6ème journée de Pélerinages
6 ème jour de pèlerinage
à Venasque
samedi 2 juin
St Benoît-Joseph Labre à Venasque
St Benoît-Joseph Labre reste à Venasque, et il est vénéré toute la journée dans la chapelle de Notre Dame de Vie.
Benoît Labre avait une spiritualité mariale, il égrenait son chapelet à longueur de journée et priait longuement dans les sanctuaires mariaux.
Il a fait une longue halte au sanctuaire de Notre-Dame de Vie à Venasque, qui deviendra, en 1932, la maison de formation et de ressourcement de l’Institut Notre-Dame de Vie, fondé par le Vénérable Père Marie-Eugène, à l’école des Saints du Carmel.
La halte de Benoît-Joseph Labre a eu lieu en 1773. Un certain abbé Bresson en parlait dans une lettre:
« quand j'étais élève à Sainte-Garde, il y avait un bon vieux portier qui s'appelait Elzéar Verger de Fabis; il nous racontait qu'étant jeune, il avait vu lui-même le saint pauvre Benoît Labre, passer à Notre Dame de Vie où il pria longuement et que les enfants de Venasque l'accompagnèrent jusqu'à l'église du village où il pria encore assez longtemps et que vers le soir, étant sorti de l'église, il demanda le chemin de Saint-Gens »
L'abbé Pierre-Marie a présidé la messe du jour, entouré de nombreux prêtres, des membres des 3 branches de l'Institut, des hospitaliers , de pèlerins de passage, et d'une famille dont les aïeuls ont accueilli Benoît-Joseph Labre. Il leur avait prédit qu'il y aurait dans leur famille de nombreuses personnes engagés pour l'Eglise. C'est ce qui est vrai encore aujourd'hui! L'abbé Pierre-Marie insista durant sont homélie sur 3 points de directions donnés par le témoignage de la vie de St Labre: la confiance dans l'abandon, la miséricorde et la charité.
De 16h à 17h, nous avons vécu un beau temps de prière animé par la communauté. La prière des 3 coeurs nous a aidés à intérioriser. Nous vous la rappelons ci-dessous:
Mon Dieu,?accordez-moi, pour Vous aimer,?trois cœurs en un seul.?
?Le premier, pour Vous,?pur et ardent comme une flamme,?me tenant continuellement en Votre Présence?et me faisant désirer parler de Vous,?agir pour Vous,?et, surtout, accueillir avec patience?les épreuves qu’il me sera donné?de devoir surmonter au cours de ma vie.?
?Le second, tendre et fraternel envers le prochain,?me portant à étancher sa soif spirituelle?en lui confiant Votre Parole,?en étant Votre témoin?comme en priant pour lui.?Que ce cœur soit bon?pour ceux qui s’éloignent de Vous,?et plus particulièrement encore s’ils me rejettent ;?qu’il s’élève vers Vous,?Vous implorant de les éclairer?afin qu’ils parviennent à se libérer des filets du chasseur.?qu’il soit, enfin, plein de compassion?pour celles et ceux qui ont quitté ce monde?dans l’espérance de Vous voir face à face …?
?Le troisième, de bronze,?rigoureux pour moi-même,?me rendant vainqueur des pièges de la chair,?me gardera de tout amour-propre,?me délivrera de l’entêtement,?me poussera à l’abstinence?et m’incitera à me défier du péché.?Car je sais que?plus je maîtriserai les séductions de la nature,?plus grand sera le bonheur?dont Vous me comblerez dans l’éternité.
Traduite d’après les paroles même de?St Benoît-Joseph -1771-
Avec joie et surprise, le père Jean-François nous fait découvrir l'homélie de Benoît XVI du 16 avril 2012, jour de ses 85 ans et jour de la fête de St Benoît-Joseph Labre. Dans cette homélie, il parle de Ste Bernadette Soubirous (morte le 16 avril 1879) et de Saint Benoît-Joseph (mort le 16 avril 1783). Nous vous la partageons comme un cadeau: http://www.zenit.org/article-30595?l=french.En voici deux extraits:
« Messieurs les cardinaux,
Chers frères dans l’épiscopat et dans le sacerdoce,
Cher frères et sœurs,
En ce jour de mon anniversaire et de mon baptême, ce 16 avril, la liturgie de l’Eglise a placé trois signes qui m’indiquent où me conduit la route et qui m’aident à la trouver. En premier lieu, il y a la mémoire de sainte Bernadette Soubirous, la voyante de Lourdes ; puis il y a l’un des saints les plus originaux de l’histoire de l’Eglise, Benoît-Joseph Labre ; et puis il a surtout le fait que ce jour est toujours plongé dans le mystère pascal, dans le mystère de la Croix et de la Résurrection et, l’année de ma naissance, il a été exprimé d’une façon particulière : c’était le Samedi Saint, le jour du silence de Dieu, de l’absence apparente, de la mort de Dieu, mais aussi le jour où l’on annonçait la résurrection.
