La réception de Vatican II, aujourd'hui
Edito Eglise d'Arras n° 20-2009
Recevoir et transmettre Concile oecuménique
La création des nouvelles paroisses en 2004 et la mission confiée par notre évêque aux équipes d’animation de paroisse furent une étape importante dans la mise en place d’un “dispositif” ecclésial pour gérer les attentes et demandes des chrétiens, pratiquants et occasionnels. A de nombreuses reprises, Mgr Jaeger a insisté sur la nécessaire formation des chrétiens pour qu’ils vivent au mieux la commune mission qui leur est confiée. Plus d’une fois il a été regretté des lacunes, des limites dans les compétences des uns et des autres.
On ne s’en étonnera pas, si l’on se souvient que, dans les années cinquante, les prédicateurs mettaient à l’honneur la foi du charbonnier qui ne se posait pas de question sur la foi ? Aussi, plutôt que de se lamenter sur les manques et les conflits issus du manque de connaissance, réjouissons-nous quand des baptisés se mettent davantage au service de la mission commune de l’Eglise, et quand ils prennent le temps de se former.
Se former, hier et aujourd'hui.
Quelqu’un disait que l’Eglise est une immense officine de formation ! Ce n’est pas faux. Tout ce qui concerne la vie humaine, la vie en société, devrait être appréhendé dans le regard du croyant, à la lumière de la Parole de Jésus. La parole de l’Ecriture et la théologie fondamentale auront été trop longtemps réservées aux clercs, trop longtemps remplacées par de pieux et édifiants discours. Il est donc heureux de voir le Peuple de Dieu se tourner vers la source. Les maisons d’Evangile, avec Marc puis Luc, témoignent de cet ardent désir. Benoit XVI ne souhaitait-il pas, en octobre 2008 qu’il y ait une Bible dans chaque famille, et que les chrétiens se réunissent à plusieurs pour la lire et en découvrir toute la richesse. Il précisait aussi qu’il ne fallait pas interpréter n’importe comment la Parole de Dieu. (Pie XII avait ouvert la voie dans son encyclique Divino afflante)
Formation des animateurs des paroisses
Assemblée générale Maison diocésaine Le père Scolas s’étonnait qu’il ait fallu près de 50 ans pour que l’on découvre en France, grâce à Ecclésia 2007, la richesse de la Constitution Dei Verbum (Vatican II, novembre 1965). Cette remarque pose la question de la réception des Conciles. A chaque génération, à chaque concile, il aura fallu du temps et bien des conflits pour que l’on accède enfin, au souffle de l’Esprit, à une meilleure compréhension du Mystère de Dieu : “ce mystère concerne avant tout l'initiative gratuite que Dieu a prise de se révéler aux hommes, pour sceller avec eux une Alliance indéfectible… Qu'est-ce que l'homme, Seigneur, pour que tu en prennes souci?” Vatican II n’échappe pas au déficit de réception, ni aux tentatives d’en détourner le sens. Le temps est peut-être enfin venu de découvrir sa richesse, et sa fidélité à l’Evangile et à la Tradition.
On peut se réjouir de la redécouverte d’un Dieu proche des hommes, du déploiement d’une Eglise attentive aux joies et aux espoirs, aux tristesses et aux angoisses des hommes de ce temps. C’est la mission confiée par le Christ à son Eglise, aux EAP, mais aussi à tout baptisé: “vous serez mes témoins, à Jérusalem, en Judée et Samarie et jusqu’aux extrémités de la terre”. Les participants à la troisième rencontre de formation sur Vatican II ont pu mieux découvrir les liens qui relient les paroles de Gaudium et Spes à celles du Nouveau Testament.
Au moment de préparer Noël, il faudra encore méditer ce geste inouï de Dieu qui se fait homme, qui devient l’un de nous et, dans son abaissement, apporte la réconciliation avec Lui. Vivons ce temps de l’avent du repli à l’ouverture, ouverture à Dieu et aux hommes nos frères.
Abbé Emile Hennart