Marc 12 - Pièges et pédagogie
Un peu d'humour sur des questions trés sérieuses
La pédagogie du Christ et les pièges de ses adversaires. (Marc ch.12)
Dans la dernière ligne droite de Jésus à Jérusalem, avant Pâques, entre Rameaux et procès,
Marc expose une série de diatribes en forme d’interviews successives.
Le mot piège y est écrit en toutes lettres (Ch.12, v.12 et 13).
Il n'est pas interdit de relire cette succession de récits avec un peu d'humour et mieux encore, certains jours, de s’inspirer de la pédagogie du Christ, pédagogie conforme tout à la fois aux habitudes d’interprétation rabbiniques (midrashim) et aux habitudes grecques (maïeutique de Socrate). C’est aux chapitre 11-12 de l’Evangile selon Marc.
- Cela commence par la question de l’autorité de Jésus : d’où vient-elle ? Jésus répond par une autre question à laquelle ses détracteurs, bien ennuyés, refusent de répondre… Moi non plus! dit Jésus.
« Un-Zéro ! ».
- Cela continue avec l’impôt à César. Jésus leur demande de sortir une pièce de monnaie de leur poche. Or, il s’y trouve la représentation d’une figure humaine ! Les détracteurs se trouvent alors pris en flagrant délit de pécher contre la Loi qui interdit aux juifs toute représentation humaine.
« Deux-zéro ! ».
- Un autre groupe d’opposants s’adresse à Jésus avec une question tordue concernant la résurrection à partir des remariages successifs… Nouvelle question de Jésus : « ne dites-vous pas 'le Dieu d’Abraham, d’Isaac, de Jacob' ? Alors est-il le Dieu des morts ou le Dieu des vivants ? »
« Trois –zéro ! »
- Voici alors la question du premier commandement. Nous connaissons tous la réponse faite par l’interlocuteur : “aimer Dieu et son prochain…” Mais nous oublions les derniers mots du scribe : “cela vaut mieux que tous les holocaustes et sacrifices”. Ce disant, le scribe justifie que le Christ ait fait disparaître de la cour du Temple tout ce qui sert aux sacrifices et holocaustes (les vendeurs chassés, fin du chapitre précédent, vendeurs qui ne sont en fait que les membres des familles de la caste des grands prêtres qui reçoit la partie des offrande qui n'est pas détruite dans les sacrifices).
« Quatre-zéro ! »
- Et voici maintenant l’estocade finale, portée par Jésus lui-même grâce à une question pointue d’exégèse rabbinique : « Comment peut-on dire que le Messie est fils de David, alors que David, l’auteur éponyme des psaumes, l’appelle lui-même son Seigneur ? ». Aucune réponse ne vient se frotter à la question ainsi posée.
Cinq-zéro ! »
Le saint des saints, bien protégé. A droite, les portiques de discussions
La vie de Jésus se jouera donc dans les chapitres suivants, sur tapis vert, au cours d’une audience du tribunal dit “grand Sanhédrin”, mais ils n’arriveront même pas à trouver deux faux témoignages pour l’accuser !