4. Femmes en première ligne (champs d'action-2)
Une présentation de L’Appel pour une Terre solidaire, feuilleté à la lumière des évangiles des dimanches de l’Avent - Quatrième dimanche/semaine
4. Femmes en première ligne…
(champs d’action -2)
L'Appel pour une Terre solidaire désigne quatre champs d'action prioritaires (p. 38 et s) : la souveraineté alimentaire et la justice économique -déjà évoqués- et aussi : la paix et le vivre ensemble, enfin les migrations internationales.
Dans chacun de ces champs d'action, l'Appel souligne la place des femmes et leur rôle essentiel dans le développement, mais aussi le chemin qui reste à parcourir pour que leurs droits soient reconnus:
"Dans de nombreux pays, ce sont des femmes qui font vivre leurs familles, s'organisent pour défendre leurs terres, développent des activités rémunératrices, favorisent l'éducation de leurs filles. Alors que les droits des femmes sont encore largement bafoués dans toutes les sociétés au nom de traditions patriarcales et/ou religieuses, des femmes se mobilisent contre toutes les formes de violence qui leurs sont faites" (§ "le dynamisme des sociétés civiles").
Aussi ces "femmes en première ligne" sont-elles présentées comme un signe d'espérance (p.21)
'En première ligne' :
Ce sont des femmes de la même trempe – ordinaires et prophétiques -que présente l'évangile du quatrième dimanche de l'Avent!
Luc met en scène la rencontre de deux femmes qui vivent une grossesse inattendue, "l'une parce qu'elle ne l'attendait plus, l'autre parce qu'elle ni pensait pas encore" (O.Roman-Lambert). La plus jeune court rendre visite à sa parente là-bas, chez elle, dans une ville de Judée. Sans doute ont-elles beaucoup à se dire ...
Evangile selon St Luc : Lc 1, 39-45
En ces jours-là,
Marie se mit en route et se rendit avec empressement
vers la région montagneuse, dans une ville de Judée.
Elle entra dans la maison de Zacharie
et salua Élisabeth.
Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie,
l’enfant tressaillit en elle.
Alors, Élisabeth fut remplie d’Esprit Saint,
et s’écria d’une voix forte :
« Tu es bénie entre toutes les femmes,
et le fruit de tes entrailles est béni.
D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ?
Car, lorsque tes paroles de salutation sont parvenues à mes oreilles,
l’enfant a tressailli d’allégresse en moi.
Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles
qui lui furent dites de la part du Seigneur. »
'S’engager pour que la nouveauté fasse son chemin'
Marie et Elisabeth ont accueilli une promesse au fond d'elles-mêmes, et lui font une place pour qu'elle produise son fruit. L'une et l’autre consentent à ne pas tout savoir d'avance ou tout maîtriser : la disponibilité et la confiance bravent l'inattendu. La foi ici conduit à préférer le mouvement à la stabilité; il importe avant tout d'entrer dans une dynamique et de se sentir en marche. Toutes deux acceptent de faire entorse aux normes de la société et de la religion patriarcales de leur temps pour que la nouveauté puisse faire son chemin.
Le patriarcat, justement, est toujours de ce monde avec son cortège de violences, de mépris des femmes et de leurs droits, et son impact négatif sur l'accès aux ressources. Le CCFD-TS s'engage dans la lutte contre ce système d'organisation sociale (la résolution 06 s'intitule justement: "reconnaître le patriarcat comme une cause de la faim").
C'est une manière de travailler à une culture de la paix, qui implique un combat "contre toutes les formes de rapport de domination: domination de l'être humain sur la nature, domination de l'homme sur la femme, racisme, fanatisme religieux".Une paix durable s'appuie sur un « vivre ensemble qui assure le respect de tous et de chacun ».
L'Appel accorde en outre une attention particulière aux femmes migrantes, souvent victimes des politiques migratoires, parfois à la merci des réseaux de traite et de prostitution (p.43)
'Rencontrer l’autre'
La Visitation est parfois présentée comme un modèle de vraie rencontre. Celle qui établit une relation dans la reconnaissance réciproque - à la salutation de l'une répond la bénédiction de l'aînée qui reçoit "la mère de (son) sauveur"...Une rencontre où chacun apporte à l'autre le meilleur de soi, et révèle à l'autre ce que lui-même porte de précieux et d'unique. Une rencontre réjouissante, où l'on s'enquière pourtant des besoins de chacun.
