Le coeur de l'homme

Un docu fiction à voir absolument ....

Le 15 novembre dernier avait lieu dans plusieurs villes en France une projection unique d’un film : « Le cœur de l’homme », un docu-fiction de Eric Esau.

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L’auteur prend comme porte d’entrée les addictions au porno, les compulsions sexuelles, les doubles vies, etc… mais chaque spectateur pouvait se sentir directement concerné dans ses propres zones d’ombre. Le film met en lumière à quel point nos manquements, nos cercles vicieux qui nous entrainent toujours plus vers les ténèbres, sont des échappatoires que l’homme utilise pour fuir ses propres blessures trop profondes pour être regardées en face. Il montre combien ces fuites nous conduisent en enfer, nous menant à nous dévaloriser sans cesse, nous enfermant dans une honte et un dégoût de nous, tellement destructeurs. Mais ce film déculpabilise montrant les rouages du cœur humain qui ne peut, seul surmonter ses blessures, celles dont il est victime, celles dont il est auteur, en blessant l’autre. Au final, les deux semblent  tellement imbriquées les unes dans les autres, que l’on ne sait plus bien s’il est vraiment coupable…

 

Le visage d’un homme, au regard plein de tendresse, accroché à son violon jouant sans cesse des notes plus magnifiques les unes que les autres, signifiant un Dieu profondément aimant, cherchant à nous appeler sans cesse à jouer les notes de son amour sur les violons de nos vies, nous laissant libres de nos choix, de nos expériences, de nos fuites, de nos mirages. Mais toujours là, ne cessant sans cesse de jouer sa musique d’amour. Un Dieu refabriquant avec tant d’Amour un violon à cet homme ayant volontairement brisé le sien.

 

Des images chocs, des paysages magnifiques et grandioses, des paroles d’une vérité transperçante …

Un démon terriblement séduisant au départ, faisant croire combien nos mirages sont les seuls moyens de fuir nos blessures, puis devenant violent, frappant et frappant encore cet homme déjà à terre, à la volonté fracassée, prisonnier de liens qui semblent indestructibles.

Et c’est là, au fond de sa prison et de sa nuit, lorsque plus rien n’a de sens, ni la vie, ni la mort, lorsque tout semble perdu, lorsqu’il a atteint le fond du fond, qu’il ne peut que se réfugier dans un semi-coma, qu’il ne peut plus aller plus bas, qu’il n’ose plus regarder vers Dieu, que sa dignité est brisée, c’est à ce moment-là, que le Père, lâchant son violon court à la rescousse de son fils. Il entre dans la grotte qui le retient prisonnier. Les mots n’ont plus de place. Seuls comptent les gestes de ce Dieu qui prend dans ses bras avec un infinie douceur le visage ensanglanté de cet homme et le berce longuement avec une infinie tendresse. Alors seulement, après un échange de regards des plus percutants, s’ouvrant aux autres hommes brisés de la grotte, Dieu peut tendre la main à cet homme qui se remet debout, libéré de ses chaines.

 

Le film débute et se termine par un banquet, aux cours duquel est partagé le vin. Le vin de l’Alliance, le vin du pardon, le vin de la miséricorde, le vin eucharistique, le sang du Christ versé pour que chacun de nous puisse être relevé dans ses nuits les plus profondes et faire l’expérience que au cœur de ces nuits, Dieu jamais ne nous abandonne. Jamais.

Il vient nous chercher, telle la brebis perdue, au fond de nos grottes où nous nous réfugions et nous cachons, épuisés et brisés par trop de blessures subies ou provoquées, il y fait entrer sa lumière et sa force.

 

Difficile de décrire les images, les sons, les mots. Chacun se sentira interpellé par telle ou telle chose en fonction de l’histoire de sa vie, de là où il en est sur le chemin de sa relation à Dieu. Il y aurait tant et tant à dire.

 

Un film à se procurer et regarder, à re regarder dès qu’il sortira en dvd.

Pour moi, une prière a jailli pendant le générique de fin. Une prière explosait dans mon cœur comme un feu d’artifice. Une prière, des images de ma vie surgissaient, des visages, des pardons impossibles à donner ou à recevoir. Une prière que je ne pouvais que murmurer : « Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur ! Il s'est penché sur son humble servante ; désormais, tous les âges me diront bienheureuse.  Le Puissant fit pour moi des merveilles ; Saint est son nom ! Son amour s'étend d'âge en âge sur ceux qui le craignent ; Déployant la force de son bras, il disperse les superbes. Il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles.  Il comble de biens les affamés, renvoie les riches les mains vides.  Il relève Israël, son serviteur, il se souvient de son amour, de la promesse faite à nos pères, en faveur d'Abraham et de sa race, à jamais. Amen"

 

Bénédicte Jacquemont