Jubilé de la Miséricorde 2015-2016
Présentation; Eglise d'Arras n° 18-2015
Miséricordieux comme le Père
Jubilé de la miséricorde
8 décembre 2015 – 20 novembre 2016
Le 12 avril 2015, le Pape François publiait la Bulle Misericordiae Vultus, annonçant une Année sainte extraordinaire, un Jubilé pour toute l’Eglise, centré sur la Miséricorde. Il sera ouvert solennellement par le Pape à la Basilique St Pierre de Rome le mardi 8 décembre 2015, pour le 50ème anniversaire de la conclusion du Concile Vatican II. Ce Jubilé est porté par le Conseil Pontifical pour la Nouvelle Evangélisation. Il veut permettre un engagement renouvelé de tous les chrétiens à témoigner avec plus d’enthousiasme et de conviction de leur foi, afin que l’Eglise soit toujours davantage le signe vivant de l’amour du Père dans le monde.
« Jésus Christ est le visage de la Miséricorde du Père »
La Bulle Misericordiae Vultus se présente d’abord comme une méditation spirituelle proposée par le Pape François. A travers la parole, les gestes et la personne de Jésus de Nazareth, la miséricorde de Dieu se révèle et se donne à contempler. « Nous avons toujours besoin de contempler le mystère de la miséricorde. Elle est source de joie, de sérénité et de paix. Elle est la condition de notre salut. […] La miséricorde, c’est l’acte ultime et suprême par lequel Dieu vient à notre rencontre. […] La miséricorde, c’est le chemin qui unit Dieu et l’homme, pour qu’il ouvre son cœur à l’espérance d’être aimé pour toujours malgré les limites de son péché. » (MV 2)
Parcourant longuement les Ecritures, le Pape souligne que « Jésus révèle la nature de Dieu comme celle d’un Père qui ne s’avoue jamais vaincu jusqu’à ce qu’il ait absous et vaincu le refus, par la compassion et la miséricorde. »
Dans les trois paraboles de la miséricorde : celle de la brebis égarée, celle de la pièce de
monnaie perdue et celle du fils prodigue (cf. Lc 15), « Dieu est toujours présenté comme rempli de joie, surtout quand il pardonne. Nous y trouvons le noyau de l’Evangile et de notre foi, car la miséricorde y est présentée comme la force victorieuse de tout, qui remplit le cœur d’amour, et qui console en pardonnant. » (MV 9)
On comprend alors que la devise du Jubilé soit « Miséricordieux comme le Père. »
« Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde » (Mt 5, 7)
Le Pape met en avant cette béatitude (qui sera également le thème des JMJ à Cracovie en juillet 2016) pour souligner combien l’agir de Dieu doit imprégner notre agir chrétien, collectivement et personnellement.
Dans une culture devenue indifférente au péché et donc au pardon, la vie de l’Eglise demeure plus que jamais tendue vers la mission. « Il est déterminant pour l’Eglise et pour la crédibilité de son annonce de vivre et de témoigner elle-même de la miséricorde. Son langage et ses gestes doivent transmettre la miséricorde pour pénétrer le cœur des personnes et les inciter à retrouver le chemin du retour au Père. » (MV 12)
Les œuvres de miséricorde spirituelles et corporelles
Rappelant l’urgence d’aller aux « périphéries existentielles », le Pape invite très concrètement l’Eglise à se tourner vers les plus pauvres, qui sont les destinataires privilégiés de la miséricorde divine.
œuvres de miséricorde est associée au jugement dernier, car énumérées à la fin de Matthieu : donner à manger à ceux qui ont faim, à boire à ceux qui ont soif; l'hospitalité aux étrangers, vêtir ceux qui sont nus, soigner les malades, visiter les prisonnieEn nous appuyant sur la prédication du Christ, « redécouvrons les œuvres de miséricorde corporelles : donner à manger aux affamés, donner à boire à ceux qui ont soif, vêtir ceux qui sont nus, accueillir les étrangers, assister les malades, visiter les prisonniers, ensevelir les morts. Et n’oublions pas les œuvres de miséricorde spirituelles : conseiller ceux qui sont dans le doute, enseigner les ignorants, avertir les pécheurs, consoler les affligés, pardonner les offenses, supporter patiemment les personnes ennuyeuses, prier Dieu pour les vivants et pour les morts.» (MV15)
Le Carême pour célébrer particulièrement la miséricorde de Dieu
En vivant plus intensément les gestes de jeûne, de partage et de prière, le Pape réclame pour le Carême 2016 une attention renouvelé de tous les chrétiens, pasteurs et fidèles, à la pratique du sacrement de Réconciliation. Il invite les paroisses à y initier les plus jeunes.
