Terre d’errance : « J’aide mes frères qui ont tout quitté »

A l'image de Saint Benoît-Joseph Labre qui partageait le peu qu'il avait

IMG-20221212-WA0008 IMG-20221212-WA0008  « J’étais un étranger et vous m’avez accueilli » (Mt 25, 35).

Jésus pouvait prononcer ces mots parce qu’il avait un coeur ouvert faisant siens les drames des autres.

Saint Paul exhortait : « Réjouissez-vous avec qui est dans la joie, pleurez avec qui pleure » (Rm 12, 15).

Lorsque le coeur adopte cette attitude, il est capable de s’identifier à l’autre, peu importe où il est né ou d’où il vient.

En entrant dans cette dynamique, il fait finalement l’expérience que les autres sont « sa propre chair » (Is 58, 7).
Pape François (Laudato Si’, n° 84)

 

Depuis de nombreuses années, des exilés sans refuge ont essayé de survivre dans les fossés et bois proches de l’aire de services de Saint-Hilaire-Cottes sur l’A26, pour tenter d’entrer dans les camions en partance de Calais vers la Grande-Bretagne.
Face à cette détresse humaine, des personnes, des familles se sont mobilisées. Et en 2007 pour coordonner les actions, elles ont créé l’association Terre d’errance.
Aujourd’hui, après les nombreux démantèlements de camps, les migrants sont moins nombreux. Les bénévoles continuent d’aider les Érythréens
ou Soudanais pour qu’ils puissent accéder à un minimum de soins, de nourriture, et militent pour que leurs droits soient respectés.
Des familles accueillent, le dimanche, ces personnes pour qu’elles puissent se poser. D’autres amènent, chaque jour, des plats chauds et de l’eau au camp ou les accompagnent dans leurs démarches administratives.IMG-20221212-WA0007 IMG-20221212-WA0007  

Marie-Claire, qui est longtemps intervenue dans le camp en tant que soignante bénévole, s’occupe aujourd’hui de la sensibilisation des collégiens : « C’est important d’échanger avec ces ados, qui ont tant d’a priori. Certains médias diffusent des images impressionnantes sans expliquer
la réalité. Il faut leur parler justement des raisons du départ de ces personnes obligées de quitter familles et amis. »
Cette association a permis à des gens de tous horizons culturels, politiques et religieux de travailler ensemble. Hervé, qui habite près du sanctuaire Saint-Benoît-Joseph Labre d’Amettes fait le parallèle entre ces parcours et la vie d’errance de Benoît qui a souvent été rejeté. « Entant que chrétien, je ne me voyais pas ignorer la situation, voir des êtres humains vivre dans la nature été comme hiver dans le dénuement total, c’était inconcevable.

Nous sommes tous frères et j’aide mes frères qui ont tout quitté et qui n’ont rien. »
Vous souhaitez soutenir cette initiative : terrederrance@protonmail.com

 

Valérie Courquin - Article issu d'ESPERANCE - Décembre 2023