Animer les rencontres lire Marc 01

La section 1,1 à 3,6 Zoom sur 1 1-15 et 16-20 : Commencement, Jean Baptiste, appel des disciples

Fiche de lecture-Section 1 "Pour aller plus loin"

 

 

La section 1,1 à 3,6

Un monde de relations à décrypter.

 

Cette fiche constitue un complément au travail de lecture de l’Evangile de Marc proposé dans « Pour animer les rencontres de lecture de l’Evangile de Marc » (fiche d’animation 00), quand vous aurez lu en Maison d’évangile les chapitres 1,1 à 3,6, puis étudié plus en détails 1,1-20. Il existe bien des commentaires plus développés, mais aussi bien des manières différentes de lire l’Ecriture, d’en chercher le sens et d’en tirer nourriture pour aujourd’hui.
 
Zoom sur 1,1 -15 et 16-20

Les quelques lignes du début de l’Evangile nous apporte plusieurs informations importantes.

C’est à décrypter, car Marc ne donne pas beaucoup de détails.

 
La première phrase.
Est-ce un titre ? N’est-ce pas plutôt la profession de foi du rédacteur, qui présente d’entrée ce qu’il souhaite proposer et voir partagé par ses lecteurs : une Bonne nouvelle. Elle concerne Jésus : quelqu’un, rencontré ou à rencontrer,  reconnu comme Christ (messie) attendu, reconnu comme Fils de Dieu.
 
Les phrases suivantes sont comme une succession de mini-récits.
·                    Une citation du prophète Isaïe
·                    Plusieurs scènes autour de Jean-Baptiste
                Sa prédication, les gens ;
                La venue et le baptême de Jésus ;
·                    Jésus au désert (tentations) ;
·                    Prédication de Jésus : quelle est-elle ?
·                    L’appel des premiers disciples (16-20)

Chacune de ces phrases apporte quelque chose de l'identité de Jésus : ce que Marc veut bien nous en dire, quand il commence son Evangile. Au fil des phrases se révèle peu à peu l’identité de Jésus.

 

Un monde de relations est présenté dans ces récits. Il est intéressant de les repérer :

 Par exemple, en citant Isaïe, Marc met Jésus en relation avec les prophètes de l’Ancien Testament, eux qui portaient la Parole de Dieu pour son peuple.
 

Ou encore : la prédication de Jean-Baptiste est une invitation à se tourner (conversion) vers Dieu, invitation à établir une nouvelle relation avec Dieu.

 

L’image des cieux déchirés. Au temps de Jésus, les juifs pensaient que Dieu ne parlait plus, comme si un voile de nuages séparait le ciel et la terre. Avec Jésus, la relation est restaurée entre Dieu et les hommes. On retrouve le même symbolisme pour le voile du Temple, qui se déchire à la mort du Christ.   

 

Desert de juda Desert de juda  

 

Quarante jours au désert. Si nous portons attention aux détails, ou plutôt à l’absence de détails, qu'est-ce que Marc retient ? D’abord un lien entre Jésus et l’Esprit. Ensuite un rapport à Satan, dont il sort vainqueur. Les 40 jours renvoient aux 40 années de mise à l’épreuve lors de la sortie d’Egypte. La présence des bêtes sauvages évoque le "rapport non conflictuel" évoqué par le prophète Isaïe, 1,1-12 : « Ce jour-là, le nourrisson s'amusera sur le nid du cobra. Sur le trou de la vipère, le jeune enfant étendra la main ». Le service des anges est le signe de la présence de Dieu en Jésus. De nouvelles relations, un monde réconcilié, telle est l’œuvre de Jésus, Christ, Fils de Dieu.
Ensuite, quand Jésus exprime : « le Règne de Dieu est tout proche… » n’est-ce pas encore une relation de proximité que Marc fait découvrir, proximité entre qui et qui ?
 

Chacun peut continuer cet exercice d’observation : la rencontre avec quatre pécheurs, avec les gens de la synagogue, la belle-mère de Simon, et les autres malades, le silence imposé aux démons, la prière dans la nuit, les disciples qui cherchent après Jésus : « Tout le monde te cherche ! »1,37

 

 

jourdain jourdain  

 

Quelques précisions supplémentaires  

 

Mc 1,1 : Bonne nouvelle, quelle est-elle, d’après les versets 1 à 20 ? Tout d’abord que Dieu parle encore aujourd’hui, à la suite de ce que fut le temps des prophètes. Au temps de Jésus, beaucoup pensaient que Dieu s’était tu… Or voici Jean-Baptiste qui invite à se tourner à nouveau vers Dieu et Jésus qui affirme que le Règne de Dieu est tout proche. Et nous aujourd’hui ? Croyons-nous que Dieu désire nous parler comme à des amis, qu’il se rend proche de nous ? Ce commencement de bonne nouvelle renvoie à la Bonne nouvelle proclamée en fin d’Evangile 16, 6-7 : Vous cherchez Jésus de Nazareth, le Crucifié ! Il est ressuscité : il n'est pas ici… Allez dire à ses disciples et à Pierre : “Il vous précède en Galilée. Là vous le verrez, comme il vous l'a dit”.

