FAQ01- Section 1 Questions. Jean 1-2

Prologue; Jean-Baptiste; premiers disciples Cana.

Foire aux questions, section 1

 Prologue. Jean-Baptiste. Premiers disciples.

Cana. Vendeurs chassés du Temple

 

Cette page est la succession des questions et réponses pour les maisons d'Evangile au fil de leur lecture. Il est utile de relire aussi les fiches d'accompagement de lecture, 1 à 15, en rapport avec le chapitre lu. Ici, les chapitres Jean 1 et 2.

Au commencement: est-ce commencement de la prédication?

 

Toujours moqueur Toujours moqueur    Chaque évangéliste cherche à relier Jésus avec les Ecritures, leur seul livre de croyantss; Jean le fait à sa manière. L'introduction est une méditation du tout début du livre de la Création, la Genèse. Ce livre commence par :
"Au commencement... Dieu dit "que la lumière soit', et la lumière fut". Jean médite cette ouverture et écrit à son tour : "au commencement était la Parole, la Parole était avec Dieu et la Parole était Dieu... tout fut fait pas lui. En lui était la vie et la vie était la lumière des hommes."

Il nous faut apprendre à renvoyer les deux textes l'un vers l'autre comme le fruit d'une méditation de la communauté autour de Jean!

  • Commencement et commencement
  • dire et parole,
  • cela fut et tout fut fait par lui. 
  • Que la Lumière soit et en lui était la lumière.

C'est seulement  la fin du prologue que le nom sera prononcé : Jésus, et son rôle est précisé : faire de nous (de ceux qui l'ont reçu), des enfants de Dieu.Le prologue commence par Dieu et se termine par le retour des hommes vers Dieu... n'est-ce pas le résumé de tout l'Evangile?

 Le Prologue est un travail d'écrivain et de croyant, par lequel Jean invite ses lecteurs à découvrir peu à peu que Dieu n'est pas seulement au ciel, mais qu'il vient chez nous, pour nous... pour nous faire, par cadeau, participants de la vie avec Dieu.

[Attention : nous lisons trop vite ce texte, parce que nous le connaissons, or il faut, à notre tour, faire un travail pour décoder chaque phrase, Faire un travail de déconstruction pour mesurer l'importance de chaque morceau de phrase. En groupe cela va mieux, surtout si l'on accepte de repérer les relations etéblies par Jean entre les différents personnages du texte: Dieu, Parole, Tout, Lumière, Jean homme, envoyé de Dieu) le monde les siens, ceux qui l'ont reçu, nous, Fils, Père etc.]

 

Qui a envoyé Jean-baptiste et comment ?

 Saint Jean dit que Jean est envoyé par Dieu, mais n'explique par comment cela s'est fait. N'oublions pas que l'Evangile est écrit longtemps après les évènements... Les rédacteurs ont eu le temps de reconnaitre que, dans la vie de Jean-Baptiste, il y a quelque chose de Dieu, sans pouvoir se l'expliquer: c'était un homme de Dieu. Eux en étaient certains et ils nous transmettent leur convictions. On aimerait avoir davantage de détails, mais ces auteurs n'en donnent pas. Il faut faire avec. Que ce soit Jean Bpatiste, que ce soit Jésus, il n'était pas facile, sur le moment de les reconnaitre comme les envoyés de Dieu. Quand Jésus commence à être connu, Jean-baptiste s'en étonne, car sa manière de faire surprend : il fréquente les pécheurs, les publicians, les femmes etc. Relire la page: "Pourquoi Jean-Baptiste doute de Jésus"

 

 Les baptêmes, quels baptêmes

 

Pluieurs fois il est question de baptême: baptême de Jean, de Jésus, par Jésus... baptême des chrétiens... comment voir clair dans ces différents baptêmes. Ils sont àdistingue. Le baptême signifie l'action d'être plongé dans l'eau.

Le rite existait avant Jean-Baptiste en monde juif et dans d'autres religions. Ces baptêmes veulent exprimer le besoin, le désir de purification.

Les esséniens avaient multiplié ce rite (voir Qumran). S'ils maniaient le crui servatn àécrire les textes de la Bible on comprend la nécessité rituelle de la purification. Au temps de Jésus, un excès de ritualisme se développe par les ablutions (se laver les mains, les objets de la vie quotidienne), en raison de la fréquentation de plus en plus grande de païens de l'empire dans Jérusalem. Jésus réagit contre ces excès.

