Arras-Cantorbery Jumelage
Le point
Après plusieurs réunions d’un côté et de l’autre de la Manche, les deux « groupes de contact » (deux fois six personnes) se sont retrouvés les 18 et 19 septembre à Condette.
Nous nous réjouissions, depuis un an, à la perspective de cette rencontre sur 36 heures. Nous n’avons pas été déçus : le climat d’amitié qui se développe autour d’un repas ou au cours d’une promenade dans le parc ne rend le contenu des séances de travail que plus pertinent.
Par ailleurs, les moments de prière préparés par les uns ou les autres, ainsi que la messe vécue ensemble soulignent à quel point nous sommes frères, enfants du même Père qui bénit nos efforts pour avancer sur le chemin de l’unité : « … pour qu’ils parviennent à l’unité parfaite et qu’ainsi le monde puisse connaître que c’est toi qui m’as envoyé et que tu les as aimés comme tu m’as aimé. » Jean 17,23.
Quelles formations?
Le samedi après-midi était consacré à l’étude de la question suivante : Nos Eglises ont besoin de laïcs. Quelles formations leur proposent-elles ?
Paul Agneray, responsable de la formation dans le Diocèse d’Arras, a présenté la FORTUL, l’ADF, la formation des membres des EAP, ainsi que la formation à l’accueil, à la préparation des mariages et baptêmes, à l’accompagnement des familles en deuil, et à la célébration des funérailles.
Peter Ingrams, responsable de la formation des laïcs dans la Diocèse de Canterbury, a développé ce qui se fait dans ce domaine chez nos amis anglicans.
Quelle Eglise ?
D’après Peter, la première question à poser est : Quelle Eglise Dieu veut-il que nous formions ? Il apparaît clairement que le souci premier n’est pas de mettre sur pied des structures qui tournent bien, ou même permettent une croissance numérique, mais d’être suffisamment à l’écoute de chacun pour aider à émerger ce qui constitue sa vocation propre, en fonction de ses dons personnels.
Chacun est invité à élaborer une « règle de vie », et à se demander régulièrement si elle l’aide à développer ses dons.
Qu’est-ce que cela signifie pour chacun que le Christ lui dise « Suis-moi ! » ? Comment faciliter pour chacun la connexion entre notre XXIème siècle et les Ecritures ? Comment former prêtres et laïcs ensemble, si l’on veut qu’ils travaillent ensemble ?
Comment créer la synergie indispensable ?
La « Journée des Vocations » concerne chacun : témoigner de sa foi au travail, par exemple, est en effet aussi important qu’être un ministre ordonné.
Toute formation part des besoins des personnes, et insiste sur le travail d’équipe.
Les laïcs en Eglises
Le dimanche matin était consacré à la question suivante : Nos Eglises ont besoin de laïcs ; quelles responsabilités leur proposent-elles ?
Le Père Hamain, pour notre diocèse, a présenté les avancées déterminantes de Vatican II concernant les laïcs, et la place grandissante occupée par des laïcs dans notre Eglise. Il a expliqué le rôle des EAP.
Pour le Diocèse de Canterbury, Mrs Hilary Richter nous a aidés à mieux comprendre le rôle des « Lecteurs » (« Readers ») –titre ancien mais sorti de l’oubli il y a environ 150 ans dans l’Eglise d’Angleterre. Hilary est responsable des 150 Lecteurs du diocèse.
Les Lecteurs suivent un processus de sélection et de formation ; ils se retirent à 70 ans.
Leur formation passera bientôt de 3 à 4 ans, et correspond à deux années d’université.
Un Lecteur doit être « quelqu’un qui aime Dieu et les autres », qui sait communiquer, parler de sa foi, approcher des personnes qui ne fréquentent pas l’Eglise -ou l’église-, servir de « pont » entre son Eglise et des personnes de l’extérieur qui ont soif de sens, mais ont peur de l’institution.
D’une part ils sont des hommes et des femmes « du dimanche » qui prêchent ou animent des célébrations, mais leur évêque insiste d’autre part sur un aspect essentiel de leur rôle, qui s’exerce les autres jours de la semaine, à l’extérieur de leur église.
La mission des Lecteurs est proche de celle de nos diacres, mais alors que les diacres sont ordonnés, les Lecteurs ont une « licence » qui est réexaminée chaque année avec leur curé.
Dimanche après-midi, nous étions chaleureusement accueillis, pour un moment de détente et d’échanges informels, par le Père Pierre Bizet, à Marquise.
Et après?
A l’issue de ce week-end qualifié de « très fructueux » par nos amis anglicans, l’équipe anglaise va réfléchir dans les semaines à venir sur les manières de mettre à profit les richesses nées de ces échanges.De notre côté, nous prévoyons de réunir en décembre des personnes que nous avons déjà contactées et qui sont prêtes à rencontrer des homologues anglicans pour un travail concret dans les domaines de l’école primaire, de l’hôpital, de la prison, de la préparation à la confirmation.
Certains appelleront cela « le hasard », d’autres « la Providence », mais il se trouve qu’au moment où va se tenir notre 10-10-10 diocésain –« Faites des Disciples ! »- le nouvel évêque de Canterbury, Bishop Trevor, s’apprête à lancer en novembre une année de réflexion et d’action sur le thème … « Faire des disciples » ! Des représentants des deux diocèses sont invités à chacun de ces événements.
Nous sommes tous invités à porter dans notre prière ce travail pour une plus grande fraternité, selon le vœu de notre Seigneur.
Maryvonne de Vitton
Secrétaire, pour le groupe de contact français