L'évêché et le grand séminaire au palais Saint-Vaast

de 1809 à 1906 Le grand séminaire au palais Saint Vaast  
de 1809 à 1906
de 1809 à 1906

Décembre 1906,

Il y a cent ans, le 14 décembre 1906, Monseigneur Alfred Williez était expulsé "Manu Militari" de l'Evêché installé alors au Palais Saint-Vaast

 

L’ évêché et  le Grand Séminaire au palais Saint-Vaast

Mgr de la Tour d'Auvergne, nommé Evêque d'Arras, par Bonaparte en 1802, dès les premières semaines du concordat, réussit en 1809 à se faire attribuer, pour y installer l'évêché, l'ancien logis abbatial de l'Abbaye Saint-Vaast. Il y restera jusqu'à sa mort en 1851. Il s'agissait d'un logement de fonction aux frais de l'état, prévu par le concordat.

Après lui tous les évêques concordataires l'occupérent : Mgr Pierre Louis Parisis de 1851 à 1866, Mgr Jean-baptiste Lequette de 1866 à 1882, Mgr Guillaume Meignan de 1882 à 1884, Mgr Désiré Dennel de 1884 à 1891 et enfin Mgr Alfred Williez à partir de 1892.

 

Mgr de La Tour d’Auvergne avait également obtenu en 1809 que le grand Séminaire soit installé en prolongement de l’évêché dans toute l’aile sud de l’abbaye, jusqu’à la cathédrale.

Il avait même tenté au printemps de 1830 d’obtenir tout le palais Saint-Vaast, pour y loger aussi le Petit Séminaire. Ce beau rêve ne se réalisa pas. La ville d’Arras racheta avant lui l’aile nord. L’ancienne abbaye Saint-Vaast eut donc deux occupants jusqu’au début du XX° siècle.

 

L’expulsion de l’évêque et des séminaristes

Expulsion des séminarites du palais St Vaast le 14 décembre 1906 Archives diocésaines  
Expulsion des séminarites du palais St Vaast le 14 décembre 1906
Expulsion des séminarites du palais St Vaast le 14 décembre 1906
Lorsqu'en décembre 1905 fut votée la loi de séparation des églises et de l'état, cette situation confortable fut brutalement remise en cause. L'état n'avait plus à loger ni l'évêque ni le séminaire. La loi prévoyant un compromis possible que le pape Pie X fit refuser avec intransigeance. Au terme de l'anné de sursus la loi allait donc s'appliquer dans toute la rigueur en décembre 1906. Aprés avoir dressé un derner inventraire des biens de l'évêché et du séminaire, un ultimatum fut adressé à l'évêque : ou bien il devait les quitter. Mgr Williez refusa les deux solutions. Les autorités durent donc utiliser la contrainte pour le mettre dehors.

Au matin du 14 décembre, le commissaire de police, accompagné d'une force imposante de gendarmes et de soldats du génie, procéda à son expulsion et à son transfert vers le lieu où il avait choisi de se retirer. juste aprés lui, les séminaristes qui s'étaient vainement barricadés furent chassés à leur tour. 

  

Il y a cent ans, le 14 décembre 1906,

monseigneur Williez installait à l'évêché rue des Fours.

Pour marquer le refus de la Séparation et en stigmatiser l’iniquité aux yeux des fidèles Monseigneur Williez avait pris le parti de se faire publiquement expulser. Mais une solution de repli avait été préparée au cours de l’été dans le plus grand

secret. Le 19 juillet, le chanoine Gustave MOCQ, curé doyen de la paroisse Saint-Jean Baptiste à Arras avait acquis discrètement une vaste maison de maître avec dépendances, 6 rue des Fours. Une maison à deux entrées  dont le jardin s’ouvre sur le Marché aux Chevaux, appelé aussi « Quai des Casernes », l’actuel Cours de Verdun. La maison est assez grande pour accueillir l’évêque et les services de l’évêché. C’est là que l’évêque s’installa au matin de son expulsion. C’est là qu’ont vécu tous les évêques successifs jusqu’à ce jour : Mgr Williez, de décembre 1906 à 1911, Emile Lobbedey, Eugène Julien, Henri Dutoit, Victor Perrin, Gèrard Huyghe, Henri Derouet et aujourd’hui Mgr Jean-Paul Jaeger.

La chapelle de l'échêvé au 6 rue des Fours La chapelle de l'échêvé au 6 rue des Fours  Après la Grande guerre, le 30 juillet 1921, la Société immobilière et Commerciale du Nord de la France, gérante des immeubles appartenant au diocèse, régularisa la situation en rachetant la propriété au chanoine MOCQ. Le 16 juin 1927, elle fut rétrocédée à l’Association diocésaine crée en 1924.  Peu après, l’évêché fut agrandi par la prise en location du 4 rue des Fours. Il possède lui aussi « porte cochère et petite porte, cour,  jardin et dépendances, pavillon et sortie sur le Quai des Casernes ». Les propriétaires bienveillants autorisèrent le percement de portes à l’étage et dans le jardin pour mettre en communication les deux immeubles. Vingt ans plus tard, le 3 août 1948, ils en firent un apport pur et simple à l’Association diocésaine. « Cet immeuble est alors occupé au rez-de-chaussée par les bureaux de l’administration diocésaine et au 1 étage par Mgr l’évêque d’Arras à titre de logement. »

Il en restera ainsi jusqu’en 2005, année où les services de l’évêché, sauf la Chancellerie, sont déplacés à la maison diocésaine 103 rue d’Amiens.