Pour Jean Baptiste, saint Paul explique (Actes 19,4) : Jean-baptiste a baptisé d'un baptême de repentance, en disant au peuple de croire en celui qui viendrait après lui, c'est-à-dire en Jésus." Si Jésus a aussi baptisé un peu, c'est dans le sens de la conversion. C'est seulement avec les premiers chrétiens que le baptême devient signe du pardon des péchés, tel que saint Pierre l'affirme dans les Actes, en particulier ch. 10-11. Ce baptême c'est être plongé dans la mort et la resurrection du Christ, passer de la mort au péché (rejet de Satan) et entrée dans la Vie (participer à la Résurrection du Fils). Il ne faut donc jamais séparer le mot baptême du sens donné par celui qui baptise, sinon nous faisons des contre-sens.

 

Sans le baptême peut-on être sauvé?

Aurefois le salut semblait conditionné par le rite du baptême.  La question était à nouveau étudiée au moment du concile Vatican II, et après. Voici un extrait de l'encyclique de Paul VI  Evangelii nuntiandi de 1975 : « Les hommes pourront se sauver aussi par d’autres chemins grâce à la miséricorde de Dieu, même si nous ne leur annonçons as l’Evangile ; mais nous, pouvons-nous nous sauver si par négligence, par peur, par honte – ce que saint Paul appelait rougir de l’Evangile ou par suite d’idées fausses, nous omettons de l’annoncer ? ». cité dans “Pourquoi l’Eglise ?” (Bayard-théologie) p. 268-273. Le salut et l'évangélisation ont été évoqués dans le travail préparatoire au synode des évêques sur la nouvelle Evangélisation (octobre 2012).

Avec un peu de bon sens, on peut laisser à l'amour de Dieu le soin d'accueilir toute personne, ce qui ne signifie pas qu'il faille se taire et oublier d'annoncer le Christ (relire le Pape François: la joie de l'Evangile).

 

 

Verbe ou Parole, est-ce deux identités différentes?

Verbe ou parole sont deux manières de traduire le même mot latin : Verbum héritage de saint Jérôme. Faut-il dire "traduction" ou "décalque" du latin en français: verbum>>>verbe! (ou parole). L'origine en grec de l'évangile nous dit "logos" ou parole. Comme exemple, nous cobnnaissons le titre de la constitution du concile Dei Verbum et sa traduction: La Parole de Dieu. Le trop grand respect envers la traduction de saint Jérôme Verbum>>>Verbe, nous complique la compréhension. Jean pense au terme hébreu "dabar" qui veut dire  la Parole de Dieu, au début du monde et au cours de l'histoire: parole efficace: il dit et cela fut! (Lire autre page : Jésus, Verbe de Dieu)

 

Qui est le grand prophète? (2,1)

P1060272adesert P1060272adesert    Les Juifs du temps de Jésus attendaient quelqu'un qui viendrait envoyé par Dieu.  Certains attendaient un prophète qui leur parlerait du chemin pour aller vers Dieu; d'rautres attendaient un chef militaire, un roi, qui viendrait mettre dehors les romains dont la présence et lesd exactions commençaient à peser. Cette espérance se basaient sur des écrits des prophètes, comme Malachie, le plus récent, qui annonçait unretour d'Elie, ou de Moïse (Malachie 3, 20-22).

Il y avait aussi d'autres textes, comme dans le Deutéronome 18, 15-18. “Yahvé ton Dieu suscitera pour toi, du milieu de toi, parmi tes frères, un prophète comme moi, que vous écouterez.”  Ou encore dans le livre de Daniel ch 7, il est question de l'envoi par Dieu "comme d'un Fils d'homme" qui délivrerait les persécutés. Jean est catégorique : il n'est pas celui-là ! Plus tard, quand les disciples de Jésus rencontreront les disciples de Jean-Baptiste lors des premières missions chrétiennes, ils rappelleront cette distinction affirmée déjà par le baptiste. (Lire Actes ch. 8, 13, 24; 18, 25; 19, 3-4)

 

 On dit que Jean et Jésus sont cousins?

Lever de soleil près de la Mer Morte Lever de soleil près de la Mer Morte  Or on a l'impression, en lisant saint Jean, qu'ils ne se connaissent pas ! De fait, nulle part Jean l'évangéliste ne fait allusion à ces liens familiaux... C'est notre mémoire, qui se souvient du début de l'Evangile de Luc et qui cherche à fusionner les informations données par Luc et celles de Jean. Or Jean et Luc n'ont pas les mêmes perspectives, quand il écrivent chacun son Evangile, avec des communautés chrétiennes différentes, et pour des destinataires différents. Pourr lire, il vaut mieux ne pas chercher à fusionner tous les renseignements en un seul récits. Cela se faisait autrefois, car on ne s'intéressait qu'aux renseignements sur Jésus, pas aux intentions de chaque écrivain biblique.  Gardons en mémoire ces différences, plus tard, nous pourrons mieux comprendre.

 

La Voix dans le désert, de où çà vient?