Bernadette Soubirous, la jeune fille simple du Sud, des Pyrénées : nous la connaissons tous et nous l’aimons. Bernadette a grandi dans la France des Lumières du XIXe s., dans une pauvreté difficilement imaginable. La prison, qui avait été abandonnée parce qu’elle était trop insalubre, est devenue, à la fin – après quelque hésitation -, la demeure de sa famille, où elle a passé son enfance. Il ne lui a pas été possible d’avoir une formation scolaire, seulement un peu de catéchisme pour la préparation à la Première communion. Mais c’est justement cette jeune fille simple, qui avait gardé un cœur pur et franc, qui avait un cœur qui voyait, était capable de voir la Mère du Seigneur, et en elle le reflet de la beauté et de la bonté de Dieu. Marie pouvait se montrer à cette jeune fille, et, par elle, parler à son siècle, et au-delà de ce siècle. Bernadette savait voir, grâce à son cœur pur et authentique. Et Marie lui indique la source : elle peut découvrir la source, l’au vive, pure et non polluée ; une eau qui est vie, une eau qui donne la pureté et la santé. Et au fil des siècles, cette eau est devenue un signe de Marie, un signe qui indique où se trouvent les sources de la vie, où nous pouvons nous purifier, où nous trouvons ce qui n’est pas pollué. A notre époque où nous voyons le monde dans une telle angoisse, où éclate la nécessité de l’eau, d’une eau pure, ce signe est d’autant plus grand.
...
Et puis il y a Benoît-Joseph Labre, le pieux pèlerin mendiant du XVIIIe siècle qui, après différentes tentatives inutiles, trouve finalement sa vocation de pèlerin et de mendiant – sans rien, sans aucun appui et sans rien garder pour lui-même de ce qu’il recevait sinon ce dont il avait un besoin absolu -, en pèlerinage à travers toute l’Europe, dans tous les sanctuaires d’Europe, de l’Espagne à la Pologne, et de l’Allemagne jusqu’à la Sicile : un saint vraiment européen ! On peut aussi dire : un saint un peu particulier qui, en mendiant, vagabonde d’un sanctuaire à l’autre, et ne veut rien faire d’autre que prier et qui rend ainsi témoignage à ce qui compte en cette vie : Dieu. Certes, il ne représente pas un exemple à encourager, mais il est un panneau indicateur, un doigt dirigé vers l’essentiel. Il nous montre que Dieu seul suffit ; qu’au-delà de tout ce qu’il peut y avoir en ce monde, en dehors de ce qui nous est nécessaire, de nos capacités, ce qui compte, l’essentiel, c’est de connaître Dieu. Lui seul suffit. Et ce « Dieu seul », il nous l’indique de façon dramatique. Et en même temps, cette vie réellement européenne qui, de sanctuaire en sanctuaire, embrasse tout le continent européen, met en évidence que celui qui s’ouvre à Dieu ne devient pas un étranger pour le monde, ni pour les hommes, mais au contraire trouve des frères, parce que du côté de Dieu les barrières tombent, Dieu seul peut éliminer les frontières parce que, grâce à Lui, nous sommes tous seulement des frères, nous faisons partie les uns des autres ; il rend présent le fait que l’unicité de Dieu signifie, en même temps, la fraternité et la réconciliation des hommes, la destruction frontières qui nous unit, et nous guérit. Ainsi, c’est un saint de la paix justement dans la mesure où il est un saint sans aucune exigence, qui meurt pauvre de toute chose et pourtant béni en toute chose... »
© Libreria Editrice Vaticana – 2012 / Traduction de Zenit, Anita Bourdin
Le soir fut une soirée de partage avec toute la communauté de l'Institut de Notre Dame de Vue. Nous avons offert une statuette de Saint Benoît-Joseph Labre qui sera placée dans nouvel oratoire, nombreux à Venasque.
Un grand merci à Marie-Do, au père Jean-François, et à celles et ceux qui ont animé la journée.
A demain!
Annette, Françoise, Sr Marie-Agnès