Intervention de Mgr JAEGER à Lorette
Lors de la cérémonie interreligieuse
Intervention de Mgr Jaeger
Epitaphe, au pied de la tour-lanterne Dans le froid et la grisaille que connurent trop souvent les combattants de la Grande Guerre sur la colline de Notre-Dame de Lorette, nous nous inclinons, une fois encore, avec respect et reconnaissance devant les soldats qui reposent dans cette immense nécropole. Nous le faisons avec une émotion particulière devant ceux dont le repos a été troublé et la mémoire ternie par des gestes stupides et irresponsables qui nous font soudain douter de la sagesse humaine.Nous voulons partager la souffrance et l’indignation des membres des communautés musulmanes et juives qui se sentent légitimement touchées et blessées par le funeste choix de mains sacrilèges. Au nom des chrétiens de différentes églises, d’hommes et de femmes d’autres religions et de tant de frères humains qui leur offrent leur douloureux silence et leur sincère compassion, je leur dis que leur tristesse et leur révolte sont les nôtres.
Les armes, les obus et les balles n’ont pas demandé à ceux qui sont tombés ici quelle était la couleur de leur peau, à quel peuple ils appartenaient, quelle langue ils parlaient, en quel Dieu ils avaient mis leur foi et comment ils Le servaient.
Ils sont morts parce que des hommes se sont dressés contre des hommes et que des rêves insensés de puissance et de domination avaient 
Epitaphe, au pied de la tour-lanternedéjà effacé des visages les traits et les signes de la fraternité universelle sans laquelle il n’est pas d’humanité possible.
Epitaphe, au pied de la tour-lanternedéjà effacé des visages les traits et les signes de la fraternité universelle sans laquelle il n’est pas d’humanité possible.Ceux qui ont écrit sur ces tombes les mots du mépris avaient-ils conscience de faire mourir encore ceux à qui il a été demandé de sacrifier leur vie pour défendre la précieuse liberté ? Avaient-ils conscience de ternir en eux-mêmes la dignité que d’autres ont payé pour eux du prix de leur sang et ce sang a été mêlé sans aucune distinction d’origine et d’appartenance.
Tout acte absurde et fou peut ouvrir à l’espérance si la conscience humaine se réveille et l’emporte sur l’aveuglement et le dédain. Non, même en ce moment et en ce lieu, nous ne laisserons pas la haine triompher et le fossé se creuser entre les citoyens d’un même peuple. Il ne sera pas dit que des différences de racines, de cultures, de traditions, de religions, de philosophies et d’opinions doivent dresser des barrières et attiser les divisions.
Chacun est appelé à puiser dans sa raison, sa pensée, sa foi et ses convictions la force des bâtisseurs d’une société et d’une humanité justes et solidaires, pacifiées et pacifiques, diverses et unifiées.
Au désir de diviser et de désagréger, nous répondons ensemble par l’engagement à unir et à rassembler. Nous le devons à ceux, à tous ceux sans aucune exception, qui reposent ici.
Nous le devons à ces enfants qui leur rendent hommage et appellent, dans leur enthousiasme et leur jeunesse, tous les peuples à travailler à l’avènement d’un même et radieux avenir.
Mgr Jean-Paul Jaeger, évêque d'Arras
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Courrier d'un juif américain dont la mère est morte en déportation.
Vincent Féroldi, prêtre à Lyon communique la réaction d’un juif américain dont la mère est morte en déportation : « l’acte n’est pas stupide, c’est l’expression de haine et les gens intelligents savent aussi exprimer la haine ; ils le font même mieux. Pas mal de gens portent la responsabilité de ces actes odieux. Il faudrait ici évoquer les responsabilités partagées, en particulier tous les gens « honnêtes » qui haïssent les Musulmans et le Juifs (et ceux qui l’ont fait dans le passé) ; ils portent une importante responsabilité. On ne peut pas systématiquement dégrader l’image de groupes minoritaires et espérer que ça n’ira pas plus ni trop loin. Ça n’est pas en les qualifiant d’« odieux » qu’on éduque le troupeau. Si on ne tolérait pas cette dégradation, peut-être n’arriverait-on pas au pire ? »
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Profanation de tombes à Lorette.
