Cloture du synode sur la Bible
Les propositions des pères du synode
Le synode des évêques sur la Parole de Dieu s’est terminé le 26 octobre. Le pape a souhaité que soient dès à présent rendues publiques les propositions des pères du synode, avant même la rédaction du document définitif.
Benoit XVI, intéret de longue date à l'interprétation de l'Ecriture
Un des soucis de Benoit XVI, de longue date concerne l’Ecriture et l’appropriation par les chrétiens de la richesse de la Bible qui exprime la conversation (le dialogue) que Dieu veut entretenir avec chacun de nous. Il n’est pas inutile de rappeler que le cardinal Ratzinger avait préfacé le document de la Commission biblique pontificale en 1993 Il insistait déjà sur la nécessaire interprétation de l’Ecriture contre une lecture fondamentaliste. « L’étude de l’Ecriture n’est jamais terminée, chaque époque doit de nouveau à sa manière chercher à comprendre les Livres saints… Tous ce qui aide à mieux comprendre la vérité et à discipliner les idées personnelles apporte à la théologie une contribution valable. Le document, rédigé il y a maintenant quinze ans donnait une vision d’ensemble du panorama des méthodes actuelles. Le cardinal Ratzinger concluait : La Parole biblique a son origine dans un passé réel, mais pas seulement dans un passé. Elle nous conduit dans l’éternité de Dieu mais elle le fait en passant par le présent qui comprend le passé, le présent et l’avenir. De nouvelles perspectives étaient ainsi ouvertes.
Le récent discours aux Bernardins montrait toute l’importance que Benoit XVI accorde à une saine lecture de l’Ecriture qui prenne en compte la nécessaire interprétation, contre les fondamentalismes envahissants. Les propositions des pères du synode viennent confirmer ce souci de rendre la Parole accessible à tous, afin de développer le dialogue avec le Christ, parole, Verbe de Dieu fait chair.
La parole de Dieu dès l'origine
La nécessaire interprétation
Cette dimension « charnelle » fait qu’elle nécessite une analyse historique et littéraire, qui s’actualise à travers les diverses méthodes et approches offertes par l’exégèse biblique. Tout lecteur des Saintes Écritures, même le plus simple, doit avoir une certaine connaissance du texte sacré, se rappelant que la Parole est revêtue de paroles concrètes auxquelles elle se plie et s’adapte pour être audible et compréhensible par l’humanité. C’est une tâche nécessaire : si on l’exclut, on peut tomber dans le fondamentalisme qui, concrètement, nie l’incarnation de la Parole divine dans l’histoire, et ne reconnaît pas que cette Parole s’exprime dans la Bible selon un langage humain, qui doit être déchiffré, étudié et compris, et ignore que l’inspiration divine n’a pas effacé l’identité historique et la personnalité propre des auteurs humains. Ce travail de lecture nécessite aussi de se laisser guider par l’Esprit-Saint. Le dialogue de Dieu avec ses enfants
La lecture de la Bible doit s’insérer dans la tradition vivante de l’Eglise, pour devenir dialogue avec le Verbe de Dieu. La connaissance exégétique doit s’insérer de manière indissoluble dans la tradition spirituelle et théologique pour que ne soit pas brisée l’unité divine et humaine de Jésus-Christ et des Écritures. L’objectif de cette étude est le dialogue avec Dieu en Jésus-Christ : au cœur de la Révélation, il y a la Parole divine devenue visage ; la visée ultime de la connaissance de la Bible ce n’est pas dans « une décision éthique ou une grande idée », mais la rencontre avec un événement, avec une Personne, qui donne à la vie un nouvel horizon et par là son orientation décisive.
L'Eglise, comme une maison d'Evangile
Le document synodal reprend l’image de l’Eglise comme une maison de la Parole, dans les assemblées comme dans les maisons familiales. Ces maisons doivent être des lieux où l’on prend goût à la lecture et méditation de la Parole. Annoncer les merveilles de Dieu dans l’histoire et actualiser ces œuvres selon les temps et moments vécus par ceux qui écoutent. Les homélies doivent ainsi susciter dans le cœur des auditeurs la demande de conversion et d’engagement vital : « que devons-nous faire ? »
Dans le souci de relier la table de la parole et la table de l’Eucharistie, le document reprend les différentes étapes de la lectio divina : La lecture, la méditation, l’oraison, la contemplation, la communion : il faut être de ceux qui écoutent la Parole et la mettent en pratique, précisent les pères du synode, signifiant ainsi « faire naître dans la vie la justice et l’amour ; offrir dans l’existence et dans la société, un témoignage conforme à l’appel des prophètes – qui unissait sans cesse parole de Dieu et vie, foi et rectitude, culte et engagement social » §10).