Semeurs de solidarité: mercredi des Cendres
Mercredi des Cendres , 6 mars 2019 . Méditation pour l'office église du St Curé d'Ars(Notre Dame de Pentecôte , Arras) avec les enfants du catéchisme et de l'aumônerie , et leurs parents
Nous entrons une fois encore dans le temps du Carême…Ce mot un peu bizarre vient d’un mot latin qui signifie « quarante » ; 40 comme le nombre d’années que les Hébreux, libérés d’Egypte, passèrent dans le désert avant d’entrer en terre promise ; 40 comme le nombre de jours que Jésus a passé à son tour dans le désert avant d’accomplir sa mission. Alors l’Eglise a pensé qu’il fallait bien aussi 40 jours pour préparer Pâques, la fête la plus importante pour les Chrétiens.
Se préparer à Pâques, ce n’est pas si étonnant ! Quand on doit faire un choix important, on prend le temps de s'interroger ; quand on se prépare pour un grand match ou une course, on se concentre ; quand on se prépare pour une fête , on se fait beau ...
Alors comment se préparer à Pâques pendant le Carême ? Dans l’Evangile, Jésus nous indique trois pistes:
La première pour réfléchir à ce qui passe entre moi et le monde : c’est le jeûne. Cela consiste à modérer son appétit : de nourriture, de sucreries ... et d'un tas d'autres choses ! S’abstenir de gros mots, de mensonges petits ou gros, de paroles qui blessent … Ou encore apprendre à lâcher un peu la télé, le portable, le jeu vidéo … (Hou la la !). Le pape François dit aussi que jeûner, c'est "apprendre à changer d'attitude à l'égard des autres et de toutes les créatures", c'est renoncer à "tout dévorer pour assouvir notre cupidité" et prendre soin de notre mère la Terre ...
La deuxième piste pour regarder d’un peu plus près ce qui se passe entre moi et les autres . D'abord pour mieux voir ceux qui sont proches les parents, les frères et sœurs, les potes , …, et se demander si nous vivons bien ensemble, si nous savons nous rendre service ! Mais c'est aussi le partage, ou le don (l’aumône comme on disait en ce temps là), comme celui que vous allez faire encore cette année pour le CCFD-Terre Solidaire , pour aider des gens que vous ne connaissez pas, en Afrique ou ailleurs, à prendre leur sort en main pour améliorer leurs conditions de vie.
La troisième piste, pour réfléchir à ce qui se passe entre moi et Dieu : c’est la prière. Prendre le temps d’avoir avec Lui de petits entretiens (c’est bien pour cela qu’il faut moins de bruit !), le temps de se confier à Lui, et lui confier ceux que nous aimons... beaucoup , un peu, ou pas assez .
Et Jésus nous y invite personnellement : « toi » , quand tu pries.. .tu jeûnes…tu donnes … Et si on le fait, ce n’est pas parce que on est obligé ! Ni pour "se faire remarquer" (pour être bien vu des autres, ou de ma catéchiste - ou de monsieur le curé). Pas non plus pour se faire du mal! C’est d’abord parce qu’on a envie de se retrouver soi-même. Pour se dire : je ne suis pas qu’un ventre qu’il faut remplir sans cesse ; je ne suis pas qu’une oreille, qu’il faut assourdir tout le temps ; je ne suis pas que deux mains qui veulent tout, tout de suite, tout le temps... D’ailleurs, est-ce seulement cela que je désire ? Est-ce qu’avoir des trucs et des machins suffit à me rendre heureux ? Ou bien y -a-t-il des choses plus importantes dans ma vie ? Et la vraie vie consiste-t-elle à se disputer chaque jour avec les autres - ou à les ignorer?
Pour réfléchir à çà, et y répondre, il faut bien se désencombrer un peu …On peut alors découvrir qu'on a à l'intérieur de soi des idées des projets, des rêves, l'envie d'être vraiment libre. Et aussi un cœur, animé du désir de vivre dans un monde moins brutal et moins égoïste. Nous pouvons tous entendre l'invitation du CCFD à devenir semeurs de solidarité !
Bien sûr, on va découvrir aussi qu’on n’est pas parfaits - ah! je ne fais pas toujours le bien que je voudrais faire… Mais c’est important de reconnaître ses limites. Et si nos imperfections nous chagrinent, il ne faut pas que cela nous rende désagréables. Il faut plutôt s’en remettre à la bonté de Dieu Il nous regarde comme ses enfants. Pendant le carême, pas la peine de faire une tête d’enterrement ! Jésus disait même qu’il faut « se parfumer la tête » ; peut-être dirait-il aujourd’hui à chacun :sois aussi beau que d’habitude et garde le sourire !