Père Georges Marchand
Prière universelle et mot du provincial
Bonjour à tous. Ensemble, prions le Seigneur
Depuis mardi et l'appel d'Elisabeth m'annonçant ton départ, j'ai beaucoup prié, j'ai beaucoup pleuré aussi.
J’ai appelé Joël qui m'a dit: «Georges ne part pas, sa mission continue, il sera toujours présent à tes côtés.»
Nous sommes tous réunis aujourd'hui pour te prier,
Regarde, Georges, ton église est remplie, ton église est magnifique.
Je me souviens de ton arrivée dans la Vallée. Un homme passionné.
Tu nous parlais de la Jeunesse de Frévent. Tu voulais rencontrer les jeunes de la Vallée.
Combien de kilomètres parcourus, pour trouver et réunir quelques jeunes,
avec la J.O.C. et ce monde ouvrier que tu aimais tant.
Le temps d'un après-midi, ou parfois des W.E. entier, tu nous écoutais parler de nos vies, nos joies et nos souffrances. Et comme le Christ, nous partagions un repas.
Puis, à notre tour, nous t'écoutions nous parler du fils de la Vierge Marie, Jésus, des Evangiles,
et de la force de la foi.
Tu tous as accompagnés durant ces quelques années.
Tu nous as fait Hommes et Femmes, fils et filles de Dieu.
Combien de Confirmations, de Mariages de ces jeunes as-tu célébrés,
combien de nos enfants as-tu baptisés?
Georges, Merci de nous avoir fait aimer la peinture, l'aquarelle, et les tons d'automne
Merci pour la musique, ton orgue et Mr Mozart
Merci au Petit Muscadet, Clisson et le Pays Nantais
Merci pour ton Amour
Si je ferme les yeux, le même souvenir d'un chemin que nous avons tous parcouru 10, 100 fois, 1000 fois peut-être: marche vers ton presbytère,
une marche, 2 marches, la 3è pour atteindre la sonnette de la maison, trop haute la sonnette !
Un pas en arrière et j'entends tes pas, le son de ta voix, la porte s'ouvre, toujours difficile à ouvrir cette porte !
On est là, les cheveux rebelles, les yeux qui pétillent, un grand sourire,
et tes bras qui s’ouvrent pour nous accueillir.
A Bientôt Georges.
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Mot par le père Provincial
Le père Georges Marchand est né le 30 septembre 1923 près de Clisson en Loire Atlantique. Il était le deuxième d'une fratrie de sept. Ses parents ont veillé à donner à leurs enfants une bonne éducation à la fois chrétienne et humaine. Georges écrit lui-même combien sa maman l'a profondément marqué au plan religieux. A 11 ans Georges est entré au petit séminaire des Missionnaires Rédemptoristes à Rennes. Et c'est à Argentan dans l'Orne qu'il a fait son année de noviciat, année qui s'est achevée par ses premiers vœux prononcés le 8 octobre 1944, alors que la guerre faisait rage dans cette région.
Ses études de philosophie et de théologie, il les fit à Dreux (Eure et Loir). Il fut ordonné prêtre le 23 septembre 1950.
Ses premières années de vie missionnaire se passèrent successivement à Boulogne, puis à Dunkerque. C'était alors l'époque des missions qui regroupaient sur tout un secteur plusieurs équipes de missionnaires durant quelques semaines.
A la fin de cette période itinérante, Georges, avec d'autres confrères, a senti la nécessité de s'implanter durablement dans une région pour y structurer d'une façon plus forte la vie de l'Eglise. C'est à Frévent, dans le diocèse d'Arras, qu'il a commencé ce travail d'insertion pastorale avec trois autres confrères. Homme chaleureux, homme ouvert au dialogue avec tous, il s'est beaucoup investi dans l'animation de la JOC (Jeunesse Ouvrière Chrétienne). Ils sont nombreux ceux et celles qui pourraient témoigner combien Père Georges les a aidés à ancrer leur foi dans la réalité de leur vie quotidienne.
Cet amour de l'Action Catholique a animé Georges jusqu'à la fin de sa vie. Venus lui rendre visite en décembre dernier en son presbytère de Corbehem, il nous disait avec son large sourire qu'il venait de lancer encore une toute jeune équipe de JOC.
Au bout de quelques années, c'est dans la vallée de la Scarpe que Georges est envoyé avec quelques confrères pour y mener le même apostolat. Il y fut doyen. Sa parole accroche, et souvent c'est à lui que l'on demande d'animer telle récollection sacerdotale ou telle session de formation.
Finalement Georges s'établira à Corbehem. Il y restera jusqu'à la fin de sa vie, aimant fortement ses habitants qui savaient lui manifester en retour leur amitié et leur confiance.
Amoureux de musique, en particulier du «divin Mozart» comme il disait, Georges était aussi peintre à ses heures de loisir. Esprit ouvert, sans préjugé, il a su faire naître beaucoup d'amitié autour de lui. A la suite du Christ Rédempteur, il a privilégié ceux et celles que la vie malmène parfois. Par son écoute fraternelle et son ouverture d'esprit, il a redonné à beaucoup espoir et confiance pour poursuivre leur chemin.
« Si vous avez de l'amour les uns pour les autres, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples» (In 13, 35) nous dit Jésus. Cet amour a porté Père Georges durant toute sa longue vie de prêtre. A présent, le Seigneur lui-même l'accueille en sa demeure en lui disant: «C'est bien, bon et fidèle serviteur, tu as été fidèle en peu de choses, sur beaucoup je t'établirai ; viens te réjouir avec ton maître» (Mt 25 23).