Le cardinal Liénart prend la parole

Ouverture du Concile: l'objection du cardinal Liénart en Octobre 1962

A lire:  D'hier à aujourd'hui, de Vatican I à Vatican II, pour comprendre 

 

Concile oecuménique Vatican II 1962-1965  
Concile oecuménique
Concile oecuménique
Le pape Jean XXIII, surnommé le bon pape Jean, avait annoncé dès 1958 le futur concile. Il en présidait l'ouverture le 14 octobre 1962. Chaque diocèse est invité à célébrer cet évènement.

  

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Sur le site diocèse de Lille, biographie du cardinal Liénart

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Le  cardinal  Lienart  prend  la  Parole  au  début  du  concile

 

En prélude à cet anniversaire, acceptons cet épisode rapporté dans le très sérieux livre de l’abbé Paul Christophe, paru en 1983 : “l’Eglise dans l’histoire des hommes”. Tome 2, p. 560-562. On imagine difficilement aujourd'hui la chape de plomb qui régnait sur l'Eglise d'alors, où tout était vérouillé depuis 1870 et où le Saint-office (Cardinal Ottveillait à ce qu'il n'y ait aucun trouble, au cours du concile, jugé inutile, qui ne devait durer que trés peu de temps.

 

Un concile en liberté


Deux jours après l'ouverture du concile, à la première séance, éclate un incident, mineur en lui-même, mais très significatif pour le déroulement des réunions et l'esprit de l'œuvre conciliaire.


Un pape de transition disait-on Jean XXIII  
Un pape de transition disait-on
Un pape de transition disait-on
Les évêques, lors de la consultation de 1959, avaient été invités à s'exprimer “en toute liberté”. Beaucoup de réponses étaient cependant restées « ternes et timides", tant l'invitation était alors inhabituelle. Or, le 13 octobre 1962, les Pères doivent élire les membres de commissions conciliaires, dont le rôle serait capital, puisqu'elles étaient chargées de tenir compte des amendements proposés par les Pères, voire de refondre entièrement les textes refusés.


Or les membres du concile ne se connaissent pas et ne peuvent, en conséquence, choisir ceux qu'ils jugent les plus qualifiés. Un délai de quelques jours est indispensable avant de procéder à ces élections. Sinon, cela revenait à reconduire simplement les hommes désignés par la Curie pour la phase préparatoire.


Cardinal Liénart Cardinal Liénart  Des collègues poussent le cardinal Liénart à intervenir pour demander un délai. Ce dernier se refuse longtemps à croire que le Secrétaire du concile, Mgr Felici, se dispose à les faire voter dans l'inconnu. Lorsque l'évêque de Lille entre dans la basilique Saint-Pierre, le matin du 13 octobre, le cardinal Lefebvre, archevêque de Bourges, très inquiet, lui remet un texte de déclaration en latin, rédigé par Mgr Garrone (Toulouse).


  Devant l'impasse, le cardinal Liénart, placé à la droite du cardinal Tisserant, président du Conseil des présidents, se trouve être le premier à pouvoir prendre la parole. Lui-même a raconté l'événement:
“Brusquement je me penchai vers le cardinal président pour lui dire à voix basse: ‘Eminence, il est vraiment impossible de voter comme cela, sans rien savoir au sujet des candidats qui seraient les plus qualifiés. Je vais, si vous le permettez, prendre la parole’ - ‘ Je ne peux pas vous la donner, me répondit-il, car le programme de cette séance ne comporte aucune discussion’. – ‘Alors, lui dis-je, excusez-moi, je vais la prendre’.


cardinal Liénart cardinal Liénart   Le cardinal se lève alors pour déclarer que le vote immédiat n'est pas possible et demander un délai raisonnable. Son intervention est saluée aussitôt par des applaudissements qui redoublent lorsque le cardinal Frings, archevêque de Cologne, appuie la proposition de l'évêque de Lille. La séance est suspendue, l'affaire soumise au pape, et Jean XXIII accorde le délai nécessaire pour un vote pleinement libre.


