Les catéchumènes, bourgeons de l’Eglise

Baptêmes d'adultes et homélie de Mgr Jaeger

Marles-les-Mines Veillée pascale 2010 Marles-les-Mines Veillée pascale 2010    A l'occasion des fêtes de Pâques, 2903 adultes seront baptisés en France, 31 pour le diocèse. Depuis 10 ans, ce sont 25.000 adultes qui ont trouvé le chemin du baptême. Les origines de leur cheminement sont diverses : suite à un événement de la vie pour 36% d'entre eux, grâce à la rencontre avec un chrétien, prêtre ou laïc (24%) mais c'était chez certains un désir de longue date (24%). Pour 11%, une expérience spirituelle a été le déclic et 4% l'expliquent par la lecture de la Bible.

 

Deux années durant, ces catéchumènes ont cheminé avec des équipes composées de prêtres et de laïcs (dont 6% de religieux-religieuses). Ce parcours “est un véritable temps de conversion, grâce auquel « l'image d'une Eglise doctrinale, faite de règles » cède face à « la découverte de l'Evangile et du Christ bon pasteur ” (Mgr Boulanger).

 

Les catéchumènes, pour la plupart, font un nouveau choix de vie autour de la trentaine, période charnière de l’existence, et ils ont besoin de nourriture spirituelle et de soutien, De la part des communautés paroissiales qui les accueillent mais aussi des parrains et marraines qu'ils ont choisis. “On ne prépare plus seulement un sacrement, on prépare la vie chrétienne” précise le Père Mellet, responsable national de la catéchèse et du catéchuménat.

Une insistance particulière est mise sur le sacrement de la confirmation, dont le nombre augmente sensiblement dans la plupart des diocèses. Notre évêque insiste pour que soit davantage proposé ce sacrement dans les communautés paroissiales.
EH
 

 

Homélie pascale de Mgr Jaeger

 

Marles-les-Mines Veillée pascale 2010 Marles-les-Mines Veillée pascale 2010  Chaque année, nous fêtons Pâques à la nuit tombée, ou bien de grand matin. L'1Eglise et la liturgie nous disent que nous célébrons le plus grand événement de notre foi. Et nous sommes presque réunis en cachette à l'exemple des femmes qui vont à la sauvette embaumer le corps de Jésus. Pour nous, c'est à la nuit tombante, pour elles c'était le matin très tôt.


Cette attitude discrète contraste avec le caractère publique de la passion de Jésus que nous avons revécue hier en plein jour. Au sujet de la Passion, les évangiles eux-mêmes fourmillent de détails et de précisions. Les historiens du premier siècle en parlent. Le fils du charpentier, ce fameux Jésus de Nazareth est bel et bien mort. Et tout le monde le sait. D'ailleurs certains se réjouissent d'être débarrassés de ce gêneur qui avait remis en cause l'ordre établi, le pouvoir politique, l'organisation sociale et l'influence religieuse de son époque.

 

Oui, Jésus s'était intéressé aux malades, aux isolés, aux pauvres. Il avait fustigé les puissants qui écrasaient les plus faibles. Il avait redonné confiance à tous les petits tentés de désespérer de la vie et de l'amour. La prédication de Jésus avaient divisé le peuple. Il avait l'audace de se laisser inviter chez les pécheurs. Il s'était attaqué aux tabous des interdits religieux. Et tous les évangiles résonnent du tintamarre que suscite le Christ dans son passage sur la terre. Et pourtant, Jésus n'est pas venu faire la révolution. Il voulait simplement offrir la vie à tous les hommes et à toutes les femmes qui attendaient de vivre pleinement l'amour de Dieu, et de partager cet amour avec tous leurs semblables. Et voilà que la puissance établie avait écrasé ce prophète. Ouf !. Il était mort.


La résurrection est d'une tout autre nature. Elle n'a rien de médiatique. Elle ne s'impose pas. À l'inverse, la résurrection saisi l'être humain au plus intime de sa personne dans sa relation à Jésus lui-même. Les femmes qui viennent au tombeau sont paralysées par la crainte. Elles cherchent un cadavre, et il a disparu. Leur regard est tourné vers le sol. Et tout change lorsqu'elles se rappellent les paroles du fils de Dieu. Il faut que le fils de l'homme soit livré aux mains des pêcheurs, qu'il soit crucifié et qu'au troisième jour, il ressuscite.