 

Christ et Fils de Dieu. Ces deux mots renvoient aux réponses qui seront faites par Pierre au milieu de l’Evangile (8,29) et par un païen, soldat de son état, au pied de la croix (15,39). Pourquoi Marc choisit-il Pierre, puis un païen pour exprimer la foi en Jésus ? Aurions-nous osé dire que Jésus est vraiment Fils de Dieu au moment où il est exécuté sur la croix ?

Le mot Christ est la transcription grecque d’un mot hébreu, messie. Ce mot signifie « consacré par Dieu ». Au temps de Jésus, ce mot portait l’espérance d’Israël ; il désignait le libérateur attendu, le successeur de David comme roi pour Israël. L’expression Fils de Dieu souligne l’importance de la relation avec Dieu. Saint Jean et Saint Paul affirmeront que nous aussi, nous sommes fils de Dieu, en relation avec le Père, à cause de Jésus. Mais il faut faire un long bout de chemin pour découvrir l’identité de Jésus et le suivre.

 

Règne de Dieu… C’est une expression à remettre dans le contexte du monde juif d’il y a deux mille ans. Ce qu’en dit Marc, c’est quelque chose qui est donné, qui pousse comme une semence (ch. 4). On est invité à y entrer… tous n’y entreront pas… etc.

 

[Pour qui aime feuilleter l’Evangile, et voir à quoi ressemble le Règne selon Marc, voici les endroits où Marc en parle : 1,15 ; 4,11, 26, 30 ; 9,11, 47 ; 10,14-25 ; 11, 10 ; 12,34 ; 14,25 ; 15,43… c’est une manière personnelle et active de faire son dictionnaire des mots de la Bible.]

 

L'appel des premiers disciples. 1, 16-20. La première action de Jésus est d'appeler. L'étonnement provient surtout de la réponse quasi immédiate. Nous savons bien que Marc ne s'attarde pas sur des données psychologiques. Il ne prend pas le temps de signaler, comme saint Jean, la cascade des appels successifs par les disciples eux-mêmes (Jean ch 1). Peut-être Marc veut-il signaler l'aspect absolu de l'appel et de la réponse. C'est tout, tout de suite! Retenons que Marc se situe dans l’immédiateté de la réponse, sans se soucier du chemin de liberté qui prend du temps. Il y a un moment où la décision est prise. Un jour, des gens ont dit oui pour suivre Jésus. Point.... à suivre!

 

Pour aller encore plus loin

 

On pourrait continuer la recherche sur les relations qui se tissent, mais aussi les refus de liens et bientôt les oppositions : un lépreux, des voisins qui portent un brancard, des gens qui raisonnent en eux-mêmes (c’est-à-dire qui ne créent pas la relation avec Jésus) ; les collecteurs d’impôts et l’opinion des scribes et pharisiens à leur égard, puis à l’égard de Jésus et de ceux qui le suivent. Bientôt nous arrivons au chapitre 3 et déjà les clivages apparaissent. Le clash entre Jésus et les autorités est déjà bien présent en fin de cette première section. Ainsi au ch. 3,6 certains s’opposent manifestement à Jésus : « une fois sortis, les pharisiens se réunirent avec les partisans d’Hérode contre Jésus, pour voir comment le faire périr ».
 

Tout le monde te cherche !

 Combien de gens, aujourd’hui, se mettent à la recherche de Jésus, désirent relire l’Evangile. Ce n’est donc pas une histoire d’il y a deux mille ans, c’est encore une histoire d’aujourd’hui. Si la Parole de l’Evangile nous atteint aujourd’hui encore, n’est-ce pas parce qu’elle nous dit une proximité certaine entre Dieu et chacun de nous ?

  
Proposition de prière : Lire l'Evangile..."
 
Seigneur Jésus, depuis la lointaine Galilée,
Ta Parole n'a cessé de parcourir le monde,
Trouvant, de génération en génération,

Des personnes pour l'accueillir et y trouver leur joie.

 

Aujourd'hui, elle me rejoint
Dans l'espoir de trouver chez moi une terre fertile pour prendre racine
Et porter du fruit en abondance.
Elle attend de moi que je lui offre un nouveau commencement.
Mais que d'obstacles à lever pour que l'Évangile se fraie un chemin

Jusqu’au plus intime de mon être!

 

Ta Parole est loin d'avoir imprégné toutes mes fibres.
Je la fais trop souvent attendre, dans les méandres de mes hésitations

à m'engager sur des chemins de conversion.

 

Mais, au fond de mon cœur,
Je ne souhaite qu'une chose:
Connaître la joie de te suivre sur des chemins neufs.
« Venez et voyez, Partages bibliques pour adultes » 
Pierre Alaric et Yves Guillemette ;  Novalis 2006
N’oubliez pas de faire parvenir vos questions ou découvertes à :
"Lire l’Evangile"   Maison  diocésaine 61016 – 62008 Arras cedex
ou  à hennart-eh@orange.fr 

 

 

 

 

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Article publié par Emile Hennart - Maison d'Evangile • Publié • 9367 visites