Appel du mois de l'ACAT

agir

avec l’Appel du mois de l’ACAT-France
Appel du mois de janvier 2012
 
HAÏTI - Atteintes aux droits des déplacés internes
Le tremblement de terre a exacerbé une situation déjà complexe d’extrême pauvreté, de criminalité et de faiblesse des institutions. En cette date anniversaire, le bilan pour les droits de l’homme s’avère critique.
Le séisme du 12 janvier 2010, l’une des pires catastrophes naturelles de ces dernières décennies, a provoqué une crise humanitaire sans précédent : 230000 morts, 300000 blessés, près de 2000000 de sans abri à Port-au-Prince, Jacmel, Léogâne et d’autres villes alentour.
Deux ans après, la reconstruction est non seulement loin d’être achevée mais il semblerait qu’elle ait aussi été mal abordée, occultant le respect des droits de l’homme. L’Etat haïtien n’a pas été en mesure de formuler un plan global ni d’adopter des mesures de protection pour les victimes. Le conflit persistant entre les pouvoirs exécutif et législatif n’a rien facilité : le président Michel Martelly, élu en avril 2011, n’est parvenu à créer un gouvernement qu’en octobre. Les vulnérabilités, discriminations et atteintes aux droits de l’homme préexistantes se sont accrues, notamment pour les quelque 680000 personnes encore présentes dans les camps de fortune, souvent sans abri fermé, éclairage, eau potable, ni toilettes.
 
AGIR :
Écrivez au Président de la République d’Haïti avant le 6 février 2012.
Découpez ou recopiez la lettre d’intervention ci-dessous. Précisez vos nom et adresse. Signez la lettre. Affranchissez à 0,89 euro et envoyez-la à l’adresse mentionnée sur la lettre.
Vous pouvez retrouver le fichier de la lettre d'action, ainsi que tous les documents de l'appel du mois sur le site : http://www.acatfrance.fr/appel_mois.php - situation.
 
Monsieur le Président de la République
Michel Martelly
Palais National, rue Magny
Port-au-Prince
haÏti
À                                      le                                           
Monsieur le Président,
A la suite d’informations communiquées par l’Acat-France, je vous fais part de ma vive préoccupation concernant le sort des résidents des camps improvisés à la suite du séisme de janvier 2010.
Des milliers de femmes et de fillettes sont victimes d’abus sexuels dans ces camps et ne disposent d’aucune prise en charge réelle ni de mesures de protection suffisantes.
De nombreuses familles ont déjà été expulsées illégalement, beaucoup d’autres demeurent dans l’angoisse d’une évacuation violente. le manque de sécurité, les mauvaises conditions de vie dans les camps et les objectifs de reconstruction économique ne peuvent justifier de telles procédures.
Conformément aux recommandations de l’examen périodique universel d’octobre 2011, il convient de reconstruire le pays avec une approche fondée sur le respect des droits de l’homme. dans ces circonstances, je vous demande de bien vouloir faire respecter les droits des déplacés internes, et notamment de :
-      soutenir et développer des initiatives de prévention et protection des femmes dans les camps, les informer des soins et recours auxquels elles ont droit et prendre des mesures fortes contre l’impunité des agresseurs ;
-      faire respecter les mesures conservatoires émises par la commission interaméricaine des droits de l’homme en novembre 2010, appelant à un moratoire sur toutes les expulsions et à des conditions minimales sanitaires et de sécurité pour toutes les personnes déjà expulsées illégalement.
Dans cette attente, je vous prie d'agréer, Monsieur le Président, l'expression de ma respectueuse considération.