Dei Verbum de Vatican II.

L’Eglise insiste pour que les chrétiens lisent les Ecritures

Bien avant Vatican II, Pie XII, ce cardinal Liénart et d’autres croyants avaient stimulé le désir de revenir aux sources d la foi chrétienne : les Ecritures. Le texte conciliaire de Vatican II sur la Parole de Dieu (Deri Verbum) fut difficile à mettre au point. Prévue pour être votée au cours de la première session,  la constitution Dei Verbum doit attendre novembre 1965, (3 semaines avant la fin du concile), pour être votée. (Vote le 18 novembre 1965) Il fallut attendre ensuite plusieurs décennies avant que les propositions soient mises en œuvre
 
§ 21 “Il faut que l'accès à la Sainte Ecriture soit largement ouvert aux chrétiens. Pour cette raison l'Eglise, dès le commencement, fit sienne cette antique version grecque de l'Ancien Testament, appelée des Septante ; elle tient toujours en honneur les autres versions, orientales et latines, principalement celle qu'on nomme la Vulgate”].
§ 25 “L'ignorance des Ecritures, c'est l'ignorance du Christ". Que volontiers donc ils (tous les chrétiens) abordent le texte sacré lui-même, soit par la sainte liturgie imprégnée des paroles de Dieu, soit par une pieuse lecture, soit par des cours appropriés et par d'autres moyens qui, avec l'approbation et par les soins des pasteurs de l'Eglise, se répandent partout de nos jours d'une manière digne d'éloges. Qu'ils se rappellent aussi que la prière doit aller de pair avec la lecture de la Sainte Ecriture… Il revient aux évêques "dépositaires de la doctrine apostolique"  d'apprendre de manière convenable aux fidèles qui leur sont confiés, à faire un usage correct des Livres divins, surtout du Nouveau Testament et en tout premier lieu des Evangiles, grâce à des traductions des textes sacrés ; celles-ci seront munies des explications nécessaires et vraiment suffisantes, afin que les enfants de l'Eglise fréquentent les Ecritures sacrées avec sécurité et profit, et s'imprègnent de leur esprit…
 
La commission théologique Internationale
La fin du XXème siècle voit le développement de nombreuses techniques de lectures et d’interprétation. La commission théologique internationale (CTI, 1994) publie un important document qui ouvre et précise le travail de l’exégèse : L’interprétation de la Bible dans l’Eglise.
Dans l’introduction, le cardinal Ratzinger évoque la question du sens de l’Ecriture : à la fois parole éternelle de Dieu, et parole humaine inséré dans le temps (passé, présent et avenir). La gamme méthodologique des études s’est amplifiée d’une manière qui n’était pas prévisible il y a trente ans. De nouvelles méthodes et approches sont proposées, depuis le structuralisme jusqu’à l’exégèse matérialiste, psychanalytique et libérationniste… Le document réalisé par les experts de la commission prennent position sur des problèmes essentiels d’interprétation de l’Ecriture… Le document affronte la question du sens de l’Ecriture : comment peut-on reconnaître ce sens dans lequel se compénètrent la parole humaine et la parole divine, la singularité de l’événement historique et la constante validité de la parole éternelle, contemporaine de chaque époque. La Parole biblique a son origine dans un passé réel, mais pas seulement dans un passé… Elle nous conduit dans l’éternité de Dieu, mais elle le fait en passant par le temps, qui comprend le passé, le présent et l’avenir…
 
L’investissement personnel de Benoît XVI
Benoît XVI aura à cœur de rappeler la nécessité d’une lecture sérieuse des Ecritures, qui ne soit ni fusionnelle, ni fondamentaliste. Le discours prononce à Paris, aux Bernardins ne passa pas inaperçu. La publication de Jésus en trois tomes est à la fois œuvre d’exégète et de théologien. Dans l’introduction au troisième tome, il rappelle la nécessité de savoir prendre de la distance dans la lecture de la Bible. Ce n’est pas une parole qui s’adresse directement à nous en dehors de toute médiation : “D’abord il faut se demander ce qu’on voulu dire, à leur époque, les auteurs de ces textes (c’est la composante historique de l’exégèse). Mais il ne faut pas laisser le texte dans le passé, en l’archivant parmi les évènements arrivés il y a longtemps. La seconde question doit être : “Ce qui estr dit est-il vrai ? Cela me regarde-t-il. Et si cela me regarde, de quelle façon ?” (L’enfance de Jésus, nov. 2012 p.7)
Le souci de l’Ecriture chez Benoît XVI a aussi pris corps dans l’organisation d’un synode sur la Parole de Dieu en 2008 et la publication de l’exhortation apostolique Verbum Domini, sur la Parole de Dieu en novembre 2010. “Vu son ampleur théologique et ses orientations pratiques, ce texte a vocation d’inspirer la vie et la mission de l’Eglise. Il n’est pas réservé aux théologiens ni aux institutions de formation théologique”. Enfin, le dernier document publié au sujet des Ecritures se trouve être le message du synode sur la nouvelle évangélisation, en octobre 2012. Les pères du synode avec le pape invitent chaque chrétien à se laisser évangéliser par une saine contemplation de Jésus : “la foi se décide tout entière dans le rapport que nous instaurons avec la personne de Jésus qui vient le premier à notre rencontre. L’œuvre de la nouvelle évangélisation consiste à proposer de nouveau, au cœur et à l’esprit souvent distraits et confus des hommes et des femmes de notre temps, et avant tout à nous-mêmes, la beauté et la nouveauté de la rencontre avec le Christ. Nous vous invitons tous à contempler le visage du Seigneur Jésus-Christ, à entrer dans le mystère de son existence, donnée pour nous jusqu’à la Croix et confirmée comme don du Père par sa Résurrection d’entre les morts et qui nous est communiquée par l’Esprit”. L’image qui nous est donnée à l’appui de cette réflexion est la rencontre avec la samaritaine au puits de Sychar.