Il ne s'agissait nullement d'une “rébellion des évêques” ni du “temps du démon au Concile”, comme l'écrivirent des journalistes en mal de titres sensationnels. L'assemblée conciliaire venait simplement d'affirmer son existence et son autorité face aux organismes romains. Vatican II s'ouvrait sous le signe de la liberté. Les Pères obtenaient ce qui ne leur avait pas été accordé à Vatican I qui marquait l'apogée de l'ultramontanisme.


“Un temps d'hésitation aurait suffi pour que Vatican II soit un autre Concile”'. Le cardinal Liénart conclut le récit de cet événement par le trait d'esprit d'un théologien allemand, de l'entourage du cardinal Frings: “Empruntant à la liturgie du moment le verset: Gallo canente spes redit, (Au chant du coq, l'espoir se réveille)”, et jouant sur les deux sens du mot gallus qui veut dire aussi « français », il me l'appliqua gentiment sous cette forme: “La voix d'un Français nous a rendu l'espoir”


D'autres Français allaient jouer aussi un rôle important dès le début du concile. Le Père M.-D. Chenu s'y trouvait en tant qu'expert privé de son ancien élève au Saulchoir, Mgr Rolland, évêque d'Antsirabé (Madagascar). Avec le Père Congar, expert officiel, il a l'initiative de l'adresse d'un message au monde pour ouvrir le concile. Leur texte est profondément remanié. Mais sa ligne de fond - le dialogue avec le monde - rendait caducs la plupart des schémas préparés et obligeait les Pères à travailler résolument, de concert avec Jean XXIII, au renouvellement de l'Église.
 

C'est ce qui explique la remarque d'un observateur non catholique : “Vatican II, avant de déboucher dans un effort pastoral adapté aux temps nouveaux, a d'abord été un concile doctrinal. A cette énorme différence près d'avec les conciles antérieurs, et notamment ceux de Latran ou de Trente, que ce ne sont pas les doctrines des autres qui ont été scrutées puis condamnées, mais celle de l'Eglise catholique romaine elle-même qui, seule, a été mise sur le grill”

 

Biographie du cardinal Liénart, diocèse de Lille

 

Avec les évêques les 24-25 mars 2012

 

Lourdes 24-25 mars Lourdes 24-25 mars   Les évêques ont souhaité qu'une délégation de 40 chrétiens de chaque diocèse rejoigne les évêques rassemblés en conférence à ce moment-là. Pour les diocèses de Lille, Arras et Cambrai, l'arrivée à Lourdes se fera le jeudi soir et les délégués profiteront du vendredi pour étudier un possible synode souhaité par les évêques.

 

Au moment où l’Eglise se prépare à fêter les 50 ans de Vatican II, Mgr Ulrich affirme que ces célébrations sont une opportunité pour rappeler les thèmes centraux du concile : Le Christ, l’Eglise, l’homme. L’assemblée des 24-25 mars à Lourdes est intitulée “Joie et espérance”. C’est le titre de la constitution Gaudium et Spes, constitution que l’on a tendance à mettre sous le boisseau alors qu’elle insiste sur le dialogue entre l’Eglise et le monde, dans toutes ses dimensions.

 

A la cathédrale d'Arras, le 14 octobre,

 

Faites des disciples Faites des disciples   Rassemblement des chrétiens du diocèse pour fêter l'anniversaire de Vatican II

 

Le matin: ouverture à 9h30. 10h conférence sur l'histoire du concile par L Figoureux historien

 

Le midi, hors le temps du pique-nique, àç la maison diocésaine, différentes expositions et vidéos et témoignages sur le concile et le diocèse

 

L'après-midi, 14h30 table ronde, 16h Eucharistie
 

Article publié par Emile Hennart - Maison d'Evangile • Publié • 6405 visites