Une page d'histoire de la Maison diocésaine d'Arras : L'ambulance du Saint-Sacrement (1914-1915)

Conférence par Audrey Cassan, archiviste diocésain

3.6. Effets de l'obus rdc Exposition Saint Sacrement  
Effets de l'obus rdc
Effets de l'obus rdc
Le 26 juin 2015, l'abbé Paul Agneray, vicaire épiscopal, responsable du service de formation permanente et l'abbé Joseph Varlet, directeur de la maison diocésaine Saint-Vaast, inauguraient l'exposition "Une page d'histoire de la Maison diocésaine d'Arras : L'ambulance du Saint-Sacrement (1914-1915)". Audrey Cassan, archiviste diocésain tenait à cette occasion une conférence autour de cette exposition, 100 ans presque jour pour jour. 

 

Cette même exposition est de nouveau visible jusqu'au 7 novembre 2019 dans le cloître de la maison diocésaine à l'ocassion de la visite à la lampe torche qui s'est déroulée le 25 octobre 2019. Chaque année depuis 4 ans, l’office de tourisme d’Arras pays d’Artois propose d’explorer le patrimoine d’Arras à la lueur de la lampe de poche. 
Deuxième année consécutive que la maison diocésaine est l'un des lieux sélectionnés.

 

 

 

Quand la maison diocésaine était ambulance 

1.5. vue arriere Trinitaires 1914 Exposition Saint Sacrement  
Vue arriere Trinitaires 1914
Vue arriere Trinitaires 1914
Le 23 juin 1915, l’ambulance du Saint-Sacrement d’Arras est bombardée par l’artillerie allemande. Pour commémorer l’événement, Audrey Cassan, l’archiviste diocésain, a mis au jour des documents inédits et a donné une conférence sur les lieux-mêmes du drame. C’était le 26 juin dernier à la maison diocésaine.

 

Mgr Lobbedey fait l’acquisition du couvent du Saint-Sacrement, pour y installer son Grand Séminaire. La première rentrée est prévue pour octobre 1914. Mais la guerre éclate le 4 août.
Mgr Lobbedey met aussitôt son nouveau séminaire à la disposition de la Société de secours aux blessés (Croix-rouge). Il devient ambulance, mot qui désigne un hôpital provisoire à proximité du front.


Le bâtiment offre de nombreux avantages à l’établissement d’un hôpital temporaire : sa chapelle, ses belles et vastes salles lambrissées, le chauffage central, l’éclairage électrique, le service d’eau et son grand parc… L’installation portera à 180 lits la capacité d’accueil de l’ambulance au début de la guerre. C’est le plus grand hôpital de guerre d’Arras.


Le 6 octobre 1914, l’ambulance reçoit 7 obus. Un bâtiment est éventré. L’hôpital est évacué par la Croix rouge. un mois plus tard, le 10e corps y installe sont ambulance n°1. Pour la seule ambulance du Saint-Sacrement, on estime que durant les cinq premiers mois de la guerre (août-décembre 1914), près de 2800 personnes ont été reçues et soignées.
La deuxième bataille d’Arras (9 mai-16 juin 2015) alimente l’ambulance quotidiennement
en blessés et en mourants.


Le 23 juin, vers 19 h, des obus éclatent à 100 m en arrière. Quelques minutes plus tard, la chapelle est éventrée. Les 80 blessés (y compris des allemands) sont rapidement mis à l’abri dans les caves. Sœur Sainte-Véronique et sa propre sœur ont été pulvérisées dans la cuisine.
Le 26 juin 1915 voit le départ définitif de l’ambulance avec le matériel le plus précieux. C’est aussi la journée la plus dévastatrice pour Arras.


En février 1916, une tempête aggrave les destructions entamées par les bombardements. La flèche de la chapelle s’effondre sur la voûte et sur le cloître. Les bâtiments sont inutilisables.
La reconstruction a respecté les bâtiments d’origine sauf la chapelle qui était une œuvre de Grigny et qui a été rasée. La chapelle actuelle est implantée perpendiculairement par rapport à l’ancienne, ce qui a permis de créer une aile supplémentaire.

 

Jean Capelain

Eglise d'Arras n°13 - 2015

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