemin, qui l’aide à mûrir sa demande. On a trop vite fait de critiquer voire de condamner la démarche une démarche de type sociologique! Etre frère aîné commence par une attitude : un frère ainé est d’abord quelqu’un qui porte un regard fraternel sur ces personnes rencontrées au hasard de notre chemin et de leur chemin.
- Frère, c’est-à-dire que nous sommes de la même chair, de la même humanité, travaillés par un même Esprit, en eux, en nous. L'Esprit de Dieu est éjà à l'oeuvre dans le coeur de celui que nous rencontrons. On ne décide pas de qui est mon frère, ni comment il est ou doit être. Des frères et des soeurs: nous ne les choisissons pas, nous les recevons.
- Frère renvoie à la notion de fratrie : on est frère au nom de quelqu’un d’autre qui nous précède. Dans la responsabilité catéchétique, nous sommes là au nom d’une famille, au service d’une proposition qui n’est pas notre propre proposition. (Par comparaison :n’arrive-t-il pas que des parents disent à leur aîné trop entreprenant :“ce n’est pas ce que nous t’avions demandé !”). Etre frère c'est appartenir à un noous. Si nous faisons partie d'un nous, c'est parce que nouos faisons partie d'une fraternité. Mgr Dagens remplace le mot communauté par fraternité. Ceux qui viennent frapper à la porte de 'lEglise sont en quête de fraternité, de liens, de reconnaissanve. Devenir frère d'une personne, c'est lui permettre de rentrer dans cette fraternité. La rencontre du Christ passe toujours par la rencontre de l'Eglise. Etre aîné dans la foi, c'est travailler à ce que l'Eglise soit fraternelle. Toute catéchèse repose sur une vie de foi qui s'exprime en vie fraternelle.
Poourquoi sommes-nous frères dans la foi ?
Benoit XVI. "Seul celui qui vit dans l'expérience personnelle de l'amour du Seigneur est een mesure d'exercer la tâche de guide et accompagner les autres" affirmait Benoît XVI dsevant la tombe de saint Augustin. (22 avril 2006). Pour porter témoignage, il faut avoir vécu cette expérience. Sommes-nous prêtes à vivre l'expérience personnelle de l'amour du Seigneur.
- Etre aîné dans la foi, c’est d’abord être disciple, c’est se laisser travailler par la Parole de Dieu pour qu’elle nous façonne, expérimenter pré-rentrée catéchèse ce qu’est d’être aimé par Dieu, expérimenter le chemin de transformation que le Christ nous fait vivre”. Il en sera de même pour ceux à qui nous proposons un chemin. Les modules, comme les maisons d’Evangile, demandent que nous les vivions pour nous-mêmes avant de vouloir proposer le chemin à d’autres. La démarche catéchétique est présentée comme une proposition de la Parole pour rendre possible le dialogue avec Dieu. (cf. Dei Verbum §2 : Dieu invisible s’adresse aux hommes comme à des amis et converse avec eux pour les inviter à entrer en communion avec lui et les recevoir dans cette communion). Quand on lit la Parole de Dieu, on ne sait jamais la manière dont Dieu va nous parler. Il nous faudra éviter d’utiliser la Parole de Jésus pour “faire passer notre message”
- Il faut être disciple pour être aîné dans la foi. L’aîné dans la foi a vécu un temps de maturation, de murissement, de dialogue avec le Seigneur. Celui qui est aîné dans la foi a eu le temps d’éprouver la foi Ce n’est pas une question d’âge ou d’ancienneté, mais de maturation dans le temps… un chemin de maturation avec des temps de relecture à la lumière de l’Eglise. Luc signale à plusieurs reprises ce temps de relecture ! “Marie méditait dans son cœur” Luc 2,51, les disciples d’Emmaüs, Luc 24.). Ceci est valable à tous les âges de la vie. On ne s’étonnera pas qu’il y ait des propositions à tous les âges de la vie, alors qu’autrefois c’était surtout entre 8 et 12 ans. On est tous disciple, c’est-à-dire appelés à suivre Jésus, à faire que nos vies soient conformes à la sienne. La foi nous fait toujours disciples.
- Tout disciple est appelé à être témoin de la foi qui l’anime, témoin en ce sens que tout baptisé est appelé à rendre compte de ce qui le fait vivre… témoin qui aide à découvrir qui est le Christ. L’Eglise dans sa mission, est appelée à évangéliser (cf. Mt 26), et tout témoin participe à cette mission de l’Eglise, sous quelque forme que ce soit. Elle appelle certains à devenir aînés dans la foi c’est-à-dire en responsabilité d’accompagner le chemin de foi de ceux qui cherchent. C’est une mission, une responsabilité qui est confiée par l’Eglise. Etre aîné dans la foi n’est pas quelque chose de permanent à la différence de la vocation à être témoin, c’est-à-dire à vivre son baptême
Que veut dire "aîné" dans la foi ?”
