Conclusion
La première lecture m’avait enthousiasmé, j’ai voyagé, j’ai souri, j’ai été ému, je me suis senti proche d’Alphée, d’Esther et de Simon, je me suis posé des questions quant à ce qui se passait dans le cœur et l’esprit du soldat Romain, du Phénicien et de Jonas.
La seconde lecture m’a invité à ouvrir la Bible et chercher quelques références dans les récits des Evangiles, j’ai pu ainsi vérifier la volonté de David Ratte de rester fidèle aux textes canoniques, j’en réfère parfois dans la réflexion que j’ai proposée. En observant les images de la crucifixion de Jésus telle que les propose l’auteur, j’ai médité en lisant le récit dans l’Evangile, comprenant la conversion du bon larron (voir Luc 23,39-43).
Je me suis permis de m’asseoir sur l’herbe parmi la foule (ci-contre T.1 p.48 cases 1 à 3) pour écouter Jésus et j’ai pensé à la valeur de cette parole et à son actualité « Heureux celui qui écoute la Parole de Dieu et qui la garde » (Luc, 11,28)
David Ratte a su mettre en images en un média des plus actuels son point de vue sur le mystère de Jésus, le Christ, Fils de Dieu. C’est la vision de l’auteur, pour ma part j’adhère à son œuvre, elle m’a aidé à vouloir en connaître davantage sur Jésus, son message, sur les témoins de sa résurrection et la vie en plénitude qu’il nous propose dans une relation en vérité à Dieu.
Quelques personnes après avoir lu « le Voyage des Pères » ont laissé ces témoignages :
« On pourrait penser que l'histoire est connue. Jésus rencontre une partie de ses futurs apôtres, de jeunes hommes qui n'hésitent pas à tout planter pour le suivre.
Oui mais ça ne s'arrête pas là et heureusement, ai-je envie de dire, tant la suite est tordante. Les pères des jeunes gens décident de partir à leur recherche et sur les traces de leur reconquête. La Bible vue autrement en quelque sorte.
David Ratte s'en donne à cœur joie et c'est tant mieux; liberté totale, rire garanti, rien de tel pour passer un bon moment et rapidement entrer dans la peau de ces bonhommes qui ne demandent qu'à récupérer leurs fils. On les comprend tout de même un peu parce que bon, maintenant, ça peut avoir l'air évident de suivre Jésus (et encore, ça dépend pour qui), mais à l'époque, ça passait pour pure folie et c'est bien d'envisager les choses sous cet angle-là, en toute simplicité, sans morale à deux francs ni aucun message religieux là-derrière.
Le sujet n'est pourtant pas si drôle à la base quand on y pense bien, il est tout de même question dans tout ça de la question de croire ou pas. Chacun y trouvera l'interprétation qui lui convient mais reste au-dessus de tout ça l'énigme de savoir ce que nous aurions fait à la place de Pierre ou André. Suivre ou pas suivre ? That's the question ! A défaut d'y répondre, David Ratte nous invite en tout cas à y réfléchir en nous amusant, avec des dessins vraiment drôles et réussis, et rien que ça, c'est déjà pas mal du tout. » Sahkti.
« David Ratte nous offre ici à la fois une vision très amusante et très libre de la Bible. Cet album n’est pas complexe, il n’y a pas de morale, ni vraiment de philosophie à en retirer, juste la «grande histoire» à découvrir à travers la «petite histoire», à savoir le prisme déformant de trois pères, inquiets pour leur progéniture. Il est toutefois utile ce connaître la Bible ne fut-ce que pour pouvoir mieux comprendre certains événements racontés ici. On rit beaucoup, et certaines situations où se retrouvent nos trois pères sont vraiment cocasses…
Les personnages sont drôles et attachants, surtout Jonas d’ailleurs. Les dialogues sont très simples et au service d’une histoire tendre et savoureuse, avec il faut toutefois le noter un langage de notre époque. Les dessins sont simples et beaux mais efficaces malgré leur aspect parfois très minimaliste, avec un trait très clair et des couleurs toutes en nuances pastel bleues et vertes qui sont vraiment du plus bel effet. L’auteur a aussi le bon goût de nous rajouter parfois de très beaux paysages, prouvant, s’il le fallait encore, sa parfaite maîtrise du dessin…
Sur une question, vieille comme le monde, croire en Dieu ou pas, ce premier tome non dénué d’un certain charme, m’a, je dois l’avouer, beaucoup séduit et je n’hésiterai sans doute pas à en recommander la lecture, notamment aux jeunes qui veulent découvrir la Bible d’une façon différente… » Vincent.
« C’est ludique, avec quelques clins d’œil, c’est une bande dessinée dont j’aurais sûrement plus profité si je n’étais pas si profondément réticente par rapport à tout ce qui touche la religion. » Nancy.
