Un dimanche après midi pour prier ensemble !

 

     Beaucoup d’émigrés s’étaient regroupés dans l’église de Norrent-Fontes, entourés des bénévoles et responsables de l’association « Terre d’errance », ainsi que des paroissiens. Tout ce monde solidaire venait prier pour les naufragés des bateaux de migrants, et pour tous ceux morts sur la route de l’exil ces mois derniers. Morts pour échapper à toutes sortes de violences, leur seule chance étant de traverser la mer ! …

 

     Nos pasteurs accueillaient Yassine Brahim, responsable de la communauté musulmane de Béthune, faisant fonction d’Iman. « Je suis invité par la communauté paroissiale et l’Association « Terre d’errance », et c’est avec des larmes aux yeux que je m’adresse à vous. Nous allons prier pour que ce drame cesse, pour la liberté religieuse dans tout groupe, pour le respect total de tout corps humain ; guide-nous pour le vrai chemin ! Que la paix soit avec nous !... » Notre prière commune,  le recueillement témoignaient la fraternité. Nous faisions mémoire.  Les émigrés ont apporté un lumignon : les petites bougies illuminaient un grand panneau où s’inscrivaient de nombreux prénoms de disparus de toute confession qui seront d’ailleurs encensés, en signe de respect de tout corps.

 

     Un passage de l’Evangile proclamé, et traduit en anglais nous rappelait l’Amour de Dieu et son commandement : « C’est de vous aimer, les uns les autres ». L’émotion gagnait les cœurs, par les textes, la musique, les chants. Malgré l’obstacle de la langue, nous avons vécu l’accueil et le partage ce dimanche. Nous pouvions emmener chez nous des lumignons, témoins des défunts, et poursuivre notre prière.

 

Béatrice Alglave

 

A titre d’information : suite à l’incendie au camp d’exilés de Norrent-Fontes

 

Pour vous aider à mieux comprendre cette situation et les question qu’elle soulève, les bénévoles de « Terre d’errance » vous accueillent tous les mardis de 14h à 16h au presbytère de Norrent Fontes.

« Terre d’errance » lance également un appel à dons pour pouvoir parer à l’urgence :

Par internet à l’adresse suivante : https://www.lepotcommun.fr/pot/jtmgvm5f

Par courrier postal : au 18 rue du grand marais 62190 Ham en Artois

 

 

J’ai un rêve aujourd’hui !

Delivred on the steps at Lincoln Memorial in Washington 1963

 

Je rêve qu’un jour, chaque vallée sera rehaussée et chaque colline et chaque montagne sera aplanie, les aspérités seront nivelées et les endroits tortueux seront rendus rectilignes, et “la gloire de Dieu sera révélée et tout ce qui est chair le verra ensemble.”

C’est notre espérance. C’est la foi avec laquelle je retourne dans le Sud. Avec cette foi nous pourrons tailler dans la montagne du désespoir, la stèle de l’espoir. Avec cette foi, nous pourrons transformer la cacophonie des discordes de notre nation en une belle symphonie de la fraternité. Avec cette foi, nous pourrons travailler ensemble, prier ensemble, lutter ensemble, aller en prison ensemble, défendre la cause de la liberté ensemble, sachant qu’un jour nous serons libres. Et ce sera le jour, ce sera le jour où tous les enfants de Dieu pourront chanter avec une signification nouvelle : « Ma patrie, c’est toi, douce terre de liberté, c’est toi que je chante. Terre où  mes aïeux sont morts, terre fierté du Pèlerin ; que du versant de chaque montagne retentisse le carillon de la liberté. » Et si le destin de l’Amérique est d’être une grande nation, tout cela doit devenir vrai.

Que la liberté retentisse donc des collines prodigieuses de New Hampshire jusqu’aux imposantes montagnes du New York. Que la liberté retentisse du sommet des majestueuses Alleghenies de Pennsylvanie. Que la liberté retentisse des pics couronnés de neige des Rocheuses du Colorado. Qua la liberté retentisse des versants mamelonnés de la Californie. Mais non seulement cela. Qua la liberté retentisse du haut de Stone Moutain en Géorgie. Que la liberté retentisse du haut de Lookout Moutain au Tennessee. Qua la liberté retentisse de chaque colline, et des moindres monticules dans le Mississippi. « Que du versant de chaque montagne retentisse le carillon de la liberté ! »

Et quand cela se produira, quand nous permettrons à la liberté de retentir , quand elle retentira dans chaque village, et dans chaque hameau, dans chaque état et dans chaque ville, nous serons à mesure de hâter l’arrivée du jour où tous les enfants de Dieu, noirs et blancs, juifs et non juifs, protestants et catholiques, pourrons chanter en se tenant la main, ces mots du vieux Negro Spiritual : « Libres enfin, libres enfin, béni soit le Tout Puissant, nous sommes libres enfin ! »

 

Martin Luther King

article de Regard en Marche édition 518