Au nom de la liberté !

Suite aux attentats de Conflans Sainte Honorine et de Nice

 

La liberté des uns s’arrête là où commence la liberté des autres. Cet adage prend tout son sens aujourd’hui. La France, pays des Lumières, a porté les idées de la révolution à travers toute l’Europe et au-delà peut-être. Mais est-ce que cela lui donne le droit, au nom de la liberté d’expression, de provoquer ainsi les pays musulmans ? A partir de la révolution, bon nombre de français ont confondu laïcité et laïcisme. La laïcité n’a jamais été le refus de toute religion mais au contraire, le respect de toute religion. Que chacun puisse pratiquer, prier, se recueillir en toute liberté qu’il soit catholique, protestant, orthodoxe, juif, musulman etc.. et même que les athées puissent s’exprimer. La laïcité est un bien précieux qu’il faut préserver, à condition de ne pas basculer dans le laïcisme !

 

Certains, se pensant supérieurement intelligents par rapport à tous ceux qui ont la naïveté, selon eux, de croire en Dieu, s’arrogent le droit de traîner en dérision tout ce qui concerne la religion. Au risque de ne plus voir en l’autre, le croyant, un être humain doté de la même intelligence et de la même sensibilité qu’eux-mêmes. Au risque de blesser profondément l’autre dans sa foi, dans sa dignité.

Nous, les catholiques français, nous sommes habitués à de tels comportements et nous ne réagissons plus même si bien souvent nous en souffrons. Cependant, les jeunes issus d’autres cultures, ayant connu bien des frustrations, ne sont pas prêts à accepter d’être bafoués ainsi dans leur foi, dans leurs traditions familiales. Et leur réaction est à la masure de leur colère, de leur souffrance. Ils trouvent une écoute attentive chez les intégristes musulmans et se laissent endoctrinés au point de devenir des instruments de guerre. Je n’essaie en aucun cas de les excuser. J’essaie de comprendre comment ils ont pu en arriver là et la part de responsabilité de tous les satiristes, humoristes, journalistes, « pamphlétistes » ou citoyen lambda toujours prêt à faire rire ou à choquer son entourage par de bons mots.

Eduquer les consciences, susciter le débat sur l’existence ou la non-existence de Dieu pourquoi pas mais que ce soit dans le respect de l’autre. Que l’on puisse dialoguer sereinement sans vouloir écraser l’autre de notre superbe. Sinon nous encourrons d’autres attentats aussi horribles que les précédents.

 

Nos amis musulmans se disent salis. Salis par ces terroristes qui revendiquent un islam qui n’est pas le leur, qui a été détourné à des fins politiques, un islam instrumentalisé. Ces kamikazes modernes salissent l’image de chaque musulman et visent à anéantir entre autres, les efforts d’amitié partagée depuis 2015 entre musulmans et catholiques.

Prions les uns pour les autres et  les uns avec les autres pour que catholiques et musulmans continuent à vivre une amitié partagée. Et pour que tous ceux qui se croient « bien- pensants » aient l’intelligence de réfléchir à la protée et aux conséquences de leurs écrits ou de leurs dessins.

« La liberté d’expression ne doit pas blesser inutilement. » J Trudo président canadien.

C Lux