Des initiatives comme les journées du pardon, sont à promouvoir au niveau des doyennés ou de plusieurs paroisses regroupées. Là, les prêtres se rendent disponibles en mutualisant leur présence ; chacun se mobilisent (paroissiens, diacres prêtres) ; les signes de miséricorde, confession sacramentelle et démarches non-sacramentelles (rite de l’eau bénite, action solidaire, prière commune) sont réellement proposés.
Le Pape promeut lui-même le sacrement de la Réconciliation reçu individuellement, le « remettant au centre puisqu’il donne à toucher de nos mains la grandeur de la miséricorde. Pour chaque pénitent, ce sera une source d’une véritable paix intérieure. »
L’expérience du pardon vécu concrètement comme signe de résurrection : le sens de l’indulgence
A la suite du pape St Jean-Paul II, François nous invite à ancrer notre vie chrétienne dans l’espérance en Dieu : « Sans le témoignage du pardon, il n’y a qu’une vie inféconde et stérile,
comme si l’on vivait dans un désert. Le temps est venu pour l’Eglise de retrouver la joyeuse annonce du pardon. […] Dans nos paroisses, les communautés, les associations et les mouvements, en bref, là où il y a des chrétiens, quiconque doit pouvoir trouver une oasis de miséricorde. » (MV 12)
Dans cette dynamique, l’indulgence prend un sens particulier pendant le jubilé. Différente et complémentaire du pardon sacramentel, l’indulgence est une grâce particulière du Père que chacun dans l’Eglise peut recevoir, soutenu par la prière de la Communion des Saints. L’indulgence a pour but de nous libérer totalement des conséquences du péché et nous replacer dans la grâce et la sainteté du baptême. « Dans le sacrement de la Réconciliation, Dieu pardonne les péchés, et ils sont réellement effacés, cependant que demeure l’empreinte négative des péchés dans nos comportements et nos pensées. La miséricorde de Dieu est cependant plus forte que ceci. Elle devient indulgence du Père qui rejoint le pécheur pardonné à travers l’Epouse du Christ, et le libère de tout ce qui reste des conséquences du péché, lui donnant d’agir avec charité, de grandir dans l’amour plutôt que de retomber dans le péché. » (MV 22) Dans sa lettre du 1er septembre à Mgr Fisichella, le Pape a précisé les conditions d’obtention de l’indulgence, liée au pèlerinage sur un lieu jubilaire, ou même depuis sa chambre d’hôpital ou la cellule de sa prison.
Parole de Dieu
Jésus disait à ses disciples :
« Moi, je suis la porte, si quelqu’un entre en passant par moi, il sera sauvé. » (Jn 10, 9)
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Parole du Pape François
« L’Eglise est appelée à être la maison toujours ouverte du Père… Nous nous comportons fréquemment comme des contrôleurs de la grâce et non comme des facilitateurs. L’Eglise n’est pas une douane, elle est la maison paternelle où il y a de la place pour chacun avec sa vie difficile. »
(La joie de l’Evangile § 47)
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Le jubilé de la Miséricorde, c’est aussi chez nous,
dans le diocèse d’Arras car « Chaque Eglise particulière est invitée à vivre cette Année Sainte comme un moment extraordinaire de grâce
et de renouveau spirituel. » (MV 3)
12 lieux pour passer la Porte Sainte Comme le Pape en son diocèse de Rome, l’évêque d’Arras a choisi les lieux jubilaires, où chacun, en groupe ou personnellement, pourra se rendre pendant toute l’Année Sainte, pour vivre le pèlerinage jubilaire en passant la Porte Sainte. Passer la Porte Sainte, c’est toujours une démarche de pèlerinage, qui réclame préparation spirituelle, et même un certain effort physique. Symboliquement, en passant la Porte Sainte, nous nous laissons accueillir et embrasser par le Christ. Qu’ils soient cathédrales, monastères ou maisons spirituelles, les lieux jubilaires se préparent actuellement à accueillir les pèlerins du Jubilé. |
Participer à l’ouverture de la Porte Sainte dans un lieu jubilaire proche de chez soi sera certainement une excellente manière d’entrer dans la joie du Jubilé. Ce calendrier est à diffuser largement autour de nous.