C'est ainsi que Mgr Claverie (l'évêque d'Oran -assassiné en 1996) concevait la rencontre avec ceux qui ne croient pas, ou croient autrement : il convient de porter ce que l'on porte comme Marie portait son enfant -donc à être soi-même et se laisser habiter par le Christ- mais aussi d’aller vers l'autre en lui révélant par l'amitié et la confiance ce qu'il porte de bon.
N'est-ce pas là une façon de voir et de faire qui inspire le CCFD-TS? Le partenariat invite en effet à rencontrer l'autre en portant ce qui tressaille en nous - qui ne consiste pas en opinions à imposer ou solutions toutes faites - dans le respect de l'autre, avec le souci de servir.
« Rencontrer l'autre »
texte de la Fraternité Charles de Foucault d'Afrique
Quand tu rencontres quelqu'un
ne commence pas par l'attirer sur ton terrain.
Tu dois d'abord jouer en déplacement;
tu dois rencontrer l'autre sur son terrain
Cherche ce qui le fait vivre, ce dont il aime parler,
ce qui le préoccupe, ce qui l'émerveille
et pars de cela pour nouer un contact.
La réciprocité viendra après
il te rejoindra sur ton terrain...
Quand tu rencontres quelqu'un,
ne t'arrêtes pas à une première impression
car tu sais bien que le premier visage
que nous présentons aux autres
n'est pas toujours notre vrai visage.
Quelqu'un disait: "Que ton premier contact avec l'autre
ne soit qu'une légère touche sur la toile où
peu à peu tu ébauches ton portrait".
Il nous faut plus d'un jour pour connaître quelqu'un.
C'est à travers un long chemin parcouru ensemble
que l'on se découvre davantage l'un à l'autre sous son vrai visage.
Sache toutefois que tu n'auras jamais fini de découvrir l'autre.
Le monde d'aujourd'hui parle beaucoup de partage.
As-tu réfléchis à ce que ce mot signifie?
Tu me diras:"Partager, c'est donner".
C'est vrai, il s'agit de te donner, de donner le meilleur de toi-même.
Mais le partage c'est aussi recevoir:
Croire que l'autre a quelque chose à m'apporter.
Ce n'est pas nécessairement quelque chose de matériel.
Ce sera quelque chose qui me manque: un sourire, l'écoute,
la gratuité, l'émerveillement, la solidarité, le respect de l'autre.
"Vivre le Carême", 2014
Accès au texte intégral de L'Appel :https://ccfd-terresolidaire.org/nous-connaitre/vie-associative-et-gouvernance/rapport-d-orientation-6954
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Pour se faire une idée de ...
« Les femmes à la pointe du combat contre les inégalités » (article de Manuele Derolez, mars 2021)
https://ccfd-terresolidaire.org/nos-publications/edm/2021/316-mars-2021/les-femmes-a-la-pointe-6903
Marie Mathurine , Ama ,et les autres :
« Les femmes médiatrices de paix » (article de Gwenaëlle Lenoir, janvier 2021)
https://ccfd-terresolidaire.org/actualites/egalite-elles-bougent/rca-femmes-mediatrices-6835
UWAKI, RD Congo (podcast de Samuel Pommeret, septembre 2021, et diaporama)
https://ccfd-terresolidaire.org/actualites/podcasts/en-rdc-soutenir-les-7090
et: qui est UWAKI https://arras.catholique.fr/rubrique-6593.html
« Quand féminisme et écologie se rencontrent » (« la destruction de la nature et la domination des femmes auraient-elles les mêmes racines ? »):
https://ccfd-terresolidaire.org/nos-publications/edm/2019/308-mars-2019/quand-feminisme-et-6322
Charlotte Kreder (chargée de mission) décrit la difficile situation des femmes d’Afrique du Sud et raconte comment l’agro écologie participe à leur émancipation :
https://ccfd-terresolidaire.org/actualites/podcasts/en-afrique-du-sud-l-6894
Lucille Rothquel (SPP, Afrique du sud) mène la lutte pour l’eau et les droits des laissés pour compte à Ithemba, enclave rurale semée d’habitat précaire de la banlieue du Cap:
portrait de Darlène (CPT Brésil), engagée pour la sauvegarde des terres indigènes en Amazonie:
L’engagement spirituel de Darlène pour la maison commune:
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