Identité et mission du CCFD-Terre Solidaire
Extrait de "Le souffle d'une vie" annexe par Guy Aurenche
«L'Église ne peut abandonner l'homme. Il est la première route que l'Église doit parcourir en accomplissant sa mission [...] route tracée parle Christ lui-même, route qui, de façon immuable, passe par le mystère de l'incarnation et de la rédemption [...] »
Encyclique Redemptor hominis, 1979, § 13
CCFD Terres solidaires Rappeler la suprématie de la personne humaine sur les biens matériels, le besoin absolu de respecter les droits fondamentaux de chaque personne, le devoir de mettre les ressources naturelles, la science, les techniques et l'économie au service des besoins fondamentaux de l'humanité, est une urgence toujours actuelle.
Permettre aux hommes et aux femmes, particulièrement à ceux et celles qui vivent dans la pauvreté, d'exercer leurs droits, d'assumer leurs responsabilités, d'améliorer leur situation en prenant part autant que possible aux chola( qui engagent leur avenir et celui de la communauté humaine dans laquelle ils s'inscrivent sont autant de défis de ce début du millénaire.
Dans le sillage du concile Vatican II (1962-1965) et de l’encyclique Populorum Progressio (1967), le CCFD est un organisme d'Eglise qui a reçu mission des évêques de France pour faire vivre la solidarité entre les peuples en agissant pour le développement. C'est pourquoi le CCFD appelle tous les hommes et femmes de bonne volonté à agir en faveur du bien commun, pour un développement durablement accessible à l’ensemble de l'humanité et respectueux de la planète.
Convictions du CCFD
"L'option ou l’amour préférentiel pour les pauvres est une forme spéciale de priorité dans la pratique la charité chrétienne dont témoigne toute la tradition de l'Église".
Encyclique Sollicitudo rei socialis, 1988, § 42
Nous croyons que les Écritures sont Parole de Dieu pour aujourd'hui. Oui, Dieu s'est compromis avec les pauvres! Pour le CCFD, le respect de tout homme et de tout l'homme trouve toute sa dimension dans la foi au Christ ressuscité. Ce respect universel fait droit aux différences et aux libertés de chaque individu et de chaque peuple. À sa suite, Jésus-Christ appelle chaque homme à se lever, à devenir serviteur du développement des autres.
En plaçant l'homme, tout homme et tout l'homme, au cœur des préoccupations de l'Église, l'enseignement social de l'Église fait de la destination universelle des biens un point de repère central pour notre action de solidarité. L'option préférentielle pour les pauvres y apparaît comme la clé de voûte de l'action de développement. Par son action, le CCFD donne visibilité à cet enseignement et ainsi contribue avec d'autres à son actualisation.
Acteur de développement dans l'espace public international, le CCFD travaille pour changer les mentalités et les comportements, lutte contre les causes structurelles de la pauvreté et les inégalités, et promeut un monde où chacun pourrait vivre dignement et agir pour le bien de tous.
Pour le CCFD, il n'y a pas de développement sans que chacun soit acteur de sa propre histoire, et mette en œuvre ce qui lui permet de s'épanouir et de progresser vers une situation plus humaine et une dignité plus grande.
La personne créée à la ressemblance de Dieu, appelle á vivre un destin d'amour est première par rapport à toutes les structures, institutions et organisations sociales, politiques, économiques et religieuses. Chacune a le droit de participer pleinement à la Création et d'avoir accès au partage des richesses économiques, sociales, intellectuelles, culturelles et spirituelles des peuples.
"[…]Le droit à l’initiative économique est un droit important; la limitation de ce droit réduit, quand elle ne le détruit pas dans les faits, l’esprit d'initiative, c'est-à-dire la personnalité créative du citoyen."
Encyclique Sollicitudo rei socialis, 1988, § 15
Le développement est un processus collectif réalisé par les intéressés eux-mêmes.
Il s'agit d'être tous ensemble (que l’on soit pauvres ou riches) acteurs d'un développement durable et solidaire mettant en valeur, d'une part les richesses potentielles (créatives, culturelles et spirituelles) de chaque être humain et d'autre part, les capacités collectives mises en œuvre pour le bien de chacun et de tous, pour la préservation et le renouvellement des biens de la terre.
« Les responsables des affaires publiques, les citoyens des pays riches, chacun à titre personnel surtout s'ils sont chrétiens, ont l'obligation morale - à leur niveau respectif de responsabilité - de tenir compte, dans leurs décisions personnelles et gouvernementales, de ce rapport d'universalité, de cette interdépendance existant entre leur comportement et la misère et le sous- développement de tant de millions d'hommes.
Encyclique Sollicitudo rei socialis, 1988, § 9
Le développement est pour le CCFD un objectif fondamental de la solidarité internationale.
Le CCFD se réfère à la Déclaration universelle des droits de l'homme, pour un monde plus juste, permettant à chacun de vivre en paix.
Le CCFD considère que la démocratie est l'une des conditions de développement. C'est pourquoi le CCFD, avec beaucoup d'autres, affirme que l'existence du droit d'expression des peuples et d'une société civile organisée dans tous les pays est nécessaire.
«L'Église apprécie le système démocratique comme système qui assure la participation des citoyens aux choix politiques et garantit aux gouvernés la possibilité de choisir et de contrôler leurs gouvernants, ou de les remplacer de manière pacifique lorsque cela s'avère opportun. »
Encyclique Centesimus annus, 1991, § 46
Le CCFD, organisme d'Église, se veut au service des aspirations profondes de l'humanité et de l'alliance de Dieu avec tous les hommes. Cette volonté implique qu'il agit dans le monde en partenariat avec les Églises locales et avec des organisations ou associations, catholiques ou non, qui œuvrent pour le développement selon les principes auxquels le CCFD se réfère.
En ce sens, le partenariat engage souvent le CCPD dans un dialogue interreligieux, essentiel pour la promotion de la paix.
«Les organisations caritatives de l'Eglise constituent une tâche conforme à sa nature dans laquelle elle ne collabore pas de façon marginale mais agit comme sujet directement responsable... l'Église ne peut jamais se dispenser de l'exercice de la charité en tant qu'activité organisée des croyants.»
Encyclique Deus Caritas est 2006, n°29
Enfin, le CCFD a la conviction que les organisations chrétiennes ont un rôle a jouer dans le contexte mondial d'aujourd'hui. Le CCFD se veut partie prenante d'une Eglise, peuple de Dieu, ferment de solidarité avec les plus pauvres et ouverte aux dimensions du monde. Pour ce faire, conformément à l'accord de juin 1986, il coopère avec le Conseil national de la solidarité et le secrétariat de la Conférence épiscopale. Au plan diocésain, il incite ses délégations à participer aux conseils diocésains de la solidarité.
Extrait de "Le souffle d'une vie" annexe par Guy Aurenche, Albin Michel 2011