Un sourire du Sénégal
Abbaye Notre-Dame de Wisques
Le 12 juillet, nous accueillons à la porte de clôture Soeur Marie-Gabriel Diedhiou, moniale africaine du monastère de Keur Guilaye au Sénégal, monastère appartenant à la congrégation de Solesmes, pour un séjour de 6 semaines.
Dès le dimanche 14, nous faisons un pique-nique communautaire autour d’elle, profitant d’un temps magnifique. Il est amusant de la voir parler et surtout rire, d’un rire merveilleux et communicatif, avec notre novice au moment où celle-ci partage avec elle des guimauves de chocolat blanc, prenant pour elle les noires ! Une bonne partie de pétanque rassemble ensuite l’ensemble des moniales, sous les vivats de spectatrices très captivées. La grande championne du jour étant Sr Emmanuelle ! Soeur Marie-Gabriel s’essaie au diabolo avec sinon du succès, du moins beaucoup de gaieté, mais là c’est Soeur Anne-Laetitia qui gagne la manche !
http://arras.catholique.fr/javascript/fckeditor264/editor/skins/default/fck_strip.gif); background-position: 0px -560px; font-size: 12pt" src="http://arras.catholique.fr/javascript/fckeditor264/editor/images/spacer.gif" />Deux récréations africaines organisées et offertes par notre hôte, vont égayer la communauté : le soir du 10 août, alors que chaque sœur est invitée, à l’entrée de l’ouvroir, à se ceindre la tête d’un bandeau de couleur, elle joue de la kora, (sorte de harpe africaine faite dans une calebasse), puis elle mime un conte avec Soeur Emmanuelle. Il s’agit d’un homme sage à la recherche d’une épouse digne de lui ; Enfin Soeur Marie-Gabriel distribue une carte africaine à chacune, carte avec une sentence de sagesse. Voici quelques exemples :
« Affection des cœurs vaut mieux que proximité des cases », « La soleil ne saute pas au-dessus d’un village parce qu’il est trop petit », « l’arbre se fortifie dans le vent », « là où les pieds ne peuvent aller, le cœur y va ».
Une autre récréation africaine est pour le dimanche 18, le midi, c’est l’effervescence au moment de la récréation. Il faut noter d’abord qu’au repas, nous avons bu du vin d’ananas réalisé par ses soins depuis le début de son séjour : cela contribue certainement à nous mettre en joie !
Sept sœurs ont été invitées à mettre en scène le conte prévu, mais comme il n’y a pas eu de répétition générale, peu savent l’intégralité de son contenu, si bien que ce sera une heureuse surprise pour toutes, actrices comme spectatrices. Il s’agit de l’histoire de Qumba l’orpheline, sorte de Cendrillon africaine, qui, brimée chez elle par une marâtre, est envoyée au fleuve pour y laver une calebasse qu’elle a malencontreusement salie. Sur sa route elle rencontre 5 animaux merveilleux qui lui parlent et lui prodiguent conseils et secours, ainsi qu’une vieille femme qu’elle accepte de laver et de soigner, et en récompense elle en reçoit des richesses magnifiques, troupeaux, bijoux, vêtements, serviteurs et servantes, si bien qu’elle rentre chez elle comblée et heureuse. Mais la marâtre jalouse envoie sa fille préférée pour obtenir pour elle les mêmes trésors ; mais voilà que l’écervelée refuse l’aide des animaux, les sages conseils qui lui sont offerts jusqu’à y perdre la vie ! C’est un oiseau qui vient avertir la mère de la mort de sa fille dans l’aventure, et Qumba, l’orpheline magnanime, la console.
A l’intérieur de ce conte, chansons et danses africaines émerveillent le public, et Sr Marie-Gabriel peut apprécier le succès complet de son projet. Ensuite le noviciat exécute un chant en wolof (dialecte local !) sous la direction de Soeurr Marie-Gabriel (5 récréations ont été nécessaires pour se mettre dans la bouche le wolof… et le rythme !!). Enfin, tout le monde se restaure avec des arachides sucrées, de Keur Guilaye évidemment !
Soeur Marie-Gabriel nous quitte le 20, laissant ici une partie de son cœur, et surtout son sourire merveilleux qui fait aimer l’Afrique un peu plus… Afrique riche de sagesse humaine et spirituelle.