Saint Jean utilise des citations de la Bible dans le but de manifester que l’attitude de Jésus est “conforme ” aux Ecritures (ou Moïse). Les citations servent de justification de Jésus contre ceux qui le dénigrent (c’est-à-dire, pour St Jean, “les Juifs”. Les ch. 5, 7 et 8 sont remplis d’oppositions et Jean veut démontrer que Jésus et Moïse sont du même côté, par exemple on accuse Jésus de bafouer Moïse en guérissant le jouir du sabbat… fin du ch. 5 l’argument est retourné contre les Juifs, puis un peu plus loin à propos de la circoncision le jour du sabbat. Mais on trouve l’habitude de faire des citations dans les 4 évangiles.

 

La voix qui crie dans le désert (ch.1) est une citation du livre d’Isaïe 40, 3,où le prophète d’alors invitait matériellement les juifs en Palestine à préparer la route où passeront les exilés de retour d’exil (vers 530 avant J-C), c’était l’annonce d’une réconciliation entre Dieu et son peuple. Ce sont des paroles d’espérance en vue du retour et en vue de l’accueil par ceux qui n’ont pas été déportés (l’accueil, en fait, sera plus difficile que prévu).

 

Nathanaël, est-il un apôtre?

Nathanaël n’est pas connu des évangiles. On a cherché à l’identifier avec Barthélémy, mais on ne sait pas. Rien ne prouve qu’il ait été l’un des Douze. D’ailleurs, chez Jean “les Douze n’apparaissent que très peu, comme si la dimension “institutionnelle” n’était pas essentielle, mais bien plutôt la relation affective, charismatique avec Jésus. Il est difficile de parler d'un appel des disciples, à la différence de Matthieu, Marc ou Luc; on a l'impression qu'ils s'appellent autant les uns les autres.

 Le dialogue entre Nathanaël et Jésus est représentatif des opinions de bien des gens sur Jésus: ils se méfient (se méfiaient) de ce Jésus venu d’on ne sait où (de Nazareth, village insignifiant). Pourtant c’est lui qui conclue ce rapide dialogue en donnant les titres les plus importants : fils de Dieu Roi d’Israël. Dans la tradition biblique, on associe fils de David/roi d’Israël et Fils de Dieu. On imagine facilement que ces derniers versets du ch.1 sont un travail de “reconstruction” de la scène, et non un fac-similé de ce qui s’est passé à la première rencontre. Il aussi faudrait s’interroger sur le pluriel “vous verrez”, au dernier verset. Le vous ne s’adresse pas à Nathanaël ; peut-être aux autres disciples présents, mais plutôt aux chrétiens à qui Jean écrit cet évangile. Il faut d’abord retenir que Jean l’évangéliste a voulu introduire dès le début des éléments essentiels qui donnent l’identité de Jésus.

 

Pourquoi les vendeurs chassés du Temple au début de l'Evangile?
 

 Notre mémoire se souvient de la lecture de Matthieu, Marc ou Luc et nous avons retenu que Jésus entre dans le Temple, après l'accueil triomphal des Rameaux. Ces évangélistes placent cet évènement quelques jours avant la mort de Jéus, mais Jean fait autrement. Il ne faut pas vouloir faire concorder cs différences, mais chercher à expliuquer pourquoi il en est ainsi.

Le saint des saints, bien protégé. A droite, les portiques de discussions Le Temple de Jérusalem  
Le saint des saints, bien protégé. A droite, les portiques de discussions
Le saint des saints, bien protégé. A droite, les portiques de discussions

Dans leur projet, Matthieu, Marc et Luc veulent montrer la vie de Jéus comme un itinéaire, un chemin qui part des bords du Jourdain et du Lac, et aboutit sur la montagne de Jérusalem et la Croix où il sera reconnu comme fils de Dieu. Ils ne veulent pas signaler que Jésus a pu aller plusieurs fois en pèlerinages à Jérusalem au cours de sa vie.

 

 Ce n'est pas le problème de Jean, qui montrera au moins quatre passages de Jésus à Jérusalem. Un bon Juif devait aller en pèlerinage à Jérusalem au moins deux fois. Matthieu Marc et Luc font le silence sur ces pèlerinages de Jésus à cause de leur projet de montrer un chemin de montée vers Jérusalem.

Pour Jean, il était important de manifester les tensions qui se dressent contre Jésus trés vite dans son existence. Dès son premier passage à Jérusalem, il y a accrochage entre les officiels du Temple et Jésus. Pour Jean c'est aussi l'occasion de parler de la mort et résurrection de Jésus... dans un langage caché dont il donne lui-même l'interprétation.

 

Que veut dire "le zèle de ta maison me dévore?"

