Canadair de l’amour !

C’est ainsi qu’une amie du père André Marie le qualifie : il répand tant d’amour autour de lui !

 

Quand on arrive chez le père André Marie, on lève le nez pour admirer une tour qu’il a édifié avec le mot paix inscrit en  36 langues différentes : autant que de sans -papiers qui sont passés chez lui. L’hébergement des sans-papiers étant interdit par la loi, il est  passible de peines de prison, André Marie a calculé qu’il lui faudrait alors passer 900 ans sous les verrous.

 

L’accueil, le pardon constituent la ligne de conduite de ce moine bénédictin atypique. Dans sa jeunesse, ne pouvant s’acclimater à l’abbaye de Wisques, son supérieur lui propose de fonder un monastère pour les moines de santé fragile. Puis son  parcours le conduit à Croixrault où il restaure une masure pour en faire la Demeure. Ce havre de paix porte bien son nom puisque certains sans domicile fixe, sans travail, sans repères sont venus pour quelques heures et y sont restés et même,  l’un d’entre eux  y  est encore depuis plus de vingt-quatre ans. Un jour, une jeune femme lui demande de baptiser son bébé. Pourquoi ne  fait-elle pas cette demande dans sa paroisse ? Elle est sans domicile fixe et il n’y a pas de papa ! Le bébé sera baptisé peu après. Pour lui l’Eglise n’est pas une question de géographie, elle n’a ni limite ni frontière.  André Marie est un « prêtre hors norme » !

 

Ce qui frappe aussi c’est l’énergie de cet homme handicapé, il ne lui reste qu’un quart d’estomac. Rien ne semble pouvoir l’arrêter. La Demeure est incendiée, aussitôt, avec l’aide des villageois et de jeunes scouts, il la rebattit. Il dort très peu et consacre ses insomnies à la prière et à la poterie. « Je ne prie jamais mieux que lorsque mes mains sont au travail ! ». Il fabrique des objets en terre, en métal, en bois sculpté. Il peint aussi et écrit des livres. Tout ce travail pour gagner de l’argent qu’il reverse aussitôt aux enfants de Madagascar, par l’intermédiaire du père Pédro. Tous les deux essaient de nourrir les enfants qui n’ont d’autre choix que de fouiller les immondices des décharges à ciel ouvert.  Ils espèrent ainsi vaincre la mondialisation sauvage !

 

Chaque rencontre du père Angré Marie ressemble à une page d’un Evangile écrit aujourd’hui. Jésus, le Galiléen n’aurait pas agi différemment !

 

Catherine Lux

Article publié par Catherine Lux - Catéchuménat Notre Dame de Pitié du Pays de Bapaume • Publié • 1047 visites