- L’aîné dans la foi a mission de rendre possible que d’autres puissent rencontrer Jésus-Christ, la mission de proposer à d’autres des itinéraires de foi. Comme aînés dans la foi, nous sommes cadets du Christ. L’aîné dans la foi doit rendre possible que le Christ devienne quelqu’un pour celui qu’il accompagne. Il s’agit de nourrir le chemin de foi de quelqu’un.
- L’aîné accompagne dans une pédagogie d’initiation, avec la conviction que c’est Dieu lui-même qui initie. Il a mission de rendre possible que le Christ puisse vivre au cœur de cette personne. Jean-Paul II précisait : “Le but de la catéchèse est de mettre les personnes en relation avec le Christ”. Proposer un itinéraire pour rendre possible la rencontre avec le Christ, c’est tout autre que de faire un parcours de théologie avec ces personnes. La mission de l’aîné dans la foi n’est pas de faire une présentation des bases théologiques, ni d’entretenir des débats.
- La catéchèse doit donner aux personnes de vivre une expérience de foi, donner des racines qui vont permettre la rencontre du Christ. Comme aîné, nous avons à permettre à l’autre d’entrer dans l’expérience de foi que porte l’Eglise, foi dont l’Eglise est dépositaire, foi portée par ce Corps qu’est l’Eglise ; pas seulement notre propre expérience.
Nota bene. Catéchèse et enseignement.
Bien souvent on entend dire qu’on n’enseigne plus rien (autant au KT pré-rentrée catéchèsequ’à l’école !!!). Ce reproche ne se fonde-t-il pas sur une conception de la catéchèse comme d’un enseignement de la part de quelqu’un qui sait pour quelqu’un qui ne sait pas. C’est la transmission au premier degré, un contenu comme d’un paquet ficelé… à remettre au suivant. Nous on serait au-dessus, à cause du contenu ; on transmettrait parce qu’on sait, et non parce qu’on est disciple. Enseigner la foi et proposer la rencontre de Jésus-Christ sont deux choses différentes. Une autre conception s’est fait jour : Faire l’expérience d’une rencontre, d’une relation, ce n’est pas de l’ordre d’un enseignement. On se laisse (l’un et l’autre) enseigner par la rencontre, la relation au Christ. L’expression transmettre la foi peut induire de fausses pistes : transmettre la foi et transmettre l’Evangile, ce n’est pas la même chose.
Nous sommes appelés à rendre possible que le Christ puisse nous initier. Cela passe par la rencontre de la Parole, par la Liturgie qui porte cette Parole, par la fraternité vécue c’est-à-dire par le trésor de l’Eglise. Rendre possible que le Christ puisse nous initier, puisse agir ; c’est accepter de se laisser enseigné par le Christ, accepter d’être enseigné.
- Devenir aîné, c’est accepter de mettre en œuvre des postures exigeantes, manières d’être qui permettent à l’autre qui est devant nous de vivre un chemin, d’être acteur dans sa rencontre avec le Christ
- Devenir aîné, c’est vivre une relation gratuite.
- Devenir aîné, ce n’est pas se charger d’un programme à boucler mais, tout au plus, proposer des itinéraires à parcourir chacun à son rythme.
- Devenir aîné, c’est accepter d’organiser un itinéraire dont nous ne maitrisons pas ce qu’ il va produire, mais dont nous savons qu’il est un chemin de Vie. L’aîné accepte d’écouter, de reformuler ce que l’autre a dit, plutôt que de donner les réponses que lui-même aura trouvé dans son dialogue avec Dieu.
Conclusion
Ivan Pagniez concluait son intervention en rappelant quelques repères proposés par Véronique Margron, lors du congrès Ecclésia 2007. Ils peuvent aider à entrer dans l’attitude d’aîné dans la foi :
1. Vivre la capacité à entrer en amitié avec celles et ceux dont nous devenons compagnons.
2. Accepter l’a-symétrie entre lui et eux : nous avons vécu pour nous-mêmes l’itinéraire que nous proposons, nous avons une expérience d’aînés dans la foi mais celui à qui je propose l’itinéraire ne fera pas le même chemin que moi. C’est-à-dire chacun a fait un chemin, et ne pas vouloir faire faire à l’autre le même chemin que moi, nourris par la Parole de Dieu, animés par la pratique de la Charité, la vie de relation au Christ (cf. les trois charges)
3. Entrer dans une relation de réciprocité, de fraternité. L’autre est déjà habité par un mystère que je suis invité à découvrir, il est déjà travaillé par le Christ.
4. Répondre d’une certaine fiabilité de nous-mêmes, de ce que nous croyons, c’est-à-dire être prêts à rendre compte de l’espérance qui est en nous, de la foi que nous portons vivons, sans savoir le moment d’avance ! Offrir en partage le goût de Dieu. Entrer dans une patience d’aimer le monde.
5. Accepter de se remettre sans cesse sur un chemin de disciple pour vérifier si notre proposition, c’est bien la rencontre du Christ ou nos propres idées qu’on met en avant. C’est accepter de se remettre en cause. Etre aîné dans la foi, c’est aussi s’effacer quand son frère ou sa sœur grandit.
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