Le zèle de ta maison  est une citation du Psaume 69, 10. En rendant le Temple purifié et disponible pour la prière, libéré du négoce et du commerce des animaux de sacrifice, Jésus manifeste une fidélité à l’Ecriture résumée par l’expression le "zèle pour ta maison...". Le psaume est la prière d’un fidèle, un juste persécuté et qui se plaint auprès du Seigneur pour qu’il le délivre de ses ennemis… On peut aussi y voir une prémonition de la prière de Jésus en croix, persécuté et entouré par ses ennemis.   

 

A Cana, comment expliquer la discrétion sur Marie?

 

les noces de cana jarres les noces de cana jarres   Lire quelques commentaires de mots sur Cana.

Marie n'est pas désignée par son prénom, elle est présentée seulement comme la mère, "celle qui enfante", celle qui fait apparaître son fils comme Christ pour les hommes.Son rôle transparait dans le récit : devant le manque des hommes "ils n'ont plus de vin", elle est celle qui alerte son fils. Elle lui fait confiance et invite à la confiance : "faites tout ce qu'il vous dira" dit-elle aux serviteurs (sous-entendu: à nous aussi) Quand Jésus lui répond "que me veux-tu", on devine une certaine distance entre elle et Jésus. Le texte grec est plus catégorique: "Quoi de commun entre toi et moi?" Comme si Jésus voulait mettre une distance respectueuse entre la mère, lui-même et les disciples qui doivent faire leur chemin... non pas vers Marie, mais vers celui qui souhaite la nouvelle alliance, les noces nouvelles. Jésus vient restaurer le lien rompu entre son père et l'humanité. A la fin du récit il est écrit: premier signe... et ses disciples crurent en lui. L'objectif du récit est bien de monter comment se développe le lien des gens envers Jésus, peu à peu, en commençant par les disciples.

 

Remarque comlémentaire: Jean n'a pas écrit l'Evangile pour faire la théologie, mais pour faire connaître Jésus et ce pourquoi il est venu chez nous. (Jean 1, 1-18 est un résumé de sa pensée, et cela commence dès la première ligne: celui qui vient, c'est bien le Dieu qui était à l'origine... apporte lumière... nous faire enfants de Dieu... ) Jean doit déjà se battre contre ceux qui, dès le début, nient que Jésus soit venu de Dieu et qu'il soit Dieu etc. Aujourd'hui c'est à nous de continuer cette affirmation.

 

Mon heure n'est pas encore venue!

Dans l'Evangile, Jean utilise le mot heure comme "moment de la révélation de qui est Jésus"... Cette heure est le moment de l'exaltation du Christ en croix vers qui tous tourneront le regard (cf. Jn 3,14). Un détail mérite le détour : à Marie Jésus dit: "mon heure n'est pas encore venue", puis, à la première femme venue, une étrangère au puis de Jacob Jésus affirme: l'heure vient et c'est maintenant où l'on adorera en esprit et vérité. Cette phrase est suivie immédiatement de la révélétion sur le Messie...

Il serait intéressant de méditer sur le don que Jésus fait à une femme étrangère plutôt qu'à sa mère, concernant le titre de Messie... Ce n'est pas vers la révélation à Marie que se tourne Jésus mais vers la révélation aux païens, car suite à la rencontre, ce sont les samaritains en nombre qui accourent vers Jésus, croient en Lui et l'invitent à demeurer chez eux.

 

A Cana, où est la mariée?

Les noces de Cana Les noces de Cana    La question peut paraître saugrenue et pourtant! Si nous acceptons que Jean aime manier le symbolisme, la double lecture, n'hésitons pas sur les deux sens de noces humaines et noces spirituelles. Certes, Jésus a pu participer aux noces d'un ami, participer aux festivités nuptiales : quoi de plus normal (sauf pour les esprits étroits)! Or, depuis le prophète Osée, les noces, le renouvellement des noces brisées fait partie de la comparaison de l'alliance entre Dieu et les hommes. Isaîe, lors de la restauration d'Israël, vers 520,  annonce :  "Ton créateur est ton époux, Yahve Sabaot est son nom, le Saint d'Israël est ton rédempteur. Oui, comme une femme délaissée et accablée, Yahve t'a appelée, comme la femme de sa jeunesse qui aurait été répudiée,  Un court instant je t'avais délaissée, ému d'une immense pitié, je vais t'unir à moi." Isaïe 54, 5-7. Jésus est prêt à tout pour que ces noces réussisent... Saint Jean s'en souviendra pour conclure le livre de l'apocalypse, ch 20,  par les noces de l'Agneau... Ces nouvelles noces, c'est déjà en filigrane au ch. 2 de l'Evangile!

 

 

 

 

A suivre et compléter

  

On a l'impression que le prologue résume tout l'Evangile. Est-ce juste?