« Autant le dire de suite, ce récit m'a emballé. Oui ! Emballé par sa simplicité, son originalité, son humour à traiter d'une épopée religieuse très ancienne datant du 1er siècle de notre ère "codifiée" par les textes sacrés de la bible. David Ratte, en bon conteur, nous expose à sa façon la fulgurante progression de la notoriété d'un être d'exception détenant un pouvoir fédérateur énorme. Avec des dialogues dont les tournures ont été mises au goût du jour, on se plait à suivre les répliques savoureuses et tout en finesse de ces pères qui sont loin de dominer la situation. Pareillement, d'autres réparties pour le moins naturelles et utilisées à bon escient, laissent des temps de réflexion vides de tout commentaire. L'humour qui se dégage de toutes ces situations plus ou moins cocasses donne une vitalité à l'histoire dont on ne ressent que plaisir à la partager. En d'autres termes, que du bonheur dans la lecture de cet album qui, n'en doutons pas un seul instant, nous incite à un voyage théologal dont certains, à l'image d'Alphée, en sortiront tout retournés. » Philippe
« Captant facilement l’attention de ses lecteurs puisque de multiples repères religieux (passés dans le « culturel général ») viennent baliser l’histoire que vivent les trois pères à la recherche de leurs fils, l’auteur David Ratte fait un parcours sans faute avec cette série de bandes dessinées qui a non seulement modernisé le Nouveau Testament mais réussi aussi, par les sentiments dont il a pourvu ses personnages, à délivrer messages de paix et d’espérance : un des Romains qui ont participé à la crucifixion Jésus n’est-il pas pris de remords et ne remet-il pas les choses en question ? Le proxénète n’a-t-il pas mis ses pas dans ceux du Christ ? Jésus n’est-il pas représenté montant aux cieux, symbolisant tout ce qui fait la force de la religion catholique, foi et espérance de la résurrection ?!?
Le voyage des pères aura su rester exceptionnel sur tous les plans, aura su garder une constance dans l’utilisation de tous ses atouts : découpage, dessin, humour, fluidité, couleurs, ombres et luminosités, force des sentiments (qu’ils soient joyeux ou plus sombres)... C’est une œuvre fortement recommandée qui mettra les croyants et les autres d'accord sur ses qualités puisque c'est une belle aventure, une bonne lecture récréative et un petit chef d'œuvre humoristique restant pourtant fidèle, dans l'esprit, à ce que dut être la marge des dernières années du Christ et à ce que fut la teneur du message qu’il nous a laissé. » Seb
Comme je l’évoquais en introduction, nous ne pouvons connaître Jésus que par la fréquentation de la Parole, en devenant familier des récits des Evangélistes, mais ce récit qu’est « le Voyage des Pères » peut certainement être un média par lequel aujourd’hui l’un ou l’autre peut devenir curieux de savoir qui est Jésus ; cela demande aux croyants au Dieu de Jésus-Christ d’être ouverts et d’être capables d’accueillir les questions qu’un lecteur ou une lectrice aurait à poser au sujet de la vie de Jésus, de son message. Dans la perspective d’une telle rencontre, d’une telle discussion, le croyant aurait aussi certainement à répondre de sa propre foi. Que pourra-t-il dire de l’expérience inédite et unique de sa propre rencontre avec Jésus Ressuscité ?
Je pense que l’œuvre de David Ratte, le Voyage des Pères, est en phase avec la volonté de l’Eglise de revenir aux récits des Evangiles. Nous sommes invités à lire et partager à plusieurs, en équipe ce que nous comprenons des attitudes du Christ et de son message, notamment dans la proposition des Maisons d’Evangile.
Je peux imaginer proposer à des catéchumènes de découvrir Jésus à travers un récit tel que « le Voyage des Pères », pour ensuite chercher tel ou tel passage dans les Evangiles, lire la Parole et échanger sur ce qui fonde notre propre foi.
Bien que David Ratte n’ait pas imaginé que son récit pouvait faire référence pour le catéchuménat moderne, l’accueil et la critique enthousiastes des lecteurs, les prix reçus témoignent d’un réel besoin de nos contemporains pour des médias nouveaux afin d’initier pour eux-mêmes ou pour de leurs amis ou famille une réflexion intime sur l’événement Jésus-Christ et son mystère.
L’analyse que j’ai proposée dans ce travail, je l’ai faite avec les outils dont je dispose en tant que lecteur de BD et avec la foi qui m’anime, j’imagine que des personnes plus expérimentées dans le domaine de la lecture d’images ou de l’exégèse auraient davantage à dire de ce récit que je ne l’ai fait. D’autres récits sont parus depuis, notamment « le Messie » en manga (BD japonaise) et le travail de David Ratte se poursuit avec la parution en janvier 2011 aux Editions Paquet de « L’Exode selon Yona » Tome 1 Descendance où il revisite les récits liés à Moïse dans l’Ancien Testament.
Le travail de recherche m’a permis aussi de découvrir des lieux et des personnes concernés par l’actualité du message de la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ Ressuscité à travers le média, parfois peu considéré par les adultes, qu’est la BD, à savoir l’Université de Lausanne et le Centre religieux d’information et d’analyse de la bande dessinée de Bruxelles[1]. Je vois un enjeu pour les communautés chrétiennes et les responsables de leur formation d’être en situation de veille quant à la découverte de nouveaux récits, sous la forme de romans ou de BD, dont leurs auteurs peuvent donner leur témoignage sur qui est Jésus et aider à approcher son mystère.
[1] Voir annexe 5 en p.11 Annexes