 

Tombeau période Hérode - pélé Tombeau période Hérode - pélé   Tout se passe comme si dans le cœur de ces femmes un voile se déchirait soudain. Une lumière jaillissait dans l'épaisseur de leur existence. Et voici que soudain, cette existence s'éclaire d'un jour nouveau. Elles ne savent pas comment Jésus est ressuscité, mais elles font l'expérience de sa vie plus forte que la mort. Elles pressentent que cette résurrection va bouleverser leur propre vie. Voilà pourquoi l'Église nous invite à célébrer Pâques dans la nuit. Nous l'avons vu tout à l'heure avec le beau feu. La lumière de la vie rejette pour nous les ténèbres de la mort. Un jour nouveau se lève pour chacun et chacune d'entre nous. Le feu nouveau, la flamme des siècles sont les signes extérieurs de cette vie nouvelle. Oui mes amis, nous sommes introduits déjà dans la vie de Dieu, dans la paix de Dieu, dans la joie, dans la fraternité, dans la guérison.


La résurrection de Jésus ne fait pas l'objet d'une démonstration scientifique. Les apôtres eux-mêmes semblent le regretter. Lorsque les femmes leur rapportent les événements du tombeau, la réaction des disciples est immédiate et sans appel. C'est l'évangile qui le dit. Ces propos leur semblaient délirants et ils ne les croyaient pas. Ce n'est pas gentil du tout pour les femmes.


Un peu plus tard, ces mêmes apôtres seront eux aussi visités par le Christ ressuscité. Et ils en seront à leur tour, et cette fois de façon décisive et persuasive des témoins fidèles et ardents. La résurrection n'est pas une preuve à recueillir. Elle est un chemin qu'il nous faut emprunter avec le Christ lui-même. Un chemin sur lequel on marche. En restant à l'extérieur, du mystère de la mort et de la résurrection de Jésus, en le regardant passer, nous pourrons bien sûr découvrir quelques merveilles à son contact. Les paroles de Jésus et ses gestes peuvent toucher, séduire, interroger beaucoup de monde.


Marles-les-Mines Veillée pascale 2010 Marles-les-Mines Veillée pascale 2010   Le Fils de Dieu nous propose plus. Il plonge notre vie dans la sienne. Et notre existence est soudain renouvelée, transformée, dilatée. C'est bien ce qu'accomplit pour nous le sacrement du baptême. Le signe de l'eau exprime parfaitement cette entrée du Christ dans notre vie. Et l'insertion de notre vie dans celle du Christ comme l'eau est le milieu sans lequel aucune vie terrestre est possible, le baptême fi du Christ en personne le milieu de notre propre existence.
Maude, Caroline, Corrine, Ludivine, Thibault, Maxence, Samuel et Thibault par le baptême, puis par la confirmation aujourd'hui ou plus tard, le Christ installe votre vie dans la sienne. Oui, il vous fait passer par sa mort mais vous fait le cadeau de la vie qui a triomphé de la mort au matin de Pâques.


Vous resterez des ados ou des adultes avec toutes vos qualités et vos limites. Vous ne verrez pas disparaître de façon soudaine et définitive toutes haines et toutes les faiblesses, toutes les divisions, toutes les blessures qu’il y a quelquefois en vous et autour de vous. Il y aura toujours la souffrance et la peur. Vous savez cependant que le trésor de l'amour de Dieu est donné à notre terre, à notre humanité, à vous et à nous. Le baptême ne supprime pas vos responsabilités, mais il vous assure que, dans tous les combats, dans tous les progrès, les partages, les solidarités, les accueils, les réconciliations, dans tout cela, le Christ vous soutient et vous porte, et il fait triompher la vie. Malgré nos chutes, nos infidélités, nos peurs et nos faiblesses, le dernier mot sera toujours à l'amour et à sa victoire.


Depuis le matin de Pâques, par le baptême, nous savons que nous serons toujours aimés et capables d'aimer. Nous croyons que l'amour fou de Dieu vient à bout de tous les obstacles e de la mort elle-même. Alors acceptons d'en faire l'expérience comme les femmes d'abord craintives, comme les apôtres d'abord dubitatifs.


Thibault, Mexence, Samuel et Thibault, Maude, Caroline, Corrine, Ludivine, quand vous recevrez tout à l'heure le vêtement blanc, je vous dirai en empruntant l'expression à saint Paul, « Vous avez revêtu le Christ ». N'oubliez pas cette formule. Vous avez revêtu le Christ. Quand il fera froid, quand il fera gris, quand il fera triste dans votre cœur et autour de vous, rappelez-vous que le fils de Dieu lui-même est votre ami. Dans son amour, il vous réchauffera et vous enveloppera. Dans toutes les tempêtes, sous les averses et dans l'orage, vous marcherez avec lui. Oui l'amour sera plus fort. Il ne mourra plus. Vous devinez, chers amis pourquoi nous sommes heureux, très heureux de célébrer ce soir votre baptême, votre confirmation pour les adultes. Nous sommes heureux nous aussi après vous de proclamer la foi de notre baptême. Oui, nous le savons, l'amour ne sera plus jamais prisonnier du tombeau. Alléluia!
 

Article publié par Emile Hennart - Maison d'Evangile • Publié • 9686 visites