Paroisse et canon 517-2

EAP sans prêtre résident. Explication

 

Equipes d’animation de paroisse et prêtres non résidents

 

Canon 517-2, l’expression hante les plafonds de l’évêché… pas seulement. Le dernier conseil du presbyterium était invité à donner son avis sur l’utilisation de cet article de la Loi ecclésiastique dans le gestion des paroisses. De quoi s’agit-il ? 

 

Dans le code de Droit canonique, publié en 1983, “la paroisse est la communauté précise de fidèles qui est constituée d'une manière stable dans l'Eglise particulière (diocèse), et dont la charge pastorale est confiée au curé, comme à son pasteur propre, sous l'autorité de l'Evêque diocésain”. (C.515). Le législateur, prenant en compte les vastes étendues d’Afrique ou d’Amérique latine, nouvelles communautés chrétiennes aux espaces immenses et aux clergés peu nombreux, prévoit l’animation des paroisses par des équipes de laïcs accompagnées d’un prêtre. En certaines contrées, le prêtre ne passe qu’une ou deux fois par an dans la paroisse. Ce n’est pas encore la réalité dans les communautés de la vieille Europe. C’est pour pallier à l’absence de ministres ordonnés que fût rédigé le canon 517 :

 

§ 1 Là où les circonstances l'exigent, la charge pastorale d'une paroisse ou de plusieurs paroisses ensemble peut être confiée solidairement à plusieurs prêtres, à la condition cependant que l'un d'eux soit le modérateur de l'exercice de la charge pastorale, c'est-à-dire qu'il dirigera l'activité commune et en répondra devant l'Evêque.

 

§ 2 Si, à cause de la pénurie de prêtres, l'Evêque diocésain croit devoir confier à un diacre ou à une autre personne non revêtue du caractère sacerdotal, ou encore à une communauté de personnes, une participation à l'exercice de la charge pastorale d'une paroisse, il constituera un prêtre qui, muni des pouvoirs et facultés du curé, sera le modérateur de la charge pastorale.

 

Ces paragraphes sont-ils adaptés pour gérer la pénurie de prêtres dans les diocèses de France ? Il faut croire que oui, puisque de nombreux diocèses s’appuient sur ces textes pour mettre en place des équipes de laïcs en animation de paroisses, parfois accompagnées d’un diacre ou d’un prêtre ne résidant pas dans la paroisse. Pour la plupart des chrétiens ces changements ne sont pas réellement tangibles puisque les offices et sacrements sont célébrés par des prêtres « ainés associés », mais cela ne saurait durer. Cette réalité existe déjà pour trois paroisses du diocèse ; d’autres seront prochainement concernées.

 

Le service diocésain de formation permanente a été prié de s’emparer de la question afin que les prêtres les animateurs de paroisses et les laïcs en responsabilité soient au courant (informés) et initiés (formés) aux nouveaux fonctionnements. Prochainement Mgr Jaeger donnera les directives nécessaires pour conduire ces évolutions et les temps de formation. Il est heureux que, depuis plusieurs années, des initiatives aient été prises dans les doyennés et les paroisses pour la formation des chrétiens et membres d’EAP. Un premier dossier avait été créé dans ce but par le service diocésain de formation permanente dès 2001 : c’était le souhait de dépasser la notion de formation technique et pratique, pour une formation théologique de base, une initiation au mystère chrétien, une compréhension de l’Eglise. Des fiches étaient ensuite éditées sur la base de ce dossier et des mises à jour issues des soirées de formation. Cette formation pour les EAP se continuait lors de la mise en place des paroisses nouvelles. En 2005-2006, Mme Claude Gauthier, animatrice au service de formation du diocèse de Versailles et membre du conseil épiscopal intervenait auprès des EAP et doyennés sur la dynamique de projet et la manière d’évaluer une activité en vue de décider et de mettre en œuvre de nouveaux projets au service des paroisses.

Un souhait ferme de notre évêque : que tous en même temps dans le diocèse travaillent les mêmes sujets et entendent les mêmes choses, même si chacun, en fonction des lieux et circonstances  avance à son rythme. Une convocation de tous les prêtres de moins de soixante cinq ans rassemblera les quarante et un prêtres concernés, les 2 et 3 octobre 2007  à Condette.

E.H.

 

Témoignage de laïcs donné au conseil presbytéral

 

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Les mouvements d’Action Catholique spécialisés en l’absence de prêtres.

 

Ce n’est pas d’aujourd’hui que se pose la question de la présence du ministère ordonné au service des mouvements. Boudés, parfois ignorés par des évêques et nombre de prêtres aux convictions autres, des équipes d’action catholique continuent d’être présence chrétienne en des lieux et milieux où l’on ne rencontre guère de piliers d’Eglise.

 

Les équipes de mouvements, locales ou diocésaines ont mis en place un « accompagnement diversifié ». Cet accompagnement prend toute sa place auprès des mouvements d’éducation, auprès des jeunes et des enfants. Cet accompagnement est composé de laïcs, religieuses ou religieux, avec un prêtre ou un diacre qui assument un service de présence et de continuité d’Eglise en l’absence de prêtres, ou présents de manière épisodique. Ce sont les parrains et marraines de ces chrétiens “aux frontières de l’Eglise et du monde” comme aimait à le dire Mgr Huyghe. Le service de l’accompagnement est une nécessité pour les mouvements d’éducation, en particulier jeunes et enfants, il l’est aussi pour que demeure assuré le signe d’ecclésialité, signe d’appartenance à l’Eglise diocésaine.

 

Actuellement une vingtaine de laïcs participent à une formation à l’accompagnement, à la demande de l’Apostolat des laïcs. Ils viennent surtout des mouvements ruraux, et des milieux indépendants. L’ACO pour sa part demande aux équipes de travailler la formation à la responsabilité des membres des équipes. Pour 2006-2007, quatre soirées sont consacrées à la place de l’Evangile dans la révision de vie. Pour l’ACO, les premiers responsables de l’évangile, ce sont les membres des équipes, et cela s’apprend.

 

Plusieurs mouvements conduisent une réflexion sur « quelle est la place des ministères ordonnés auprès des mouvements et avec eux ? » Dans la mesure où les équipes rejoignent des hommes et des femmes éloignées de l’Eglise, peu ou non catéchisés, il est difficile de leur demander de se prendre en charge seules et de trouver pour elles et en elles les accompagnateurs et ministres ordonnés dont elles ont besoin. Faut-il les abandonner, ou attendre la rencontre d’un prêtre à l’occasion d’une célébration dans l’église ?

E.H.