Faire de nos communautés des « Oasis de miséricorde »
Il appartient aux doyennés et aux paroisses, aux services et aux mouvements de proposer
le Jubilé de la Miséricorde au plus grand nombre. Promouvoir les œuvres de miséricorde spirituelles et corporelles ; proposer largement le sacrement du pardon ; organiser une journée de pèlerinage vers un des douze lieux jubilaires dans le diocèse (ou ailleurs) ; participer à la prière des communautés contemplatives à cette occasion ; lire, méditer et essayer d’appliquer concrètement l’évangile de St Luc (encore appelé « l’évangile de la miséricorde ») ; accompagner nos jeunes (spirituellement et matériellement) vers les JMJ de Cracovie… Les idées ne manquent pas et aucune initiative ne sera superflue pour offrir à chacun de faire l’expérience de la Miséricorde et en rendre grâce à Dieu. Les médias diocésains s’en feront l’écho pendant toute l’Année Sainte, jusqu’au 20 novembre 2016. Le calendrier diocésain se met en place petit à petit.
Pour suivre le Jubilé dans le diocèse d’Arras :
- Site internet diocésain : arras.catholique.fr
- Des flyers spécial Jubilé disponibles dans toutes les églises courant novembre.
A noter dès maintenant dans vos agendas :
- Récollection sur la Miséricorde aux Tourelles, prêchée par Mgr Jaeger le mardi 8 décembre.
- Journée Enjeux et Questions sur le jubilé de la Miséricorde le jeudi 19 mai 2016 à la Maison Diocésaine d’Arras.
- Cathédrale d’Arras
Porte Sainte ouverte le dimanche 13 décembre : Eucharistie à 10h30.
- Clarisses d’Arras
Porte Sainte ouverte le dimanche 20 décembre : Eucharistie à 11h.
- Carmel de Fouquières les Béthune
Porte Sainte ouverte le mardi 8 décembre : Eucharistie à 18h.
- Sanctuaire d’Amettes
Porte Sainte ouverte le mardi 8 décembre : Eucharistie à 19h.
- Abbaye Ste Berthe, Blangy sur Ternoise
Porte Sainte ouverte le 24 décembre : horaire à préciser.
- Cathédrale de St Omer
Porte Sainte ouverte le mercredi 9 décembre : parcours jubilaire à 18h30.
- Abbaye Notre-Dame de Wisques
Porte Sainte ouverte le samedi 12 décembre : procession à 15h15 et Vêpres à 16h30.
- Abbaye Saint Paul de Wisques (chapelle paroissiale)
Porte Sainte ouverte
- Cathédrale de Boulogne sur Mer
Porte Sainte ouverte le jeudi 24 décembre : Eucharistie de la nuit de Noël à 23h30.
- Carmel de St Martin-Boulogne
Porte Sainte ouverte le mardi 2 février 2016 : Eucharistie à 18h.
- Maison diocésaine des Tourelles à Condette
Porte Sainte ouverte le mardi 8 décembre à 15h, à l’issue de la récollection sur la Miséricorde prêchée par Mgr Jaeger.
- Foyer de Charité de Courset
Porte Sainte ouverte le mardi 8 décembre : Eucharistie à 11h20.
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Pour aller plus loin
Site officiel de l’Année Jubilaire : www.iubulaeummisericordiae.va
Ajouter les couvertures pour chacun des ouvrages
Pape François, Le visage de la Miséricorde (bulle d’indiction de l’année jubilaire), avril 2015.
Cardinal Walter Kasper, La Miséricorde, Notion fondamentale de l’Evangile, Clé de la vie chrétienne, Edition des Béatitudes, 2015.
Cardinal Christoph Schönborn, Nous avons obtenu miséricorde, Edition Parole et Silence, 2009.
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Qu’est-ce qu’un jubilé ?
« L’esprit du Seigneur Dieu est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé annoncer la bonne nouvelle aux humbles, guérir ceux qui ont le cœur brisé, proclamer aux captifs leur délivrance, aux prisonniers leur libération, proclamer une année de bienfaits accordée par le Seigneur. » (Is 61, 1-2)
Un jubilé est donc une « année de grâce » qui se célèbre à l’occasion d’un anniversaire ou de la mémoire d’un bienfait particuliers de Dieu à son peuple.
A cette occasion, chacun est invité à prendre conscience que Dieu continue encore aujourd’hui de donner ses grâces et de répandre sa miséricorde.
C’est aussi un nouvel appel à la conversion en vue d’une rencontre personnelle avec le Seigneur.
C’est enfin l’occasion de se réjouir (origine au mot « jubilé » en latin), de goûter la joie d’être enfant de Dieu, d’appartenir à son Eglise et d’être appelé à la sainteté.
Père Emmanuel Fontaine