Le  Grand séminaire ne trouva pas immédiatement son nouvel emplacement. Il se replia d’abord, très à l’étroit, 26 rue des Promenades dans une modeste propriété où été avait installé en 1870 le Séminaire de philosophie, intermédiaire entre le Petit Séminaire de la rue Baudimont et le Grand Séminaire du Palais Saint-Vaast. Les « philosophes » durent migrer à Saint-Omer dans l’ancien Carmel. Le déménagement se fit pendant les vacances de Noël. La solution était provisoire. En 1912, Mgr Lobbedey racheta leur Pensionnat du 103 rue d’Amiens aux Dames Bénédictines du Saint-Sacrement, chassées d’Arras par les lois laïques elles aussi en 1906. Le Séminaire y fut enfin transplanté en juillet 1914.

 

Le 103, rue d'Amiens: grand séminaire puis maison saint Vaast 

Beaucoup appellent encore la maison diocésaine d’Arras « le grand séminaire ». Pourtant le séminaire a fermé ses portes en 1970. Quelques éléments d’histoire

 

Avant la Révolution

 

L'ordre religieux des trinitaires, fondé au 12° siècle construit un couvent, rue d'Amiens. La chapelle sera achevée en 1698. Un siècle plus tard, ils sont expulsés lors de la Révolution de 1789 et les bâtiments deviennent "Biens Nationaux". La chapelle est détruite.

La communauté des Bénédictines, de 1789 à 1906

les Bénédictines du Saint Sacrement de Rouen installées à Savy-Berlette achètent les bâtiments restants. La communauté s’installe en 1816 et ouvre  un pensionnat de jeunes filles.

La chapelle conçue par Mr de Grigny est inauguré en 5 aout 1846, style gothique  dont il ne resta aujourd’hui que la façade de la rue d’Amiens.

En décembre 1906 elles sont expulsées et s’expatrient vers l’Italie et l’Écosse.

 

Les bâtiments, de 1906 à nos jours.

 

En 1914 le bâtiment est acheté à prix modéré par l’évêché auprès des Bénédictines, pour devenir le Grand Séminaire Une communauté de sœurs augustines arrive pour la cuisine et la boulangerie. A partir de la déclaration de guerre en 1914, les bâtiments deviennent ambulance pour les soldats blessés, belges et bretons revenus des combats de Belgique (Charleroi). 

Le 22 mars 1915, 800 obus pleuvent sur Arras. Le 25 juin, un bombardement intensif sur l’ambulance. Détruit la chapelle et la partie gauche du cloître. On déplore 7 morts, dont 2 augustines. 

La renaissance du séminaire se fera à partir de 1919, avec l’arrivée croissante de séminaristes. La première pierre de la chapelle est posée le 9 juillet 1926 par Mgr Julien. Les travaux s’étalent de 1927 à 1930. Les vitraux sont posés en 1929. Ils ont été financés par souscription et réalisés par le maître Benoît de Nancy, choisi sur concours.  

En mai 1940, une bombe tombe sur la rue d’Amiens. Les séminaristes sont alors dispersés quelques temps. Les difficultés de ravitaillement amènent à transformer le parc en potager. En 1945, ils seront plus de 200 séminaristes de retour, militaires ou prisonniers. Mais leur nombre faiblit, et en 1970. Le diocèse choisit de regrouper les séminaristes avec ceux de Lille et de Cambrai. 

1972 voit l’arrivée des sœurs de Marie réparatrice, et, sous l’impulsion de Bernard Quinot, elles créent le “Centre Culture et Foi”. Les bâtiments abritent une importante bibliothèque qui est ouverte aux laïcs. En septembre 1990, les sœurs de la Sainte Union succèdent à la communauté de Marie Réparatrice. La maison devient davantage maison d’accueil pour sessions, retraitants et journées de formation. Une aile de l’ensemble est louée pour les bureaux de l’enseignement catholique (aile est).

 

La rénovation des bâtiments et leur destination nouvelle

 

1995 Des travaux de rénovation s’imposent. Une nouvelle vie commence pour les bâtiments. Une aile du bâtiment héberge les services de l’enseignement catholique. Les mouvements de l’Apostolat des laïcs y trouvent refuge après la fermeture du 35 bd Carnot ; Les services administratifs de l’évêché emménagent entre Noël et nouvel an, en décembre 2003

Une quinzaine d’appartements accueillent les prêtres ainés : maison Jean XXIII.

La partie accueil et hôtellerie se continue dans les parties restées disponibles.

 

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