Les crises du catholicisme en France

De 1789 à 1965 l'Eglise aux prises avec la société

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Après la Révolution française, deux courants du catholicisme se sont affrontés : l'un partisan du rétablissement de l'Ordre moral, s'appuyant notamment sur le critère de l'utilité politique de la foi, l'autre accompagnant dans un souci de paix mais aussi de dynamisme, l'ère démocratique et les profonds bouleversements du monde (les deux guerres mondiales, l'essor des grandes idéologies et leurs chutes, le développement des moyens de communication et la mondialisation économique et financière, la sécularisation et l'affrontement des religions, etc.).
 

Concile oecuménique Vatican II 1962-1965  
Concile oecuménique
Concile oecuménique
Le concile Vatican Il favorise cette ouverture. Avec la constitution dogmatique Lumen gentium, l'Église reconnaît la responsabilité baptismale du peuple chrétien : elle ne se définit plus comme société parfaite et hiérarchique, mais comme une communion et un peuple dont les baptisés sont les membres responsables. De là naît un comportement nouveau chez les catholiques vis-à- vis de l'Église: leur position plus active les amène à exprimer davantage leurs doutes, leurs critiques et leurs manques de confiance face à l'institution et à la hiérarchie.

 

Pour ce qui est de la société française, la laïcité n'est dorénavant plus guère contestée, même si elle suscite de nouvelles formes d'anticléricalisme et si elle conserve des conséquences fortement négatives sur la compréhension des religions et sur le rayonnement culturel du christianisme.


Mgr lefebvre Mgr lefebvre   Les crises que le catholicisme a vécues en France étaient plutôt de nature politique, touchant les rapports entre l'Église et le monde et ayant des répercussions sur la vie de l'Église et son unité. Celles que nous vivons aujourd'hui prennent un visage plus culturel, puisqu'il s'agit d'affronter : la déchristianisation, la place de l'islam dans la société, et l'incompréhension croissante des Français, en général, et des médias, en particulier, à l'égard des paroles et des gestes des chrétiens, à fortiori ceux du pape, « le pape incompris !». Benoît XVI a donné, dés le début de son pontificat, certains signes, largement interprétés comme une accélération de la «restauration», qu'il a engagée, comme autant de choix bien précis qui blesse les catholiques en France. Cette orientation semble avoir été modifiée après les “affaires du printemps 2009” (réintégration des lefebvristes, affaire Williamson, incompréhension de l’excommunication au Brésil, déclaration sur le sida).

 

II apparaît que, dans les années à venir, le rayonnement de la culture chrétienne sera sans doute un des principaux enjeux que les catholiques auront à mener dans la société française. Ils relèveront ce défi, s'ils entreprennent, à la suite de leurs grands prédécesseurs et en Eglise, un travail qui touche tant l'histoire que les grandes questions de nos sociétés contemporaines, tant les sources du christianisme que le sens et le rôle des religions, tant la philosophie que l'ecclésiologie... et s'ils sont vraiment partie prenante de leur Eglise qui ne dédaigne pas l’aggiornamento. L’ecclésiologie de l'Église catholique romaine issue de Vatican II se présente comme l'ecclésiologie reçue de la Tradition, assez compréhensive pour que toute Église trouve un jour sa place dans l'unité catholique.
Repris de Fêtes & saisons mai 2010. Rédacteur Paul Christophe