La basilique et la tour-lanterneUne nouvelle fois les tombes du carré musulman du cimetière national ont été profanées. Une cérémonie interreligieuse aura lieu le vendredi 12 décembre à 15h.
Le carré des tombes juives et musulmanesL’abbé Michel Becquart, responsable diocésain de la pastorale des migrants et l’abbé Hubert Renard expriment leur consternation auprès du recteur de la mosquée de Lens :
Chers amis, Une fois encore nous sommes consternés par ce qui arrive à Lorette. Nous partageons votre révolte. Nous redisons notre désir de travailler ensemble pour un monde plus fraternel.
Interview de Mgr Jaeger.
Par deux fois, le lundi 8 décembre et le jeudi 11 décembre, Mgr était interviewé par la radio T.O. Dans la première, il exprime combien il se sent proche de tous ceux qui souffrent et qui sont heurtés, blessés et scandalisés par ce qui arrive à nouveau. C’est une attitude que tout être humain qui a un peu de conscience partage.
Dans la seconde, il invite à analyser les mé"canismes phiolosophiques profond qui invitent à respecter l'homme, vivant ou décédé. .Là se toruve le signe d'une humanité, qui dépasse les conflits et les haines
Lire le texte des deux interviews
Ecouter sur RCF Radio T.O ,
l'entretien réalisé par Alix Froissart journaliste, avec Abdelkader Aoussedj, président de la fédération régionale de la grande mosquée de Paris, Alain Tajchner, président de la communauté juive de Lens et le Père Pascal Dame, responsable du dialogue interreligieux dans le diocèse de Lille.
l'entretien réalisé par Alix Froissart journaliste, avec Abdelkader Aoussedj, président de la fédération régionale de la grande mosquée de Paris, Alain Tajchner, président de la communauté juive de Lens et le Père Pascal Dame, responsable du dialogue interreligieux dans le diocèse de Lille.
Lire : Lorette nécropole et lieu de mémoire
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Communiqué de presse Conférence des évêques
respect du coran Message de Mgr Michel Santier aux musulmans de France, à l’occasion de l’Aïd el Kebir aux responsables de la Communauté musulmane et en France et aux croyants musulmans
En ce 8 décembre 2008, pour vous Fête du sacrifice, de l’Aïd el Kebir, je tiens à vous adresser mes meilleurs de vœux de fête, au nom de l’Eglise catholique en France, alors que les chrétiens commencent leur marche vers la fête de Noël, fête de la naissance de Jésus, le Messie.
A cette occasion, je fais miens ces propos signés ensemble par des responsables catholiques et musulmans, à Rome, le mois dernier dans le cadre du 1° forum catholico-musulman auquel j’ai participé : « Nous affirmons qu’aucune religion ni ses disciples ne peuvent être exclus de la société. Chacun doit être en mesure d’apporter sa contribution indispensable au bien de la société, spécialement au service des plus nécessiteux. »
Que ces temps de fêtes puissent être l’occasion de dépasser les préjugés, les idées toutes faites que nous pouvons avoir les uns vis-à-vis des autres qui parfois suscitent des malentendus voire des peurs ! Que ces temps de fête puissent favoriser des rencontres où se tissent ces liens de fraternité et d’amitié dans le respect mutuel. Puissions-nous les uns et les autres, les uns pour les autres, demander à Dieu qu’Il nous aide à prendre les initiatives qui favorisent une meilleure vie ensemble dans la société française au service de tous et particulièrement de ceux dont la crise économique actuelle rend la situation plus fragile et plus précaire.
Bonne fête,
Mgr Michel Santier, évêque de Créteil, Président du Conseil pour les relations interreligieuses.
Père Christophe Roucou, Directeur du Service National des relations avec l’islam (SRI).